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ORLÉANS

Centre-Val de Loire : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Centre-Val de Loire : carte administrative

Ancienne capitale de la province royale de l'Orléanais, Orléans est le chef-lieu de la région Centre-Val de Loire (appelée Centre jusqu’en janvier 2015) et du département du Loiret. En 2013, la commune d'Orléans comptait 117 990 habitants, l'agglomération 275 000.

En 52 avant J.-C., Orléans (Genabum ou Cenabum), port de commerce fluvial et centre religieux des Carnutes, est le lieu de départ de la révolte « nationale » contre la présence romaine. Plus de mille ans plus tard, l'épopée de Jeanne d'Arc, mêlant sentiment national et esprit de croisade, rappelle que la ville occupe une place privilégiée dans l'imaginaire français : celle d'un lieu de résistance et d'identité. Tous les ans, le 8 mai (jour de la libération de la ville, assaillie par les Anglais en 1429), les fêtes johanniques sont l'occasion de célébrer l'alliance entre les plus hautes autorités religieuses et laïques de la nation.

Ville de la Loire moyenne, Orléans doit à sa situation géographique son succès et son infortune. Au coude de la Loire, la ville s'ouvre, à l'ouest, sur l'Atlantique et le Sud-Ouest ; à l'est, sur Lyon et la Méditerranée. Par la voie terrestre du sud, via Bourges, elle donne sur le Massif central et, au-delà, sur le monde méditerranéen. L'accès à Paris par la Beauce complète la position de carrefour. Celle-ci, à l'origine de la fonction d'entrepôt d'Orléans, profite de l'affermissement du système national centré sur Paris : la clé territoriale Paris-Orléans, adossée au grenier beauceron, commande deux bassins hydrographiques et compose la base géographique du pouvoir capétien. Elle peut aussi présenter ses inconvénients.

Au xixe siècle, la fin de la batellerie sur la Loire entraîne la stagnation de l'économie ligérienne, le déclin des fonctions commerciales et industrielles de la cité (sucrerie, industrie du coton). Orléans tourne désormais le dos à son fleuve. Le renforcement du centralisme parisien réduit également les perspectives : perte des fonctions de capitale de province, disparition de l'université (renommée aux xiiie-xive siècles pour sa faculté de droit). En 1811, la ville était classée au dixième rang des cités françaises par son importance.

Aujourd'hui cependant, la proximité parisienne joue de nouveau en sa faveur. L'étalement du système métropolitain parisien intègre Orléans dans ses dynamiques. La décentralisation industrielle s'est caractérisée à la fois par le transfert d'activités productives, diversifiant et modernisant le tissu industriel (pharmacie, cosmétique, électronique...), mais aussi par le renforcement des fonctions supérieures, tant dans l'industrie, les services que la recherche. La multiplication des plates-formes logistiques, polarisées sur les zones industrielles qui jouxtent l'autoroute A10, témoigne également de l'influence de la proximité parisienne dans le dynamisme contemporain.

Cette relation privilégiée crée cependant une certaine forme de dépendance : 30 p. 100 des salariés de l'aire urbaine sont placés sous l'autorité de sièges sociaux parisiens. Mais elle n'est pas exclusive, car le renouveau de l'économie s'est aussi opéré par la venue de firmes et de capitaux étrangers. Parallèlement, les hauts niveaux de qualification et d'encadrement des salariés confirment que les relations avec Paris ont évolué vers plus d'autonomie et de liberté. Finalement, la décentralisation industrielle n'a fait qu'accompagner et amplifier les logiques endogènes du développement et l'esprit d'entreprise.

Promue capitale de la région Centre (devenue Centre-Val de Loire), la ville d'Orléans s'est transformée, pour répondre à l'accroissement de la population. Au xixe siècle déjà, la ville[...]

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Pour citer cet article

Franck GUÉRIT. ORLÉANS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Centre-Val de Loire : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Centre-Val de Loire : carte administrative

Autres références

  • CENTRE-VAL DE LOIRE, région administrative

    • Écrit par Franck GUÉRIT
    • 2 970 mots
    • 1 média
    ...faibles densités et à la modestie des échanges entre les villes, et surtout l'absence d'une « bonne capitale » régionale participent au manque de cohésion. Orléans, simple capitale administrative, ne polarise que son département ; Tours concentre son influence sur l'Indre-et-Loire, Blois et le Vendômois ;...
  • FRANCE (Arts et culture) - L'art public

    • Écrit par Caroline CROS, Universalis
    • 3 242 mots
    • 1 média
    D'autres villes saisissent ces nouveaux enjeux et initient, à leur tour, des programmes similaires. Parmi elles, retenons l'exemple d'Orléans. Reconstruite après la guerre, la ville s'est développée dans une extrême hétérogénéité architecturale et de nombreuses zones, peu habitées, situées...
  • ROMAN ART

    • Écrit par Marcel DURLIAT
    • 20 556 mots
    • 19 médias
    On a aussi exagérément vieilli les chapiteaux de la crypte de Saint-Aignan d'Orléans en les rattachant globalement à une œuvre de restauration entreprise par le roi Robert le Pieux. Sans doute devra-t-on distinguer plusieurs groupes, qui ne sont pas nécessairement contemporains.

Voir aussi