Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TOURS

Centre-Val de Loire : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Centre-Val de Loire : carte administrative

Ancienne capitale de la province royale de Touraine, Tours est le chef-lieu du département de l'Indre-et-Loire. En 2013, la commune comptait 138 150 habitants, l'agglomération 349 400 et l'aire urbaine plus de 483 000.

La situation géographique de Tours combine les avantages d'une ville de la Loire à la croisée de deux voies d'échanges, fréquentées dès l'Antiquité : un axe est-ouest, reliant Lyon à la Bretagne via Bourges, un axe nord-sud entre Paris et l'Aquitaine via Orléans et le seuil du Poitou. Au xviiie siècle, le choix d'une logique nord-sud (Tranchée de Saint-Symphorien, Pont Neuf, rue Royale, devenue rue Nationale) pour l'axe principal de la ville, auparavant orienté d'est en ouest le long du fleuve, conforte la position de carrefour par une relation terrestre directe avec Paris. Il atteste également d'une longue tradition étatique dans le destin de la ville. Deux siècles plus tard, le tracé du T.G.V. Atlantique, placant Tours à une heure de la capitale, participe de cette double logique.

Caesarodunum est fondée au ier siècle de notre ère et connaît des phases de prospérité (iie siècle) puis de déclin (iiie siècle). Son site initial s'établit sur une butte insubmersible au cœur de la plaine de confluence entre Loire et Cher. Au ive siècle, la cité des Turones vit, repliée dans son enceinte, de ses fonctions administratives de capitale de la IIIe Lyonnaise. À la fin de ce siècle, saint Martin, évêque de Tours, fonde, à quelques kilomètres, l'abbaye de Marmoutier, qui abrite, après sa mort, ses reliques et devient un important lieu de pèlerinage, foyer religieux et d'urbanisation (Châteauneuf, xe siècle), générant une bipolarisation de la ville entre, à l'ouest, le prospère bourg Saint-Martin et, à l'est, la cité. Cette dernière subit les luttes de pouvoir entre comtes d'Anjou et de Blois, défavorables à son essor. Le rattachement de Tours au domaine royal (première moitié du xiiie siècle) représente une double chance : l'unification de la ville par l'extension des murailles (1356), l'intervention directe de l'État dans les affaires de la cité. Sous Louis XI, elle devient la capitale du royaume pour plusieurs décennies et profite des retombées financières de la présence de la cour royale (Renaissance tourangelle) ; le roi y crée l'industrie de la soie et des draps d'or. Malgré le départ définitif de François Ier pour l'Île-de-France (1528) et un certain marasme économique, la ville continue à bénéficier de l'aide du royaume (tracé de l'axe méridien).

L'arrivée du chemin de fer, en 1845, transforme la société locale (arrivée des cheminots à Saint-Pierre-des-Corps) sans pour autant bouleverser ses assises bourgeoises. Enfermée dans un modèle de ville vivant du commerce, de l'artisanat, du tourisme (proximité des châteaux de la Loire) et de l'industrie légère, Tours semble tombée en léthargie jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, malgré les épisodes politico-militaires du xixe et du xxe siècle (siège du gouvernement en 1870 et réunion du conseil suprême interallié en juin 1940). Les bombardements de juin 1940 touchent les quartiers du centre, mais celui-ci conserve son patrimoine architectural (église Saint-Julien, xiie-xiiie s. ; cathédrale Saint-Gatien, xiiie-xvie s. ; hôtel Gouin).

Entre 1954 et 1975, l'agglomération tourangelle double de population et gagne 129 000 habitants. À l'origine de cette croissance, le volontarisme de la classe politique locale (Jean Royer, maire de Tours de 1959 à 1998) permet de rompre avec les modèles antérieurs. Le choix d'une politique d'industrialisation (aménagement de zones industrielles) accompagne les « décentralisations industrielles », qui créent plus de 10 000 emplois directs avec l'implantation de cinquante établissements[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Franck GUÉRIT. TOURS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Centre-Val de Loire : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Centre-Val de Loire : carte administrative

Autres références

  • ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) - L'archéologie urbaine

    • Écrit par Henri GALINIÉ
    • 3 199 mots
    • 2 médias
    En 1980, le ministère de la Culture, par l'entremise de sa toute récente Direction du patrimoine, sous-direction de l'Archéologie, organisa àTours un colloque international entièrement consacré à la question de l'archéologie urbaine. Cette ville fut choisie de préférence à d'autres au patrimoine...
  • CENTRE-VAL DE LOIRE, région administrative

    • Écrit par Franck GUÉRIT
    • 2 970 mots
    • 1 média
    ...l'absence d'une « bonne capitale » régionale participent au manque de cohésion. Orléans, simple capitale administrative, ne polarise que son département ; Tours concentre son influence sur l'Indre-et-Loire, Blois et le Vendômois ; Bourges tient sa place de capitale historique du Berry. Les logiques de concurrence...
  • TISSUS D'ART

    • Écrit par Anne KRAATZ, Madeleine PAUL-DAVID, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Marie RISSELIN-STEENEBRUGEN
    • 22 617 mots
    • 8 médias
    ..., alors comptoir principal de la France pour l'importation des tissus italiens, le privilège royal pour la manufacture de ces étoffes fut accordé à Tours en 1470, les négociants lyonnais qui craignaient de perdre leur commerce s'étant montrés peu favorables à cette initiative. Tours réussit si bien...
  • TOURAINE

    • Écrit par Jean DÉRENS
    • 871 mots
    • 4 médias

    Un des trente-deux gouvernements que comptait la France d'Ancien Régime, la Touraine est une province dont l'origine remonte à l'époque gauloise : à son arrivée en Gaule, César signale le pays des Turones, bordé par les pays des Aulerci Cenomani (région du Mans), des Carnutes...

Voir aussi