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ÉTHIOPIE

Nom officiel

République démocratique fédérale d'Éthiopie (ET)

    Chef de l'État

    Sahle-Work Zewde (depuis le 25 octobre 2018)

      Chef du gouvernement

      Abiy Ahmed (depuis le 2 avril 2018)

        Capitale

        Addis-Abeba

          Langue officielle

          Aucune 1

            Unité monétaire

            Birr éthiopien (ETB)

              Population (estim.) 109 900 000 (2024)
                Superficie 1 120 000 km²

                  Histoire

                  Saba et le royaume d'Axoum

                  Éthiopie, Antiquité et Moyen Âge - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Éthiopie, Antiquité et Moyen Âge

                  Les traditions relatives à la reine de Saba (dont se réclame la lignée salomonide des empereurs éthiopiens) n'ont été écrites qu'au xive siècle, et l'Arabie du Sud présente des traditions parallèles. L'archéologie a révélé que, pendant au moins dix siècles, le Royaume de Saba a existé en Arabie du Sud. Cependant, surtout en ces dernières décennies, les fouilles ont mis au jour, au Tigré éthiopien, des inscriptions et des monuments appartenant à cette même culture sabéenne et datant du ve au iiie siècle avant J.-C. On a d'abord supposé qu'ils attestaient une colonisation du plateau éthiopien par les Arabes du Sud, à haute époque, expliquant ainsi le type et la langue sémitique des anciens Éthiopiens. Aujourd'hui, on nuance cette thèse. L'uniformité culturelle (qui n'exclut pas quelques différences) est due à des liens historiques existant manifestement entre le ve et le iiie siècle avant J.-C., mais dont on ne peut prouver la présence à une date antérieure. Selon la Bible, il pourrait s'agir de deux peuples cousins (Shaba, d'Arabie, serait petit-fils de Koush, tandis que Saba, d'Éthiopie, serait fils de celui-ci et serait donc le plus ancien), mais son exposé généalogique est sujet à caution.

                  Les données archéologiques montrent qu'à partir du iie siècle avant J.-C. la culture sabéenne s'abâtardit, tandis qu'apparaît une écriture qui va devenir celle du guèze (éthiopien classique).

                  200 à 300. Division des empires - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  200 à 300. Division des empires

                  On ne sait pas encore comment s'est élaborée la civilisation axoumite, ni précisément à quelle date.

                  Un texte grec anonyme, Le Périple de la mer Érythrée, mentionne pour la première fois ce royaume. Ce texte, qu'on a daté du ier siècle de notre ère, paraît aujourd'hui appartenir plutôt au début du iiie. Ce royaume, dont la capitale était Axoum, serait donc né au cours du iie siècle après J.-C. D'après le Périple, son roi était ami des empereurs romains ; les navires alexandrins fréquentaient le port d'Aloulis (dont les fouilles n'ont encore révélé que peu de choses).

                  Seul le classement des monnaies d'or, d'argent et de bronze frappées par ces souverains pourra établir la chronologie de leur succession entre le iiie et le viiie siècle. Ce classement n'est pas encore fixé de manière certaine. Toutefois, les monnaies permettent de constater le passage du paganisme (croissant et disque) au christianisme (croix).

                  Au début du ive siècle, un jeune Syrien naufragé, Frumence, recueilli par le négus et élevé à sa cour, convertit celui-ci et devint le premier évêque du pays. Des moines venus d'Antioche, au ve siècle, réalisèrent la conversion définitive du peuple et de ses rois.

                  Au vie siècle, un roi de l'Arabie du Sud, converti au judaïsme, ayant martyrisé les chrétiens de son royaume, l'empereur Justinien pria le négus Kaleb d'intervenir. Celui-ci triompha du souverain arabe, et les églises furent reconstruites. La mainmise de l'Éthiopie sur l'Arabie du Sud dura une cinquantaine d'années, jusqu'à ce qu'un descendant royal, à la tête d'une troupe de condamnés sortis des prisons de Perse, réussisse à reconquérir son royaume (572). Mais l'avènement de l'islam mit bientôt fin à la civilisation sud-arabe et l'Éthiopie se trouva peu à peu isolée.

