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URBANISME L'urbanisme en France au XXe siècle

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Régions

Les autres villes françaises connaissent au xxe siècle des évolutions contrastées. Les destructions entraînées par les deux guerres mondiales, qui bouleversent l'équilibre d'agglomérations voire de régions entières, constituent un facteur externe fondamental. Les transformations économiques et démographiques de la France contribueront, pour leur part, à augmenter le poids de certaines agglomérations, sans toutefois s'accompagner d'une réelle maîtrise de leur urbanisation ; la reconversion de nombreux sites industriels deviendra alors, elle aussi, un enjeu urbain à la fin du xxe siècle. La création de métropoles d'équilibre à partir des années 1950 et l'accélération de la décentralisation dans les années 1980 tendront enfin à rééquilibrer le rapport entre Paris et les grandes villes françaises, dont le nombre demeure cependant, à l'échelle européenne, exceptionnellement faible.

Les villes françaises avant 1914

Les transformations opérées dans les villes françaises au cours de la seconde moitié du xixe siècle ne peuvent être comparées à celles que connaît Paris à la même époque. Le système mis en place par Haussmann dans la capitale sera tout de même partiellement exporté, sous sa forme la plus emblématique : la grande percée, même si certaines créations sont antérieures aux principales percées parisiennes.

Après le chantier précoce de la rue Impériale à Lyon (1855), plusieurs axes importants voient ainsi le jour, destinés à assainir les quartiers anciens et à relier les lieux majeurs de chaque ville : les rues Thiers et Jeanne-d'Arc à Rouen et la rue de la République à Marseille dans les années 1860 ou, plus tardivement, la rue de Strasbourg à Nantes, percée nord-sud traversant toute la vieille ville (1866-1877, mais prévue dès 1854) et la rue de la République à Orléans, entre la gare et la place du Martroi (1892-1900). Ces réalisations de prestiges, qui sont complétées par la création de places et de monuments importants (la gare à Limoges, l'Opéra à Lille), ne suffisent pas à résorber une insalubrité partout présente ; elles contraignent de surcroît des populations démunies à se déplacer vers les périphéries, dont la structure urbaine ne fait encore l'objet d'aucune législation. C'est notamment pour aider à maîtriser cette urbanisation des faubourgs que la loi Cornudet sera votée en 1919.

La loi Cornudet

La loi de 1919 est précédée de plusieurs projets : le premier est déposé en 1909 par le député Beauquier, avant celui de Jules Siegfried, président de la Ligue d'hygiène urbaine et rurale, alors très impliquée dans le débat sur l'avenir des villes (1912). En 1915, le député Honoré Cornudet adresse un nouveau projet à la Chambre, relatif à l'aménagement, l'embellissement et l'extension des villes françaises. Certains des termes seront modifiés dans le texte de la loi votée le 14 mars 1919, et de nouveau dans celui qui prend effet le 19 juillet 1924. Sont concernées par la loi Cornudet les villes de plus de 10 000 habitants, toutes les communes du département de la Seine, les communes en voie d'accroissement rapide, les stations touristiques et plus spécifiquement balnéaires, enfin les villes présentant un caractère pittoresque ; la loi de 1924 ajoutera celles qui « auront demandé leur assujettissement ». Chacune devra faire l'objet d'un plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension, accompagné d'un programme et d'un arrêté municipal, le tout devant être approuvé par la municipalité, par la Commission supérieure des plans de villes nommée par le ministère de l'Intérieur, enfin par le Conseil d'État. Près de deux mille dossiers auront été réalisés en 1940, mais un dixième seulement d'entre eux seront déclarés d'utilité publique. Cet[...]

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Écrit par

  • : professeur, université de Picardie Jules-Verne

Classification

Pour citer cet article

Simon TEXIER. URBANISME - L'urbanisme en France au XXe siècle [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Parc de Choisy, Paris - crédits : G. Mouly

Parc de Choisy, Paris

Tour Croulebarbe, Paris, É. Albert - crédits : G. Mouly

Tour Croulebarbe, Paris, É. Albert

Royan: le front de mer - crédits : CAP/ Roger-Viollet

Royan: le front de mer

Autres références

  • ALBERTI LEON BATTISTA (1404-1472)

    • Écrit par
    • 3 110 mots
    • 8 médias
    ...cité idéale a un plan rationnel, avec des édifices régulièrement disposés de part et d'autre de rues larges et rectilignes. Cette nouvelle conception de l'urbanisme, en rupture avec les pratiques médiévales, est liée sans doute à l'essor sans précédent de la cité-république. Alberti reprend la plupart des...
  • ALPHAND ADOLPHE (1817-1891)

    • Écrit par et
    • 1 674 mots

    Ouvrir de nouveaux espaces, assainir les anciens, créer des jardins, embellir l'ensemble, tels sont les différents gestes d'une même démarche qui ont conduit à faire de Paris une capitale moderne au xixe siècle. Jean-Charles Adolphe Alphand, paysagiste et administrateur français de...

  • ANGIVILLER CHARLES CLAUDE DE LA BILLARDERIE comte d' (1730-1809)

    • Écrit par
    • 607 mots
    • 1 média

    La faveur de Louis XVI vaut à d'Angiviller de remplacer, en 1774, le marquis de Marigny comme surintendant des bâtiments du roi. Ses idées sont plus personnelles que celles de son prédécesseur, mais il reconnaît la valeur de l'œuvre accomplie par lui grâce aux sages conseils dont il a su s'entourer...

  • ANTHROPOLOGIE URBAINE

    • Écrit par
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    • 2 médias
    L’autre grande école d’anthropologie urbaine est britannique et voit le jour à la fin des années 1930 en Rhodésie du Nord (auj. Zambie), alors dominée par la Grande-Bretagne. Le Rhodes-Livingstone Institute y est fondé en 1937, avec pour mission d’étudier les changements affectant les sociétés d’Afrique...
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