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VIROSES VÉGÉTALES

Plantes transgéniques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Plantes transgéniques

À l'instar de tous les organismes vivants, les plantes, qu'elles soient sauvages ou cultivées, sont sensibles à de nombreux virus : la classification actuelle fait état de trente-trois genres de virus affectant les plantes, répartis en neuf familles. L'impact des maladies virales, ou viroses, est très variable selon la gravité des symptômes provoqués et l'importance économique de la ou des plantes hôtes. Il est dû en grande partie à l'absence de moyens de lutte curatifs, ce qui explique l'essor de la prévention et des programmes d'obtention de variétés résistantes aux virus.

Biologie et symptomatologie

Multiplication dun virus dans une cellule végétale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Multiplication dun virus dans une cellule végétale

Les particules virales, ou virions, diffèrent d'une famille de virus à une autre en fonction de leur morphologie, de leur symétrie et de leur taille. Dans le cas des virus de plantes, elles sont souvent filamenteuses (potyvirus, potexvirus, carlavirus, closterovirus...), parfois sphériques (bromovirus, luteovirus...) ou en forme de bâtonnets rigides (tobamovirus, tobravirus...). Elles sont généralement formées d'une enveloppe protéique, la capside, qui protège le génome viral. Contrairement aux virus animaux, les particules de virus végétaux sont rarement enveloppées d'une membrane lipidique (tospovirus, rhabdovirus). Le génome, quant à lui, peut être constitué d'une ou plusieurs molécules d'ADN (acide désoxyribonucléique) ou d'ARN (acide ribonucléique) simple ou double brin. Pour 75 p. 100 des virus végétaux, il s'agit d'un ARN capable d'être multiplié et traduit directement en protéines par la machinerie cellulaire de la plante hôte. Ces protéines sont ensuite utilisées pour fabriquer des milliers de nouvelles particules virales capables d'infecter d'autres cellules (cf. figure). Une partie importante du métabolisme cellulaire est donc détournée par le virus à son unique profit, ce qui provoque des déficiences physiologiques se traduisant généralement par l'apparition de symptômes visibles sur différentes parties de la plante. Ces symptômes varient d'une plante hôte à une autre pour un même virus et, a fortiori, d'un virus à un autre pour un hôte donné. Ces différences de sensibilité sont liées à l'efficacité des mécanismes de défense naturels de la plante et/ou aux caractéristiques du virus lui-même. Ainsi, certaines souches du virus de la mosaïque du concombre possèdent, en plus de leur génome, un petit ARN parasite capable d'accroître de façon spectaculaire les propriétés nécrogènes du virus, uniquement sur la tomate. Ces souches sont, notamment en Italie et en Espagne, à l'origine d'épidémies particulièrement destructrices qui ont connu leur apogée à la fin des années 1980.

Les symptômes dus aux infections virales, qui sont les premiers critères d'identification et de dénomination des virus, peuvent être classés en fonction de leur nature et de leur gravité :

– Des décolorations peuvent être observées sur les parties foliaires ou florales des plantes. Les plus répandues au niveau des feuilles sont les mosaïques qui affectent le limbe et qui sont limitées par les nervures secondaires. Elles sont caractéristiques, par exemple, du virus de la mosaïque du tabac qui fut longtemps le modèle de référence en virologie végétale et reste l'un des virus les mieux caractérisés. Les symptômes de mosaïque peuvent être plus ou moins prononcés. Ainsi, certaines souches du virus de la mosaïque de la laitue provoquent une marbrure légère sur cette plante, alors que d'autres occasionnent une sévère mosaïque sur le même hôte. Des décolorations peuvent également être localisées sur les nervures (virus de la gravure du tabac). Dans certains cas, elles peuvent se généraliser à l'ensemble de la plante et donner des symptômes de jaunisse (virus de la jaunisse occidentale de la betterave).[...]

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Classification

Pour citer cet article

Pierre-Yves TEYCHENEY. VIROSES VÉGÉTALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Plantes transgéniques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Plantes transgéniques

Multiplication dun virus dans une cellule végétale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Multiplication dun virus dans une cellule végétale

Autres références

  • GÉNOMIQUE - La transgenèse

    • Écrit par Pascale BRIAND
    • 7 302 mots
    • 2 médias
    Pour ce qui est des maladies virales, l'infection par un virus permet de conférer à une plante une certaine protection contre une infection par un virus apparenté. Bien qu'elle soit encore mal comprise, cette protection semble impliquer des protéines du manteau viral. De fait, des plantes transgéniques...
  • MALADIES ÉMERGENTES VÉGÉTALES

    • Écrit par Ivan SACHE
    • 2 553 mots
    ...parasites possèdent toutefois des mécanismes évolutifs qui expliquent l'émergence de maladies nouvelles. En effet, comme chez les virus animaux et humains, la recombinaison des souches est fréquente chez les virus végétaux. Par exemple, la ré-émergence de la pandémie de mosaïque du manioc en Afrique...
  • TUMEURS ET GALLES VÉGÉTALES

    • Écrit par Jean ROUSSAUX
    • 6 452 mots
    • 5 médias
    Parmi les viroses des plantes, certaines forment des hyperplasies à l'occasion de traumatismes : c'est le cas du virus des tumeurs de blessure de Black (1944). La maladie affecte de nombreuses plantes (mélilot, trèfle, oseille, tabac...) sur lesquelles on observe des déformations de feuilles et des tumeurs...
  • VIROLOGIE

    • Écrit par Sophie ALAIN, Michel BARME, François DENIS, Léon HIRTH
    • 10 458 mots
    • 7 médias
    ...réplication de l'ARN viral et les autres à l'organisation de la coque protectrice (ou capside). Des variantes de ces modèles existent aussi bien chez les virus des plantes que chez les virus des animaux (et même exceptionnellement chez les bactériophages à ARN). Un exemple de ces variations est la division...

Voir aussi