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LIMOGES

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative

Capitale de la région Limousin jusqu’au 31 décembre 2015, Limoges a longtemps été considérée comme la plus petite des grandes villes françaises. En effet, sa population est relativement modeste : la ville comptait 138 600 habitants et l'agglomération, nommée Limoges Métropole, 206 800 habitants en 2012.

La fortune de Limoges a été diverse au cours des âges. Fondée à l'époque gallo-romaine (Augustoritum) sur un gué permettant de franchir la Vienne et située sur la grande voie transversale Lyon-Saintes, Limoges connaît sa première heure de gloire à l'époque médiévale : c'est alors une grande cité marchande. Après plusieurs siècles de difficultés et de déclin, la ville participe pleinement à la première révolution industrielle de la seconde moitié du xixe siècle et se trouve placée au centre de l'axe industrialisé le long de la Vienne, en Haute-Vienne. C'est la période où certaines industries – comme la porcelaine, la chaussure, le textile ou l'imprimerie – font la fortune et la renommée de la ville. À la fin du xixe siècle, Limoges est une ville fondamentalement ouvrière et il n'est pas étonnant que la CGT y ait été créée en 1895. La ville vient alors au deuxième rang – après Saint-Étienne et parfois avant Clermont-Ferrand – dans la hiérarchie urbaine du Massif central.

La Première Guerre mondiale frappe la ville de plein fouet. C'est le début d'une interminable crise, qui touche les industries du luxe comme la porcelaine. Par ailleurs, au début du conflit, Joffre choisit Limoges comme lieu d'affectation pour les généraux incompétents ; est inventé alors le terme de « limoger », qui confère à la ville une image de marque détestable. Enfin, dans l'entre-deux-guerres, la ville ne sut pas se placer, comme Clermont-Ferrand, dans le secteur porteur de l'industrie automobile ni dans aucun autre secteur d'avenir. Heureusement, l'agglomération a bénéficié de l'installation d'industries stratégiques travaillant pour l'armement, comme l'Arsenal (qui a, bien plus tard, donné naissance à Renault Véhicules industriels, devenu en 2002 Renault Trucks) et la CGEP (Compagnie générale d'électrolyse du Palais), raffinerie de cuivre. Après la Seconde Guerre mondiale, Limoges voit son tissu industriel se diversifier avec, tout particulièrement, l'implantation de Legrand, société devenue multinationale, spécialisée dans l'appareillage électrique pour le logement et le bâtiment. La plupart des grandes entreprises régionales sont implantées dans l'agglomération de Limoges : Legrand, Renault Trucks et Madrange. Trois autres entreprises régionales ont plus de 500 salariés (dont GIAT Industries à Tulle et Blédina SA à Brive).

Afin de créer un environnement scientifique de haut niveau, Limoges a inauguré en 1993 une technopole, Ester, où sont accueillis les industriels et les centres régionaux d'innovation et de transferts de technologie (CRITT) ainsi que l'École nationale supérieure d'ingénieurs de Limoges (ENSIL).

Mais, et c'est le fait fondamental, Limoges est devenue une ville tertiaire. Centre universitaire depuis 1968, elle a vu son secteur tertiaire gonfler quand elle est devenue capitale de région. De fait, la plupart des grands services (ceux qui emploient plus de 1 000 salariés) se situent à Limoges : le CHU Dupuytren (premier employeur du Limousin) inauguré en 1976, la Ville de Limoges, la SNCF, La Poste, et le centre hospitalier d'Esquirol. Ayant fait d'énormes efforts dans les domaines les plus divers – culture, loisirs, hôtellerie et restauration – la ville, située à trois heures de Paris, perd son rôle de capitale régionale en 2016, au profit de Bordeaux, après la fusion du Limousin avec l’Aquitaine et Poitou-Charentes au sein de la grande région Nouvelle-Aquitaine.[...]

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Écrit par

  • : professeur des Universités, agrégé, docteur d'État, professeur de géographie à l'université de Limoges

Classification

Pour citer cet article

Olivier BALABANIAN. LIMOGES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative

Autres références

  • ALPAIS (1185 env.-env. 1215)

    • Écrit par Marie-Madeleine GAUTHIER
    • 603 mots

    Insculpée à l'intérieur du couvercle d'un ciboire célèbre, une inscription désigne indubitablement un artiste émailleur : Magister G. Alpais me fecit Lemovicarum (Maître G. Alpais m'a fait à Limoges) ; il paraît en effet préférable de traduire ainsi en français le locatif ...

  • ÉMAUX

    • Écrit par Marie-Madeleine GAUTHIER
    • 4 384 mots
    • 1 média
    Fortement établis à Limoges dès 1170, ces artistes sont en liaison avec l'Espagne, mais ils développent une iconographie résolument locale (châsses de sainte Valérie à Londres et Saint-Pétersbourg). Avant 1190, ils élaborent un grand autel avec son ciborium, puis sept grandes châsses à Grandmont, maison...
  • GOTHIQUE ART

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 14 896 mots
    • 27 médias
    ...avenir : le filigrane et le nielle. L'emploi de celui-ci atteint une rare perfection dans la Croix du Paraclet (Trésor de la cathédrale d'Amiens). À Limoges, la production, jusque-là réservée à des pièces exceptionnelles, s'oriente vers la série après le succès du décor de l'autel de Grandmont (1189)....
  • LIMOUSIN

    • Écrit par Olivier BALABANIAN
    • 1 739 mots
    • 1 média
    Sans véritable grande ville – Limoges comptait 138 600 habitants en 2012, et l'agglomération seulement 206 800 habitants –, le réseau urbain n'est cependant pas trop déséquilibré grâce à la présence du bipôle Brive-Tulle.
  • Afficher les 7 références

Voir aussi