Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

STRZEMINSKI WLADYSLAW (1893-1952)

Destiné à une carrière d'ingénieur, l'artiste Wladyslaw Strzemiński d'origine polonaise, né à Minsk en 1893, est avec son épouse Katarzyna Kobro, l'une des figures centrales des avant-gardes polonaises. Après des études d'art à Moscou, Strzemiński devient en 1919 membre du collège de l'IZO et expose à Moscou, Riazan et Vitebsk. Il rencontre Malévitch, également d'origine polonaise, et devient son assistant à l'école d'art de Vitebsk. Malévitch crée l'association de l'Ounovis (« L'affirmation du nouveau en art ») qui préconise l'application du suprématisme dans le champ du quotidien ; en 1920, Strzemiński ouvre une filiale de l'Ounovis à Smolensk. À son retour en Pologne en 1922, il diffuse les principes du suprématisme – ses œuvres témoignent néanmoins de la persistance du modèle européen, du pointillisme au cubisme et au futurisme –, avant de se détacher de Malévitch et de fonder Blok en 1924, avec Kobro, Belewi, Stażewski, Szczuka et Żarnower, premier groupe d'artistes polonais constructivistes. En 1926, Blok expose à Varsovie, Bucarest, Bruxelles et Riga, et Strzemiński, qui poursuit ses recherches architectoniques, présente sa théorie de l'unisme (« B = 2 », Blok, 1926). Absolue et autonome, la peinture uniste doit se défendre de tout illusionnisme jusqu'à récuser les formes abstraites qui, à l'exclusion de celles qui découlent du format du châssis, suggèrent toujours, selon l'artiste, le monde réel. Constituées de petits modules peints à la main, répétés à l'infini sur la surface plane du tableau et révélés par une infime nuance de ton, les Compositions unistes, nécessairement restreintes en nombre – une dizaine réalisée entre 1923 et 1934 –, « ne sont que peinture » et marquent l'union parfaite de la forme et de la couleur avec la surface et les limites de la toile. Rompant avec la groupe Blok en 1926, l'artiste participe à l'exposition du groupe Praesens auquel adhère Katarzyna Kobro, à Varsovie, et présente des projets d'intérieurs et des recherches typographiques. Il expose ses travaux cubistes et unistes à Varsovie en 1927 et publie L'Unisme en peinture en 1928 (Stażewski signe la typographie de l'ouvrage). Il obtient l'année suivante un prix à l'exposition de l'Union des peintres polonais et ses œuvres figurent parmi celles de Praesens dans la section des arts plastiques de l'Exposition nationale universelle de Poznan. Kobro et Strzemiński quittent Praesens en juin 1929 et fondent le groupe a.r. (« artistes révolutionnaires ») en décembre avec les poètes Przyboş et Brzȩkowski. Ils enseignent en 1930 et 1931 à Koluski avant de s'établir à Łódź en 1931 où, grâce au concours de Strzemiński et à l'appui de Michel Seuphor, s'ouvre la Collection internationale d'art nouveau du Musée Sztuki, témoignage unique sur l'art abstrait des années 1920. Préoccupés par la question de la synthèse des arts, Strzemiński et Kobro publient La Composition de l'espace. Calcul du rythme spatio-temporel (Łódź, 1931). En mai 1932, Strzemiński est lauréat du prix de la ville de Łódź ; il adhère au groupe Abstraction-Création et publie une déclaration dans la première livraison de la revue éponyme (« Là où il y a une division... »), avec deux reproductions de compositions architectoniques. Il organise en mai 1933 une exposition internationale de typographie à Łódź et le groupe a.r. participe à l'exposition des plasticiens modernes de Varsovie et de Łódź. Il refuse à partir de 1934 d'exposer ses travaux abstraits et, invité avec Katarzyna Kobro à exposer avec le groupe de Cracovie en 1935, il voit sa théorie de l'unisme remise en question par les organisateurs de l'événement. Entre 1936 et 1939, l'artiste publie régulièrement dans la revue[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Cécile GODEFROY. STRZEMINSKI WLADYSLAW (1893-1952) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ABSTRAIT ART

    • Écrit par Denys RIOUT
    • 6 716 mots
    • 2 médias
    ...réaffirmer le plan du tableau. Nous sommes pour les formes plates parce qu'elles détruisent l'illusion et révèlent la vérité. » L'artiste polonais Wladyslaw Strzeminski s'en tenait lui à une analyse strictement artistique. Après avoir travaillé auprès de Malévitch, il revendique pour la peinture la...
  • AVANT-GARDE EST-EUROPÉENNE

    • Écrit par Andrzej TUROWSKI
    • 8 086 mots
    ...premier groupe constructiviste Blok s'organisait avec Katarzyna Kobro (1898-1951), Maria Nicz-Borowiak (1896-1944), Henryk Stạzewski (1894-1988), Władysław Strzemiński (1893-1952), Mirosław Szczuka (1898-1927), Teresa ̣Zarnower, et commençait à publier la revue du même nom. En 1926, ce groupe est...
  • KOBRO KATARZYNA (1898-1951)

    • Écrit par Cécile GODEFROY
    • 586 mots

    Si la reconnaissance de Katarzyna Kobro, née à Moscou en 1898, a beaucoup pâti de la disparition de ses œuvres durant la Seconde Guerre mondiale, l'artiste est aujourd'hui reconnue pour la radicalité de ses sculptures géométriques abstraites et pour avoir contribué, avec son époux ...

  • MONOCHROME, peinture

    • Écrit par Denys RIOUT
    • 3 833 mots
    Par la suite, la monochromie fut souvent tenue pour une limite qu'il convenait de ne pas atteindre. À la recherche du « tableau absolu »,Wladyslaw Strzeminski (1893-1952) avait élaboré dans les années 1920 une théorie, « l'unisme », qui répudiait toute tension, jugée mortifère, entre le fond et...

Voir aussi