HEISENBERG WERNER KARL (1901-1976)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Werner Karl Heisenberg, physicien allemand, est un des maîtres les plus influents de la physique théorique contemporaine ; doué à la fois d'une rare puissance d'abstraction et d'une brillante imagination, il a laissé sa marque dans toutes les étapes successives de l'étude des constituants fondamentaux de la matière. Il est le principal fondateur de la mécanique quantique, qui gouverne le comportement des systèmes atomiques et permet d'en analyser toutes les propriétés physiques et chimiques ; il a ensuite apporté des contributions essentielles à la théorie de l'état métallique, à la théorie quantique du champ électromagnétique, à celle de la structure des noyaux atomiques et des forces nucléaires, et enfin à la théorie des particules dites élémentaires, qui apparaissent à l'heure actuelle comme les constituants ultimes de la matière à l'échelle atomique et nucléaire. Il contribua avec Niels Bohr à la profonde transformation de la théorie de la connaissance qui résulte de la forme essentiellement statistique des lois de la mécanique quantique ; il établit que la localisation d'un système atomique dans l'espace et le temps et la détermination de son état de mouvement ne peuvent se faire dans une même opération qu'au prix de limitations réciproques dépendant du quantum d'action : ce sont ces relations d'incertitude qui ont conduit Niels Bohr à l'introduction du concept de complémentarité.
Le physicien Werner Heisenberg, photographié l'année de son prix Nobel de physique, en 1932.
Crédits : AKG
Paul Dirac et Werner Heisenberg
Le physicien britannique Paul Dirac (1902-1984), à gauche, et le physicien allemand Werner Heisenberg (1901-1976), lors d'un congrès de Prix Nobel, à Lindau (Allemagne), en 1968.
Crédits : Hulton Getty
La carrière du savant
Heisenberg, né à Würzburg en 1901, eut comme maîtres, en physique théorique, Arnold Sommerfeld à Munich et Max Born à Göttingen. Il manifesta une étonnante précocité, publiant entre 1922 et 1924, en collaboration avec ses professeurs, une douzaine de travaux sur des problèmes de physique atomique ; en même temps, il passait sa thèse de doctorat (1923) sur l'écoulement turbulent des fluides (sujet sur lequel il reviendra pour une courte période en 1948). [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 6 pages
Écrit par :
- Léon ROSENFELD : professeur à l'Institut nordique de physique atomique théorique, Copenhague
Classification
Autres références
« HEISENBERG WERNER KARL (1901-1976) » est également traité dans :
ATOME
Dans le chapitre « Atome et mécanique quantique » : […] La période comprise entre 1913 et 1925 est caractérisée par des efforts que déployèrent les théoriciens pour perfectionner le modèle de Bohr. C'est ainsi qu'en 1916 Sommerfeld a pu quantifier le mouvement de Kepler de l'électron dans l'atome d'hydrogène, les orbites de l'électron étant des ellipses dont le noyau atomique est un des foyers. Ces travaux de Sommerfeld furent les premiers à introduir […] Lire la suite
BOHR NIELS (1885-1962)
Dans le chapitre « La complémentarité » : […] C'est l'application du principe de correspondance à la théorie de la dispersion du rayonnement, développée par Kramers et Heisenberg, qui mit ce dernier sur la voie d'une formulation mathématique logiquement cohérente de toute la théorie, comprenant à la fois les conditions quantiques et le principe de correspondance (1925). L'élément essentiellement nouveau de ce formalisme est le remplacement d […] Lire la suite
COPENHAGUE ÉCOLE DE
On regroupe sous ce nom les physiciens théoriciens qui, entre 1920 et 1930, après avoir élaboré la mécanique quantique, mirent en évidence ses aspects les plus révolutionnaires par rapport aux concepts en vigueur jusqu'alors et furent les instigateurs d'un très profond débat épistémologique qui se poursuit encore actuellement. La description statistique des phénomènes atomiques et nucléaires doit- […] Lire la suite
