ARS ANTIQUA
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
La théorie musicale et la notation
Les manuscrits sont notés en notation noire, de forme carrée, qui sera mesurée ou proportionnelle vers le xiiie siècle. Les valeurs utilisées sont la longue (longa), la brève (brevis) écrites sur le parchemin sans lever la plume d'oie, des notes d'ornement et des silences. Peu à peu, les valeurs plus petites seront nécessaires ; la semi-brève, semi brevis, en groupe puis autonome, s'ajoutera. Le terme « mesuré » (musica mensurata) introduit par le théoricien Francon s'applique à la polyphonie, par opposition au cantus planus. Les valeurs de notes ne sont pas absolues, elles dépendent du contexte. Les modes rythmiques (d'abord deux, puis six) régissent cette musique à plusieurs voix. La notation préfranconienne ou pérotinienne est en usage entre 1175 et 1225 ; la notation franconienne lui succédera. L'évolution est très nette, dans le sens de l'imprécision vers la précision, à partir des manuscrits Wolfenbüttel (677, 1099), Florence (Pluteus 29 Bibl. Laur.)... Les renseignements sont fournis par les traités, entre autres ceux de Jean de Garlande (De musica mensurabili positio), de Lambert (Tractatus de musica), de l'Anonyme IV (env. 1275), de l'Anonyme VII (env. 1350), qui fournissent de précieuses indications concernant la notation : valeurs (relatives) des notes, silences, ligatures, notes d'ornement, théorie modale (modes rythmiques), et à la pratique du déchant (consonances admises, mode de composition)... Ce système complexe sera perfectionné par Pierre de La Croix, Philippe de Vitry à l'époque de l'ars nova.
Les modes rythmiques de la musique polyphonique.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 4 pages
Écrit par :
- Edith WEBER : professeur à l'université de Paris-Sorbonne, professeur à l'Institut catholique de Paris, docteur ès lettres et sciences humaines
Classification
Autres références
« ARS ANTIQUA » est également traité dans :
ARS NOVA - (repères chronologiques)
XII e siècle-début du XIV e siècle L' ars antiqua (ou ars veterum , ou ars vetus ), que l'on peut traduire par la « vieille école », désigne, d'une manière générale, l'école musicale parisienne des xii e et xiii e siècles ou, de manière plus restrictive, la musique française de 1230 à 1320 environ. 31 octobre 1291 ? Naissance de Philippe de Vitry, peut-être en Champagne. 1310-1318 ? Le Ro […] Lire la suite
CONTREPOINT
Dans le chapitre « L'ars antiqua » : […] La première étape importante de l'évolution ainsi amorcée consistera dans l'introduction du mouvement contraire. C'est ce qu'on appellera le déchant . Forme de contrepoint encore extrêmement primitive, il demeure esclave des valeurs de la mélodie initiale, puisqu'il offre à chacune de ses notes une note correspondante et de durée identique. D'où le nom de contrepoint : point contre point, note con […] Lire la suite
LÉONIN maître, lat. magister LEO ou LEONINUS (2e moitié XIIe s.)
Le premier musicien connu de l'école de Notre-Dame de Paris ( Ars antiqua ) à l'époque de l' organum à vocalises (ou organum fleuri). On ignore tout de sa vie et même de ses fonctions précises ; c'est un théoricien anglais, appelé Anonyme IV (Coussemaker, Scriptorum de musica medii aevi , 4 vol.) qui, vers 1275 — soit un siècle après — nous parle de lui : « Remarquez que maître Léonin fut un exc […] Lire la suite
PÉROTIN (XIIe-XIIIe s.)
Dans le chapitre « Nouveautés techniques » : […] Deux nouveautés essentielles : l'enrichissement de la polyphonie et les progrès de la notation. Avant Pérotin, l'écriture polyphonique était à deux voix (déchant et organum). Les musiciens parisiens semblent être les continuateurs des moines de Saint-Martial de Limoges, dans le domaine de l'organum en particulier. On pense généralement que, dans le Magnus Liber , les organa à deux voix doivent êtr […] Lire la suite
Pour citer l’article
Edith WEBER, « ARS ANTIQUA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 27 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/ars-antiqua/