Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ARTS DÉCORATIFS

Les arts décoratifs rassemblent, si l'on excepte l'architecture, la peinture et la sculpture, l'ensemble des arts dont la finalité est le décor, depuis le simple objet d'usage courant jusqu'au décor de théâtre sans oublier l'art éphémère des décors de fêtes.

La notion d'« arts décoratifs » est apparue à la fin du xixe siècle ; celle d'« arts appliqués », au contenu plus proche, n'est plus guère utilisée, car elle sous-entend que les arts, appliqués à des supports dont ils sont partie prenante, y perdent toute autonomie.

La nomenclature des arts décoratifs découle du métier qui les crée ou de l'objet lui-même : tapisserie, ébénisterie, orfèvrerie, céramique, verrerie, etc., et non des formes qui peuvent apparaître simultanément dans des arts différents et qui sont mises en évidence par l'analyse esthétique.

La production des arts décoratifs est étroitement liée aux centres du pouvoir et aux centres intellectuels. Ainsi l'Italie a-t-elle dominé dans ce domaine aux xve, et xve siècles, alors que l'hégémonie de la France y fut incontestée aux xviie et xviiie siècles. Les arts décoratifs de tel ou tel centre profitant de la migration des artistes et des artisans ainsi que de la circulation des œuvres.

Le déclin de l'aristocratie, l'apparition des démocraties ont favorisé la multiplicité des esthétiques ; les artisans de cette production n'ayant pas le statut d'artistes alors qu'avant le xve siècle la distinction entre arts mineurs et arts majeurs n'existait pas. Avec la révolution industrielle, les arts décoratifs s'inscrivent profondément dans une dialectique de la forme et de la fonction, le « design ». Il n'est pourtant pas certain que le changement des moyens de production, ceux de l'industrie, ait influencé et la création et les œuvres qui sont soumises à l'évolution esthétique d'une époque.

Dans l'architecture, les arts décoratifs s'appliquent aux éléments rapportés destinés à embellir le bâtiment : ordres, frises, festons, bas-reliefs, niches, chambranles, lambris, parquets, cheminées, plafonds, éléments distincts des décors mobiles tels que rideaux, tapisseries, lustres, appliques, chevets, mobilier, céramique, porcelaine, verrerie et, par extension, ce qui est destiné à embellir l'homme : vêtements, broderies, dentelles et bijoux.

L'enseignement des arts décoratifs dans des écoles spécialisées d'arts et métiers a eu pour corollaire un développement muséal de ce domaine. Présents dans de nombreux musées, les arts décoratifs ont suscité la création de musées spécialisés dont le premier fut à Londres le South Kensington Museum, premier noyau du Victoria and Albert Museum créé en 1857. Musées qui, outre les œuvres elles-mêmes, présentent une documentation complémentaire formée de textes, de dessins et de gravures.

Le classement par matériaux des objets a souvent amené à conserver les objets en fer, plomb, cuivre et étain dans des musées consacrés aux traditions populaires, alors que les musées d'arts décoratifs recueillent surtout les objets en bronze, en bronze doré ou argenté, en argent et en or.

— Peter FUHRING

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : historien de l'art, diplômé de l'université de Leyde, Pays-Bas

Classification

Pour citer cet article

Peter FUHRING. ARTS DÉCORATIFS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARTS DÉCORATIFS MUSÉE DES, Paris

    • Écrit par Universalis, Barthélémy JOBERT
    • 805 mots

    Le musée des Arts décoratifs s’est donné dès l’origine pour projet d’« entretenir en France la culture des arts qui poursuivent la réalisation du beau dans l’utile ». Il conserve l'une des plus importantes collections d'arts décoratifs au monde. Ses diverses collections – auxquelles sont venues s’ajouter...

  • UN TEMPS D'EXUBÉRANCE, LES ARTS DÉCORATIFS SOUS LOUIS XIII ET ANNE D'AUTRICHE (exposition)

    • Écrit par Robert DUPIN
    • 1 138 mots

    Présentée au Grand Palais du 11 avril au 8 juillet 2002, cette exposition inédite avait pour but d'offrir une vue d'ensemble des arts décoratifs en France au milieu du xviie siècle. C'était le deuxième grand rassemblement de ce type organisé par le musée du Louvre après...

  • ADAM ROBERT (1728-1792) ET JAMES (1730-1794)

    • Écrit par Colombe SAMOYAULT-VERLET
    • 589 mots
    • 6 médias

    Les architectes et décorateurs Robert et James Adam sont les fils d'un architecte écossais, William Adam. Ce dernier, déjà mêlé au courant du retour à l'antique qui depuis Inigo Jones triomphait en Angleterre, voulut que ses fils étudient directement les œuvres de l'Antiquité...

  • ARABESQUE, histoire de l'art

    • Écrit par Peter FUHRING
    • 3 448 mots

    Le mot arabesque désigne des ornements composés de lignes courbes, de rinceaux qui s'entrecroisent. L'arabesque décore la superficie d'une œuvre dont la figure humaine est absente. Aux xve et xvie siècles, le mot arabesque pouvait s'écrire aussi rabesques. Synonyme de moresque...

  • ARBUS ANDRÉ (1903-1969)

    • Écrit par Pierre-Emmanuel MARTIN-VIVIER
    • 976 mots

    André Arbus est né à Toulouse, le 17 novembre 1903, dans une famille d'artisans pratiquant l'ébénisterie depuis plusieurs générations. Après des études secondaires, se destinant à une carrière de peintre, il entre à l'école des Beaux-Arts et travaille sur les établis familiaux où son...

  • ART DÉCO STYLE

    • Écrit par Christian BONNEFOI
    • 1 060 mots
    • 2 médias

    En ce début de l'ère industrielle, Bonnard et Toulouse-Lautrec dessinent des affiches, Gauguin signe des céramiques, les arts appliqués s'imposent sur la scène artistique. L'Art nouveau gagne peu à peu chaque secteur de la création, négligeant d'ajuster ses normes esthétiques...

  • Afficher les 81 références

Voir aussi