                  La période obscure

                  L'Éthiopie perdit puis reprit sa côte de la mer Rouge. Au viiie siècle, après le sac de Djeddah par les Abyssins, les Arabes réoccupèrent le littoral (Massaoua, ou les îles Dahlak) et Adoulis fut définitivement détruite. Mais, au commencement du xe siècle, le pays fut en détresse. Une reine de race agaou, païenne, ou peut-être judaïsante, brûlait les églises, tuait les prêtres, emmenait les gens en esclavage, dévastait Axoum et poursuivait le roi de refuge en[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., ancien directeur du Laboratoire de recherche sur l'Afrique orientale
                  • : docteur ès lettres, maître de recherche honoraire au C.N.R.S., de l'Académie des sciences d'outre-mer
                  • : maître de conférences en anthropologie et en histoire au Centre d'études africaines, École des hautes études en sciences sociales
                  • : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                  • : secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
                  • : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris
                  • : maître de recherche au C.N.R.S.
                  • : expert à l'Institut éthiopien d'archéologie, Addis-Abeba
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Jean CHAVAILLON, Jean DORESSE, Universalis, Éloi FICQUET, Alain GASCON, Jean LECLANT, Hervé LEGRAND, Jacqueline PIRENNE et R. SCHNEIDER. ÉTHIOPIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Éthiopie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Éthiopie : carte physique

                  Éthiopie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Éthiopie : drapeau

                  Kaffa - crédits : Nick Gunderson/ Getty Images

                  Kaffa

                  Autres références

                  • ÉTHIOPIE DE L'ANTIQUITÉ AU XVIe SIÈCLE - (repères chronologiques)

                    • Écrit par Bertrand HIRSCH
                    • 482 mots

                    ive siècle Conversion des rois d'Axoum au christianisme. Création de l'écriture éthiopienne, un syllabaire dérivé de l'alphabet sud-arabique.

                    ve-vie siècle Période possible de traduction en langue guèze de la Bible dans la version grecque de la Septante. Selon la tradition...

                  • ÉTHIOPIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ABOUNA

                    • Écrit par Hervé LEGRAND
                    • 228 mots

                    Mot arabe qui veut dire « notre père » abouna est devenu le titre ordinaire que donnent les chrétiens arabes à leurs simples prêtres. En Éthiopie, ce titre est réservé au patriarche de l'Église nationale. Depuis les origines (fin du ive s.) jusqu'à 1881, cette dernière n'eut qu'un...

                  • ADDIS-ABEBA

                    • Écrit par Alain GASCON
                    • 678 mots
                    • 1 média

                    La capitale fédérale de l'Éthiopie regroupe 3,059 millions d'habitants (2007) sur le piémont, planté d'eucalyptus, de la montagne d'Entotto. Dans les années 1880, Ménélik, roi du Choa, y avait bâti deux églises et un camp militaire pour surveiller ses conquêtes méridionales. Son épouse Taytu...

                  • ADOUA (BATAILLE D')

                    • Écrit par Marie-Laure DERAT
                    • 212 mots
                    • 1 média

                    Depuis l'ouverture du canal de Suez en 1869, la région de la mer Rouge attire toutes les convoitises. La Grande-Bretagne, implantée en Égypte, ambitionne de contrôler tout le bassin du Nil. Hostile à une présence française, elle s'appuie sur l'Italie qui s'installe à Massaoua dès 1885....

                  • AFAR

                    • Écrit par Universalis
                    • 324 mots

                    Installés au nord de la ligne de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba, les Danakil ou Afar constituent à peu près 35 p. 100 de la population de la république de Djibouti. Mais la majorité d'entre eux sont installés en Éthiopie et en Érythrée. Ils sont, au total, quelques centaines...

                  • Afficher les 52 références

                  Voir aussi