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ÉTHIOPIE

Nom officiel

République démocratique fédérale d'Éthiopie (ET)

    Chef de l'État

    Sahle-Work Zewde (depuis le 25 octobre 2018)

      Chef du gouvernement

      Abiy Ahmed (depuis le 2 avril 2018)

        Capitale

        Addis-Abeba

          Langue officielle

          Aucune 1

            Unité monétaire

            Birr éthiopien (ETB)

              Population (estim.) 109 900 000 (2024)
                Superficie 1 120 000 km²

                  Littérature

                  Langues

                  Les premiers documents linguistiques connus sont quelques brèves inscriptions sudarabiques des ve-ive siècles avant J.-C. On possède maintenant d'autres documents épigraphiques – pratiquement de la même époque – également en sudarabique, mais présentant déjà certains phénomènes qui sont caractéristiques de l'éthiopien. Malheureusement, sur une période de plusieurs siècles les documents font défaut.

                  Le guèze, ou éthiopien classique, est la langue du royaume d'Axoum (sa fondation date du ier siècle de notre ère). À partir du iiie siècle, quelques courtes inscriptions témoignent de l'usage de cette langue. Son domaine englobait, probablement, les plateaux septentrionaux, c'est-à-dire, en gros, la province du Tigré et une partie de l'Érythrée. Le guèze a dû disparaître de l'usage parlé autour du xe siècle, mais il s'est maintenu, à l'instar du latin, comme langue savante et littéraire jusqu'au xixe siècle et est encore la langue liturgique de l'Église copte d'Éthiopie.

                  Les principales autres langues éthiopiennes sont : le tigrigna, qui s'est développé sur l'ancien domaine du guèze, et le tigré, au nord, l'amharique, langue officielle de l'empire, le harari, langue de la cité de Harar, l'argobba et le gafat, assez proches de l'amharique, et les dialectes gouragués au sud.

                  De ces langues, seuls le guèze et, de nos jours, l'amharique possèdent une littérature écrite. En harari existent deux ou trois œuvres, d'inspiration religieuse islamique, qui peuvent dater du xvie siècle. En tigrigna et en tigré, des recueils de littérature orale (traditions, fables, dictons, chansons) ont été collectés à l'époque moderne par les soins d'africanistes européens.

                  La littérature guèze

                  Évolution

                  La littérature guèze est une littérature savante, religieuse, où les traductions ont joué un rôle important.

                  Elle se laisse aisément diviser en deux grandes périodes : la période axoumite, qui coïncide à peu près avec l'apogée du royaume d'Axoum – à cette époque, le guèze est encore une langue vivante – et la période qui commence avec la restauration de la dynastie dite salomonienne, en 1270. Le cœur du royaume n'est plus dorénavant au nord, mais dans les régions centrales et méridionales du haut plateau. Le guèze est désormais une langue morte.

                  Le royaume d'Axoum a dû subir très tôt l'influence de la culture du Proche-Orient hellénistique. On sait, en fait, par des témoignages étrangers, que la langue grecque était connue à la cour d'Axoum. D'ailleurs, certaines inscriptions royales anciennes sont rédigées en grec, tout comme les légendes des monnaies.

                  Le guèze est employé pour la première fois dans des inscriptions du ive siècle : le roi Ezana, avant et après sa conversion au christianisme, y fait état de ses campagnes, premier exemple d'historiographie officielle en Éthiopie.

                  Au siècle suivant se situe la traduction de la Bible faite d'après un texte grec. Notons que le canon de la Bible éthiopienne contient plusieurs livres considérés comme apocryphes par les autres Églises : le Livre d'Énoch, l'Ascension d'Isaïe, le Livre des jubilés entre autres. À cela s'ajoutent quelques ouvrages comme le Qerillos (Cyrille), recueil d'extraits et d'homélies des Pères de l'Église traitant de questions christologiques, les Règles monastiques de saint Pacôme, le Physiologus, qui eut aussi sa vogue dans la littérature médiévale de l'Europe et qui traite des qualités essentiellement légendaires des animaux, des plantes et des pierres.

                  Toutes ces œuvres furent traduites directement du grec ; il y en eut probablement d'autres, peut-être aussi des ouvrages originaux, mais rien ne nous en est parvenu. Les plus anciens manuscrits éthiopiens[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., ancien directeur du Laboratoire de recherche sur l'Afrique orientale
                  • : docteur ès lettres, maître de recherche honoraire au C.N.R.S., de l'Académie des sciences d'outre-mer
                  • : maître de conférences en anthropologie et en histoire au Centre d'études africaines, École des hautes études en sciences sociales
                  • : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                  • : secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
                  • : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris
                  • : maître de recherche au C.N.R.S.
                  • : expert à l'Institut éthiopien d'archéologie, Addis-Abeba
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Jean CHAVAILLON, Jean DORESSE, Universalis, Éloi FICQUET, Alain GASCON, Jean LECLANT, Hervé LEGRAND, Jacqueline PIRENNE et R. SCHNEIDER. ÉTHIOPIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Éthiopie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Éthiopie : carte physique

                  Éthiopie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Éthiopie : drapeau

                  Kaffa - crédits : Nick Gunderson/ Getty Images

                  Kaffa

                  Autres références

                  • ÉTHIOPIE DE L'ANTIQUITÉ AU XVIe SIÈCLE - (repères chronologiques)

                    • Écrit par Bertrand HIRSCH
                    • 482 mots

                    ive siècle Conversion des rois d'Axoum au christianisme. Création de l'écriture éthiopienne, un syllabaire dérivé de l'alphabet sud-arabique.

                    ve-vie siècle Période possible de traduction en langue guèze de la Bible dans la version grecque de la Septante. Selon la tradition...

                  • ÉTHIOPIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ABOUNA

                    • Écrit par Hervé LEGRAND
                    • 228 mots

                    Mot arabe qui veut dire « notre père » abouna est devenu le titre ordinaire que donnent les chrétiens arabes à leurs simples prêtres. En Éthiopie, ce titre est réservé au patriarche de l'Église nationale. Depuis les origines (fin du ive s.) jusqu'à 1881, cette dernière n'eut qu'un...

                  • ADDIS-ABEBA

                    • Écrit par Alain GASCON
                    • 678 mots
                    • 1 média

                    La capitale fédérale de l'Éthiopie regroupe 3,059 millions d'habitants (2007) sur le piémont, planté d'eucalyptus, de la montagne d'Entotto. Dans les années 1880, Ménélik, roi du Choa, y avait bâti deux églises et un camp militaire pour surveiller ses conquêtes méridionales. Son épouse Taytu...

                  • ADOUA (BATAILLE D')

                    • Écrit par Marie-Laure DERAT
                    • 212 mots
                    • 1 média

                    Depuis l'ouverture du canal de Suez en 1869, la région de la mer Rouge attire toutes les convoitises. La Grande-Bretagne, implantée en Égypte, ambitionne de contrôler tout le bassin du Nil. Hostile à une présence française, elle s'appuie sur l'Italie qui s'installe à Massaoua dès 1885....

                  • AFAR

                    • Écrit par Universalis
                    • 324 mots

                    Installés au nord de la ligne de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba, les Danakil ou Afar constituent à peu près 35 p. 100 de la population de la république de Djibouti. Mais la majorité d'entre eux sont installés en Éthiopie et en Érythrée. Ils sont, au total, quelques centaines...

                  • Afficher les 52 références

                  Voir aussi