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ARTAUD ANTONIN (1896-1948)

La tentative surréaliste

On a beaucoup parlé de l'adhésion d'Antonin Artaud au mouvement surréaliste, encore plus des désaccords qui provoquèrent la rupture. On n'a jamais cherché vraiment à analyser les raisons qui firent participer cet homme séparé, isolé en lui-même (« Je puis dire, moi, vraiment, que je ne suis pas au monde, et ce n'est pas une simple attitude d'esprit. »), aux activités d'un groupe. Sans doute une certaine attirance du merveilleux le rapprochait-elle d'André Breton, les recherches systématiques des surréalistes dans le domaine de l'inconscient lui paraissaient-elles proches de celle qu'il pratiquait si cruellement sur lui-même ; il n'est pas impossible non plus qu'il ait entrevu un espoir de résolution à cette différence qui était sienne, dans le fait de s'incorporer à un groupe qui ne se voulait pas seulement littéraire et artistique mais prétendait agir dans la vie et sur la vie. Il reste qu'Antonin Artaud participa de si près à ce mouvement que la direction de la « Centrale du bureau de recherches surréalistes » lui fut un temps confiée, comme celle du numéro 3 de La Révolution surréaliste, auquel il imprima sa violence. De cette période datent un certain nombre de textes courts, plus clos sur eux-mêmes, sortes de poèmes en prose, dont la réunion constitue L'Art et la Mort (Paris, 1929). Au surréalisme peuvent être rattachés ses scénarios de films et quelques articles théoriques à propos du cinéma. Un seul de ces scénarios, La Coquille et le Clergyman, fut réalisé en 1927 par Germaine Dulac. Antonin Artaud, écarté du tournage et du montage, se trouva en tel désaccord avec la conception du metteur en scène que, le jour de la première projection du film, il protesta si bruyamment qu'il fut expulsé de la salle avec quelques surréalistes qui l'accompagnaient.

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Pour citer cet article

Paule THÉVENIN. ARTAUD ANTONIN (1896-1948) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Antonin Artaud dans <it>La Passion de Jeanne d'Arc</it> - crédits : Henry Guttmann/ Getty Images

Antonin Artaud dans La Passion de Jeanne d'Arc

Autres références

  • L'OMBILIC DES LIMBES, Antonin Artaud - Fiche de lecture

    • Écrit par Pierre VILAR
    • 997 mots
    • 1 média

    Il faut se figurer, d'un siècle l'autre, ce que représenta la parution de L'Ombilic des limbes dans la prestigieuse collection Une œuvre, un portrait des éditions de La Nouvelle Revue française, accompagnée d'un portrait d'Antonin Artaud (1896-1948) par son ami peintre...

  • LE THÉÂTRE ET SON DOUBLE, Antonin Artaud - Fiche de lecture

    • Écrit par Florence BRAUNSTEIN
    • 998 mots
    • 2 médias

    Le 6 janvier 1936, Antonin Artaud (1896-1948) soumet à Jean Paulhan plusieurs textes (articles, conférences, lettres) destinés à composer un essai sur le théâtre. Au mois de décembre de la même année, il écrit à Gaston Gallimard pour défendre son travail « qui touche à des problèmes d'une extrême...

  • ACTEUR

    • Écrit par Dominique PAQUET
    • 6 815 mots
    • 2 médias
    Si, pour Antonin Artaud, l'acteur est un « athlète affectif », il doit nécessairement rompre avec les conventions qui faisaient encore les beaux jours d'un certain théâtre. Par le souffle, on entre dans le corps du personnage théâtral : « À chaque sentiment, à chaque mouvement de l'esprit, à chaque bondissement...
  • CARASCO RAYMONDE (1939-2009)

    • Écrit par Raphaël BASSAN
    • 978 mots

    Née en 1939 à Carcassonne, la cinéaste Raymonde Carasco entreprend, au milieu des années 1970, une recherche sur la pensée-cinéma, « concept » hérité d'Eisenstein et que l'on retrouve, entre autres, dans les écrits de Gilles Deleuze et les œuvres de Jean-Luc Godard. Le tronc...

  • CINÉMA (Aspects généraux) - Les théories du cinéma

    • Écrit par Youssef ISHAGHPOUR
    • 5 396 mots
    • 2 médias
    ...toujours du sens que chacun donnera à ces trois termes, de l'identité, de l'exclusion et de la synthèse qu'on établira entre eux. Scénariste et acteur, Artaud (1896-1948) dira qu'il ne faut pas s'éloigner des apparences, mais chercher leur transsubstantiation, leur vie occulte, leur mystère. Car le cinéma...
  • DRAME - Drame moderne

    • Écrit par Jean-Pierre SARRAZAC
    • 6 057 mots
    • 7 médias

    Pourra-t-on jamais écrire une poétique du drame moderne ? Une telle entreprise tiendrait, en vérité, de la gageure, tant le concept de drame paraît aujourd'hui flou et indéterminé au regard de celui de roman ou de poésie. Et d'abord faut-il donner à ce terme son extension maximale, celle qu'il prend...

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Voir aussi