ALASKA
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Économie et transports
Le développement de l'Alaska est caractéristique d'une économie encore jeune : à des périodes de croissance explosive ont succédé des temps de stagnation et de reflux. C'est au commerce des fourrures, aux ruées vers l'or, aux dépenses militaires, et enfin à l'exploitation du pétrole que l'on doit ces expansions économiques et démographiques. De 1988 à 2006, l'économie s'est stabilisée et a progressé malgré la récession qui a suivi la chute des cours du pétrole en 1986. Les ressources minières sont considérables. Le cours du pétrole est dramatiquement remonté depuis 2003, les financements publics ont doublé depuis la fin des années 1980 et l'industrie du tourisme est en pleine expansion. La pêche commerciale et l'industrie du bois ont souffert dans les années 1990, mais l'industrie des transports aériens se développe. Le niveau des prix et du chômage dans les communautés rurales est plus élevé que dans les centres urbains. L'Alaska a du mal à diversifier son économie qui repose aux deux tiers sur la production de pétrole et sur les fonds publics. C'est une économie vulnérable, à la merci de facteurs qu'elle ne contrôle pas.
Secteurs économiques
La pêche commerciale s'est développée à la fin du xixe siècle, lorsque les premières conserveries ont été construites. Malgré des périodes difficiles (raréfaction des poissons ou engorgement des marchés mondiaux), la pêche a fourni une source de revenu constante qui, à la fin des années 1990, entrait pour 4 p. 100 dans le P.I.B.
Les forêts humides du Sud-Est, particulièrement les immenses forêts nationales de Tongass et Chugach, ont été beaucoup exploitées, mais de nombreuses usines d'extraction de pulpe ont fermé durant les années 1990.
Les ressources minières sont variées. Le coût élevé des transports a longtemps découragé leur exploitation à grande échelle, mais elles constituent une réserve importante pour l'avenir du pays. L'extraction du zinc s'est nettement accrue après 1990. L'extraction d'or a beaucoup décliné à partir de 1940, mais depuis la fin des années 1980, les compagnies minières ont repris activement leurs explorations.
L'agriculture et l'élevage, pratiqués à proximité des centres urbains, sont destinés aux marchés locaux. La surface cultivée est très faible, et les meilleures terres arables se trouvent dans les zones centrales. Les pommes de terre et le foin forment l'essentiel du revenu. On cultive aussi des céréales et tous les légumes de climat frais. Un tiers du revenu agricole provient de l'élevage.
Des rennes domestiques ont été importés de Sibérie au début du xxe siècle, mais les premiers essais ne furent pas concluants. Il ne reste plus que 19 000 rennes domestiques en Alaska, répartis entre la péninsule de Seward et des îles de la mer de Béring. Outre la viande, les peaux sont utilisées, et les bois, qui peuvent être récoltés chaque année, sont vendus en Extrême-Orient où leurs vertus médicinales sont appréciées.
L'extraction à grande échelle de pétrole et de gaz naturel a commencé en 1961 dans la péninsule Kenai. Elle se poursuit dans cette région, ainsi qu'au large des côtes, dans le golfe de Cook. La découverte la plus importante est celle, en 1968, du gisement de Prudhoe Bay sur le littoral de la mer de Beaufort. Le potentiel de cette région est estimé à 10 milliards de barils, plus du quart des réserves des États-Unis. Depuis 1977, le pétrole de l'Arctique est acheminé jusqu'au port de Valdez, dans le golfe d'Alaska, par un oléoduc d'une longueur de 1 280 km. En 2005, la hausse des prix du gaz naturel a relancé le débat sur la nécessité de développer sa production et de construire un oléoduc pour son acheminement.
Au moins 85 p. 100 du revenu de l'Alaska provient des taxes sur la production de l'or noir et du placement des royalties dans plusieurs fonds d'État dont l'Alaska Permanent Fund. Une part des dividendes est reversée annuellement à chaque résident. Aujourd'hui, la production du gisement de Prudhoe Bay décline : entre 1988 (pic de la production) et 2006, elle est passée de 2,006 à 0,845 million de barils par jour. Le Congrès et la Chambre des représentants font l'objet de fortes pressions pour ouvrir au développement pétrolier la réserve naturelle de l'A.N.W.R. Ainsi, l'écosystè [...]
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Écrit par :
- Claire ALIX : docteur en anthropologie, ethnologie, préhistoire de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, chercheur associé à l'Alaska Quatrenary Center, University of Alaska, Fairbanks (États-Unis) et consultante en archéologie arctique et analyse des bois archéologiques
- Yvon CSONKA : docteur en anthropologie, chef de projet de recherche, université de Neuchâtel
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Pour citer l’article
Claire ALIX, Yvon CSONKA, « ALASKA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 21 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/alaska/