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VISION Vision et évolution animale

La vision des couleurs

La couleur n'est pas une grandeur physique mesurable, mais une construction mentale obtenue par comparaison de la longueur d'onde réfléchie par une surface (par exemple, une orange) avec celles qui sont réfléchies par les surfaces avoisinantes (feuilles d'oranger). La perception des couleurs nécessite la présence de photorécepteurs spécifiques sensibles à différentes longueurs d'onde (les cônes) et capables de mesurer l'intensité lumineuse réfléchie dans différentes gammes du spectre de la lumière. Mais ces mesures dépendent aussi de la qualité de la lumière (intensité et étendue du spectre) et de la surface des objets (indice de réflexion, granulométrie...). De fait, la lumière réfléchie par une orange mûre dans un arbre n'est pas la même à midi et à 17 heures, pourtant le cerveau du macaque (comme le nôtre) réagit de manière identique dans les deux cas, comme si cette orange ne changeait pas de couleur.

Vision des couleurs chez les Primates - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vision des couleurs chez les Primates

De nombreuses études ont montré que les primates perçoivent les couleurs qui sont déchiffrées dans une zone spécialisée du cerveau, l'aire V4, qui est localisée au niveau du cortex occipital (fig. 5). Cette aire fonctionne comme un système cognitif qui extrait le caractère « couleur » par différence entre les caractéristiques lumineuses d'un objet et celles de son environnement, à partir des informations fournies par les trois types de cônes présents au niveau des yeux.

Les Mammifères ont une assez mauvaise perception des couleurs, avec le plus souvent seulement deux types de cônes pour recueillir les informations ; mais la plupart de ces animaux sont soit nocturnes et sensibles aux mouvements, soit utilisent plutôt leur odorat et leur audition pour connaître leur environnement.

Des tests comportementaux ont démontré que les Oiseaux et les Poissons sont aussi capables d'utiliser le caractère couleur. Pour ces animaux, les neurones responsables de la construction des couleurs n'ont pas encore été localisés. La vision des couleurs chez les abeilles est encore discutée. Il faut dire que, chez les Insectes, la répartition des photorécepteurs sensibles à des longueurs d'onde différentes est très spécifique. La sensibilité aux ultraviolets se limite aux facettes dorsales de l'œil ou ne concerne que les ocelles situés sur le dessus de la tête. Elle est particulièrement efficace pour la détection de la ligne d'horizon, information cruciale pour tout animal au vol plus ou moins acrobatique.

— Stéphane HERGUETA

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Pour citer cet article

Stéphane HERGUETA. VISION - Vision et évolution animale [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Vision : les trois grands types d'organisations nerveuses - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vision : les trois grands types d'organisations nerveuses

Vision et réflexes d'escargot - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vision et réflexes d'escargot

Vision : guidage visuel chez la mouche - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vision : guidage visuel chez la mouche

Autres références

  • AMPHIBIENS ou BATRACIENS

    • Écrit par , et
    • 6 177 mots
    • 19 médias
    ...suffit en effet de comparer une grenouille et un triton). Chez les Gymniophones, l'œil se trouve sous la peau ou même sous la couverture osseuse du crâne. Certains amphibiens, comme le protée ou les Gymniophones, sont aveugles (adaptation à la vie souterraine). La protection de l'œil est assurée par la présence...
  • CERVEAU ET GESTES

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    Les informations visuelles permettent de déterminer la position d’un objet par rapport au corps. Les informations proprioceptives proviennent de capteurs situés au niveau des tendons, des articulations et des muscles. Grâce à ces informations, nous sommes capables à tout moment d’avoir une représentation...
  • COGNITIVES SCIENCES

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    Les recherches sur lavision sont peut-être la branche la plus « scientifique » (au sens étroit) des sciences cognitives. C'est aussi celle dans laquelle les neurosciences jouent le plus grand rôle. Le second fait n'explique qu'en partie le premier : la vision présente par rapport à d'autres modalités...
  • COULEUR

    • Écrit par et
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    On considère en psychophysiologie, sous les noms de teinte, saturation et luminosité d'une lumière, trois qualités dont chacune dépend principalement de la caractéristique « chromatique » (λd ou p) ou photométrique (L) correspondante, mais parfois aussi quelque peu des deux autres....
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