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ARS ANTIQUA

Les maîtres

Les œuvres sont conservées dans des manuscrits ne portant généralement pas le nom de leur auteur. Les pièces polyphoniques figurent dans plusieurs manuscrits de l'école Notre-Dame, ceux de Bamberg (manuscrit d'une centaine de motets, d'origine parisienne, conservé à Bamberg), de Montpellier (H 196, faculté de médecine), de Turin, de Madrid, de Burgos, de Las Huelgas... L'activité des chantres se situe dans le dernier tiers du xiie siècle et la première moitié du xiiie siècle. Des renseignements sont donnés par l'Anonyme IV (De Coussemaker, Scriptores, I, p. 342). Maître Albert (Magister Albertus Parisiensis), l'un des prédécesseurs sinon contemporains de Léonin, est un déchanteur du xiie siècle ; il est mort entre 1173 et 1188, sans doute en 1180. Il a été chantre dans les abbayes de Saint-Victor et Saint-Martin-des-Champs, et à Notre-Dame. Le Codex calixtinus le mentionne, en 1140, comme étant l'auteur d'un conduit à trois voix, Congaudeant catholici. Léonin (Magister Leoninus) est, avec Albert, le premier musicien connu. Selon l'Anonyme IV, il est optimus organista (compositeur d'organa). On lui attribue le Magnus Liber organi (cycle d'organa à deux voix, pour les vêpres et la messe), par exemple, l'organum duplum (à deux voix), Judaea et Jherusalem, dans le style de l'organum fleuri. L'un de ses successeurs à Notre-Dame de Paris, Pérotin, est le plus illustre de ces déchanteurs, vers 1200. L'Anonyme IV le mentionne comme discantor optimus (compositeur de déchant). On lui doit des organa triples, quadruples, par exemple Viderunt, Sederunt, et des conduits (Salvatoris hodie, à 3 voix). Perotinus Magnus (plusieurs chantres sont attestés dans les archives de Notre-Dame, sous le nom de Pierre) aurait remanié des organa de Léonin. Le grand maître, hors de Paris, est Adam de la Halle, trouvère français, étudiant à l'université de Paris en 1269, qui a cultivé la monodie et la polyphonie.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sorbonne, professeur à l'Institut catholique de Paris, docteur ès lettres et sciences humaines

Classification

Pour citer cet article

Edith WEBER. ARS ANTIQUA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Musique polyphonique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Musique polyphonique

Rondeau de huit vers - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rondeau de huit vers

Autres références

  • ARS NOVA - (repères chronologiques)

    • Écrit par Juliette GARRIGUES
    • 452 mots

    XIIe siècle-début du XIVe siècle L'ars antiqua (ou ars veterum, ou ars vetus), que l'on peut traduire par la « vieille école », désigne, d'une manière générale, l'école musicale parisienne des xiie et xiiie siècles ou, de manière plus restrictive, la musique française...

  • CONTREPOINT

    • Écrit par Henry BARRAUD
    • 4 643 mots
    La première étape importante de l'évolution ainsi amorcée consistera dans l'introduction du mouvement contraire. C'est ce qu'on appellera le déchant. Forme de contrepoint encore extrêmement primitive, il demeure esclave des valeurs de la mélodie initiale, puisqu'il offre à chacune...
  • LÉONIN maître, lat. magister LEO ou LEONINUS (2e moitié XIIe s.)

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 382 mots

    Le premier musicien connu de l'école de Notre-Dame de Paris (Ars antiqua) à l'époque de l'organum à vocalises (ou organum fleuri). On ignore tout de sa vie et même de ses fonctions précises ; c'est un théoricien anglais, appelé Anonyme IV (Coussemaker, Scriptorum de...

  • PÉROTIN (XIIe-XIIIe s.)

    • Écrit par Roger BLANCHARD
    • 2 506 mots
    Deux nouveautés essentielles : l'enrichissement de la polyphonie et les progrès de la notation. Avant Pérotin, l'écriture polyphonique était à deux voix (déchant et organum). Les musiciens parisiens semblent être les continuateurs des moines de Saint-Martial de Limoges, dans le domaine de l'organum...

Voir aussi