DÉTERMINISME
Dans le chapitre « Déterminisme et indéterminisme » : […] Cette impression de crise ne pouvait naître de la révolution einsteinienne, malgré sa critique de l'idée de simultanéité absolue : en substituant à la ligne de causalité classique un « cône de causalité », elle laissait inchangée, en effet, la réversibilité locale des enchaînements de cause à effet. La crise a été déclenchée par la formation de la mécanique quantique. Certes, on peut penser qu'un […] Lire la suite
INCERTITUDE
La conception naïve d'une science productrice de certitudes absolues, avant même que de caractériser un certain triomphalisme typique du xix e siècle, avait été spirituellement moquée par Georg Christoph Lichtenberg : « Si je connais bien la généalogie de Dame Science, l'incertitude est sa sœur aînée. Est-ce donc là une chose si scandaleuse que de choisir la plus âgée des sœurs ? » Mais, indépend […] Lire la suite
MAGNÉTISME
Dans le chapitre « Énergie d'échange » : […] Dans la plupart des substances magnétiques, il existe des interactions entre porteurs élémentaires. L 'interprétation quantique de ces interactions par Werner Heisenberg, en 1928, a montré qu'elles agissaient à courte distance et possédaient un caractère local. En règle générale, ces interactions favorisent soit le parallélisme soit l'antiparallélisme des moments. C'est ce type d'interaction que l […] Lire la suite
QUANTIQUE PHYSIQUE
Dans le chapitre « La mécanique ondulatoire et la mécanique des matrices » : […] L'expérience a imposé l'idée que la lumière se présente tantôt comme une onde, tantôt comme un faisceau de corpuscules (les photons). Louis de Broglie (cf. broglie ) rêve d'une théorie unifiée de la matière et du rayonnement. En 1924, il fait une proposition révolutionnaire : associer aussi une onde aux particules de matière. La fréquence de l'onde associée à chaque particule sera proportionnell […] Lire la suite
RÉALITÉ CONCEPT DE
Dans le chapitre « L'aléatoire » : […] De même que nos tendances intuitives répugnent à imaginer qu'un « objet » puisse donner lieu à deux représentations distinctes et non superposables, de même nous doutons que puissent exister des événements sans cause. Dans la Critique de la raison pure , Kant classe la causalité parmi les catégories de la pensée humaine, c'est-à-dire les concepts fondamentaux de l'entendement. Ainsi, quand le mot […] Lire la suite
RÉALITÉ PHYSIQUE
Dans le chapitre « L'objectivité scientifique » : […] Dès lors, inéluctablement, ces configurations particulières doivent être, pour une part au moins, des reflets de nous-mêmes, de notre structure générale. Or, cette proposition dépasse de loin la simple affirmation du fait qu'il peut être erroné de faire absolument confiance à certaines notions familières. Elle nous fait accéder à un deuxième niveau du processus de dépassement de la vision du sens […] Lire la suite
SCIENCES - Science et philosophie
Dans le chapitre « Le rationalisme critique » : […] Karl Popper critique dans La Logique de la découverte scientifique le principe de vérifiabilité des Viennois. Ce principe revient à exclure du champ de la science les énoncés universels, qui, par nature, ne sont pas réductibles à un nombre fini d' énoncés protocolaires. « Soucieux d'anéantir la métaphysique, les positivistes anéantissent avec elle la science naturelle. » Popper propose de rempla […] Lire la suite
Voir aussi
- BOMBE ATOMIQUE
- CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE
- THÉORIE QUANTIQUE DES CHAMPS
- PRINCIPE DE CORRESPONDANCE physique
- RAYONS COSMIQUES
- ÉLECTRON
- FISSION NUCLÉAIRE
- HEISENBERG RELATIONS DE ou RELATIONS D'INCERTITUDE
- HÉLIUM
- INTERACTION D'ÉCHANGE
- INTERACTION NUCLÉAIRE FORTE
- MATRICE S
- MÉSONS
- NOYAU ATOMIQUE
- NUCLÉONS
- MÉCANIQUE QUANTIQUE
- RÉACTEUR NUCLÉAIRE
- TRANSITION physique
Pour citer l’article
Léon ROSENFELD, « HEISENBERG WERNER KARL - (1901-1976) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/werner-karl-heisenberg/