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NICOLAS V, TOMMASO PARENTUCELLI (1397-1455) pape (1447-1455)

Né le 15 novembre 1397 à Sarzana (république de Gênes), mort le 24 mars 1455 à Rome, Tommaso Parentucelli a neuf ans lorsque son père meurt. Il étudie le droit à Bologne, mais, faute de moyens, doit interrompre son cursus. Il travaille alors pendant deux ans comme tuteur chez une riche famille florentine cultivée. Après avoir terminé ses études universitaires, il entre, à vingt-deux ans, au service du cardinal Albergati, archevêque de Bologne, qu'il accompagnera fidèlement pendant vingt ans dans ses nombreuses missions diplomatiques à travers l'Europe.

En reconnaissance du mérite et de l'expérience de Parentucelli, le pape Eugène IV le nomme évêque de Bologne à la mort d'Albergati, en 1444. Parentucelli ne peut cependant entrer dans la ville en raison d'une révolte de ses habitants, qui veulent s'affranchir de l'autorité pontificale. Lors du concile de Ferrare-Florence (1438-1439), Parentucelli mène les discussions avec les Arméniens, les Coptes et les jacobites, tentant de mettre un terme à leurs différends dogmatiques avec les Pères latins. Il accomplit ensuite plusieurs missions diplomatiques pour le pape. Ayant réussi à faire reconnaître ce dernier par les princes allemands à la diète de Francfort, il est nommé cardinal en 1446. Trois mois plus tard, il est élu pape le 6 mars 1447 et est intronisé le 19 mars 1447 sous le nom de Nicolas V.

Le Saint-Siège est alors menacé par une poignée de dissidents du concile de Bâle (1431-1437), qui demandent que l'Église soit soumise à l'autorité des Pères du concile plutôt que du souverain pontife et tentent de lui opposer l'antipape Félix V (1439-1449). À force de concessions, Nicolas V parvient rapidement à mettre un terme au schisme. Il restaure la paix dans les États pontificaux, non pas en faisant appel à des mercenaires, mais en confiant des châteaux stratégiques à des gouverneurs bien choisis. À Rome, il se montre conciliant envers la noblesse et accorde des concessions aux citoyens rétifs. Il fait reconstruire la ville de Palestrina, détruite par son prédécesseur, pacifie Bologne en lui accordant une indépendance de fait, remporte l'allégeance de la Pologne par des concessions et gagne le soutien de l'Autriche en promettant de sacrer Frédéric III empereur. Afin de rétablir la paix en Italie tout en préservant le statut quo et d'organiser une croisade contre les Turcs, il initie la paix de Lodi entre Venise, Milan, Florence et Naples (1454).

Désireux de réformer l'Église, Nicolas V adopte une loi interdisant les vieilles pratiques de simonie et le concubinage des prêtres, tout en encourageant les évêques à administrer leur diocèse avec sagesse. Il envoie le cardinal Nicolas de Cues (1401-1464), penseur célèbre, et le théologien franciscain saint Jean de Capistran (1386-1456) prêcher la réforme des mœurs ecclésiastiques en Allemagne, avec succès. Afin d'encourager la piété et de restaurer la réputation de la papauté, Nicolas V proclame l'an 1450 année du jubilé, événement qui attire une foule de pèlerins à Rome.

Premier pape de la Renaissance, Nicolas V exerce une influence majeure sur Rome. Il œuvre à diffuser les nouveaux principes d'architecture, faisant ériger une multitude de bâtiments. Il restaure ainsi la basilique Saint-Pierre, qui menace de s'écrouler, reconstruit le palais du Vatican et entoure le complexe d'une enceinte. Il fait restaurer et embellir de nombreux trésors de l'architecture romaine, comme le palais sénatorial sur la colline du Capitole, mais pille pour ce faire les matériaux d'autres monuments anciens. Sur son initiative, Rome devient l'une des capitales de l'orfèvrerie. Il fait appel à des tapissiers français, belges et allemands ainsi qu'à des artistes de renom, tel le grand peintre florentin Fra Angelico, pour décorer ses[...]

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Écrit par

  • : révérend, ancien professeur de langue grecque byzantine et d'histoire byzantine à l'Institut pontifical oriental, Rome, auteur

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