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TOGO

Nom officiel

République togolaise (TG)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Faure Gnassingbé (depuis le 4 mai 2005). Premier ministre : Victoire Tomegah Dogbé (depuis le 28 septembre 2020)

      Capitale

      Lomé

        Langue officielle

        Français

          Unité monétaire

          Franc CFA

            Population (estim.) 8 343 000 (2023)
              Superficie 56 600 km²

                Évolution politique depuis l'indépendance

                La vie politique du Togo indépendant a connu deux périodes fortement contrastées et d'inégale durée, la première marquée par les tentatives infructueuses du pouvoir civil pour asseoir la jeune démocratie, la seconde étant celle du pouvoir militaire incarné par Étienne Gnassingbé Eyadéma, puis par son fils et successeur.

                La période démocratique

                La période qui va de 1960 à 1967 consacre l'impuissance du gouvernement à établir une vie politique régulière dans le cadre du pluripartisme et son incapacité à fédérer au nouvel État les autorités issues des anciens pouvoirs locaux. Dans un contexte d'austérité économique et de rigidité politique, une première crise éclate entre des militaires non intégrés à l'armée régulière et le président Olympio qui refusait d'incorporer aux forces de sécurité togolaises les nombreux vétérans issus de l'armée française, suspects d'hostilité au régime et souvent issus du Nord. Le 13 janvier 1963, un groupe de ces soldats, menés par le sergent Étienne Gnassingbé Eyadéma, opère un coup de force au cours duquel le chef de l'État est assassiné.

                L'armée donne le pouvoir à Nicolas Grunitzky en tant que président, avec Antoine Méatchi, leader politique du Nord, comme vice-président. Le pouvoir est réparti entre les deux fonctions par la Constitution de la IIe République adoptée le 16 janvier 1963. Ce bicéphalisme ne résiste pas aux rivalités partisanes et, peu après avoir déjoué un coup d'État, l'armée prend le pouvoir le 13 janvier 1967 ; le colonel Eyadéma suspend la Constitution, dissout l'Assemblée nationale, interdit les partis politiques, installe un nouveau gouvernement militaire composé de ministres nordistes (Eyadéma étant lui-même un fils de paysans kabyé). Il annonce la tenue d'élections dès que possible.

                La période militaire et le régime de parti unique (1967-1991)

                Cette période « de transition » dure jusqu'en 1979, soit douze ans durant lesquels le nouveau chef de l'État étend son autorité, malgré – ou en raison – des accidents et des complots (1974, 1977, 1981, 1985) fomentés contre lui. Il détient la totalité du pouvoir qu'il appuie sur le culte de la personnalité, la communication de masse et les démonstrations de la force armée. Essentiellement préoccupé d'abolir les rivalités internes du pays, il crée en 1969 un parti unique destiné à rassembler tous les Togolais dans un même creuset national : le Rassemblement du peuple togolais (R.P.T.). Entre 1972 et 1973, les associations de jeunes sont dissoutes dans la Jeunesse du R.P.T., les associations de femmes dans l'Union nationale des femmes du Togo, les travailleurs dans un syndicat unique ainsi que les chefs locaux dans l'Union nationale des chefs traditionnels du Togo.

                La Constitution du 30 décembre 1979 fonde la IIIe République. Celle-ci consacre la primauté du parti, qui intervient directement dans l'exercice des compétences constitutionnelles essentielles, contrôle l'élection de toutes les autorités de l'État et des collectivités locales. Ainsi le président de la République est-il élu au suffrage universel direct sur proposition du parti dont il est le chef.

                Production de coton au Togo - crédits : C. Sappa/ De Agostini/ Getty Images

                Production de coton au Togo

                L'économie du Togo, durant cette période, bénéficie de facteurs favorables : le port de Lomé, la découverte de gisements de phosphates, une amorce d'industrialisation, des cours du cacao et du café satisfaisants et une importante aide étrangère. Ces atouts permettent la mise en œuvre de plans quinquennaux en matière agricole et industrielle, s'inspirant des expériences conduites par des pays collectivistes. En 1977, le président lance la « révolution verte » dont l'objectif est d'assurer au pays son autosuffisance alimentaire. Cet objectif peut sembler être atteint dans les années 1970, mais repose sur une[...]

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                Écrit par

                • : vice-président de l'université de Bordeaux-I, doyen de la faculté de droit
                • : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
                • : docteur en histoire de l'université de Paris-I, chercheuse associée au Centre d'études des mondes africains, unité C.N.R.S. 8171
                • : maître de conférences d'histoire de l'Afrique, habilité à diriger des recherches, université d'Aix-Marseille
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Jean DU BOIS DE GAUDUSSON, Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Agnès LAINÉ et Francis SIMONIS. TOGO [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Togo : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Togo : carte physique

                Togo : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Togo : drapeau

                Togo : territoire et activités - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Togo : territoire et activités

                Autres références

                • TOGO, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                  • Écrit par Marc MICHEL
                  • 12 424 mots
                  • 24 médias
                  L'évolution commença par le Togo et le Cameroun, avec des spécificités dues au statut particulier de ces deux territoires soumis au contrôle de l'O.N.U. En 1956, le plébiscite en faveur de l'intégration de la partie occidentale du Togo à la Gold Coast et la mise en place d'un gouvernement autonome...
                • ÉWÉ ou ÉVHÉ

                  • Écrit par Jacques MAQUET
                  • 892 mots

                  Les Éwé (ou Evhé, selon certains historiens comme R. Cornevin) occupent en Afrique occidentale le littoral du golfe de Guinée, de l'embouchure de la Volta, à l'ouest, à celle du Mono, à l'est, et l'arrière-pays sur une profondeur d'environ 150 km. La frontière entre le ...

                • EYADÉMA GNASSINGBÉ (1935-2005)

                  • Écrit par Comi M. TOULABOR
                  • 789 mots

                  Le général Gnassingbé Eyadéma a exercé sur le Togo une dictature implacable pendant trente-huit ans. Les failles sont nombreuses dans son curriculum vitae.

                  Sa date de naissance officielle, fixée au 26 décembre 1935, relève d'une imagination fertile. Il serait plus exact de dire qu'Étienne Eyadéma...

                • GHANA

                  • Écrit par Monique BERTRAND, Anne HUGON
                  • 7 216 mots
                  • 6 médias
                  La marche à l'indépendance est entravée un temps par deux obstacles. D'une part, la question du devenir du Togo sous mandat britannique, dont la population éwé semble souhaiter une réunification avec la partie française : mais, en 1956, l'O.N.U. se déclare favorable à un plébiscite, dont le résultat...

                Voir aussi