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SIGISMOND (1368-1437) empereur germanique (1411-1437)

L'empereur Sigismond - crédits : Universal History Archive/ Getty Images

L'empereur Sigismond

Fils de Charles IV, empereur germanique et roi de Bohême, et de sa troisième femme, Anne de Silésie. De l'héritage de son père, Sigismond reçoit à huit ans le margraviat de Brandebourg, mais, comme Charles IV l'a marié très jeune à l'une des deux filles du roi Louis de Hongrie, de la famille des princes d'Anjou, il devient, en 1387, roi de Hongrie et succède à son beau-père.

Cultivé, parlant plusieurs langues, c'est un prince actif et ambitieux de la famille des Luxembourg. Son frère aîné est roi de Bohême sous le nom de Wenceslas IV. Il subit les premières invasions des Ottomans dans la vallée du Danube, ce qui l'incite à participer activement à la croisade prêchée par le pape Boniface IX. Il a espéré sa vie durant réconcilier rois et potentats chrétiens pour les entraîner dans cette entreprise. Toute sa bonne volonté reste inutile, car, s'il arrive à rassembler plusieurs milliers de chevaliers français autour du comte de Nevers, ils sont décimés par le sultan Bajazet devant Nicopolis (1396). Pourtant, il arrive plus tard à repousser certaines attaques turques et s'empare de plusieurs provinces dans la vallée du Danube. Il participe à plusieurs mouvements contre l'empereur, son frère ; mais en Hongrie même, à la faveur de troubles, les nobles se saisissent du roi et le jettent en prison (1401).

Après avoir été délivré par son frère Wenceslas, Sigismond rétablit en Hongrie la paix, le commerce et les droits des gens des villes et des campagnes. Le royaume de Hongrie comprend alors la Croatie et la Bosnie, une partie de la Dalmatie. Il devra abandonner à Venise Zara, dont elle s'est emparée, et la Dalmatie.

Sigismond, empereur germanique - crédits : AKG-images

Sigismond, empereur germanique

Les princes allemands ayant déposé Wenceslas et l'empereur Robert étant mort, Sigismond est élu empereur en concurrence avec son cousin Josse de Brandebourg (1410). Celui-ci meurt en 1411, et, comme Wenceslas s'est retiré, Sigismond reste seul empereur. Il entreprend alors de réunir un concile général à Constance pour lutter contre le schisme de l'Église, divisée entre trois papes. Par son activité, il arrive à contraindre chacun d'eux d'abandonner ses prétentions et obtient le soutien des rois de France, d'Angleterre et de plusieurs royaumes d'Espagne. Martin V devient alors seul pape par la volonté du concile. Sigismond ne sera couronné empereur qu'en 1433, à l'occasion d'un long séjour en Italie.

Protecteur du concile de Constance, il laisse condamner et brûler Jan Hus (en dépit du sauf-conduit qu'il lui avait accordé auparavant). Aussi, quand il essaie de s'emparer du royaume de Bohême à la mort de Wenceslas (1419), il en est empêché par les Tchèques hussites, déjà révoltés contre le roi précédent, qui le tiennent pour personnellement responsable du martyre de leur réformateur. Jusqu'en 1436, il lui sera impossible de reprendre le pouvoir à la noblesse tchèque. Il obtient du concile de Bâle en 1433 les Compactata, signés en 1436 par les différentes parties à Jihlava en Moravie, qui reconnaissent aux Tchèques catholiques et aux hussites utraquistes (ou modérés) le droit de pratiquer leur religion, et en particulier, pour ces derniers, de communier sous les deux espèces, le pain et le vin.

Sigismond est alors couronné roi de Bohême, mais des intrigues familiales entretiennent un climat de troubles. En fuyant Prague, l'empereur parvient à Znaïm, où il meurt. Il laisse une seule fille, Élisabeth, femme du duc Albert d'Autriche de la famille des Habsbourg, qui lui succède.

— Anne BEN KHEMIS

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale de Tunis

Classification

Pour citer cet article

Anne BEN KHEMIS. SIGISMOND (1368-1437) empereur germanique (1411-1437) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

L'empereur Sigismond - crédits : Universal History Archive/ Getty Images

L'empereur Sigismond

Sigismond, empereur germanique - crédits : AKG-images

Sigismond, empereur germanique

Autres références

  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne médiévale

    • Écrit par Pierre-Roger GAUSSIN
    • 14 136 mots
    • 7 médias
    ...pape d'Avignon, le pape de Rome, Boniface IX, travailla à l'évincer au profit du comte palatin Robert de Wittelsbach (1400-1410). Après la mort de celui-ci, les Électeurs se rallièrent au frère de Venceslas, Sigismond, tandis que lui-même se retirait en Bohême qu'il conserva jusqu'à sa mort (1419).
  • CONCILE DE CONSTANCE

    • Écrit par Jean-Urbain COMBY
    • 209 mots
    • 1 média

    Pour sortir de la crise une Église qui a trois papes, l'empereur allemand Sigismond impose au pape Jean XXIII de convoquer à Constance un concile qui s'ouvre le 5 novembre 1414. C'est le seizième concile général ou œcuménique. Le vote se fera par « nations », allemande, française, anglaise...

  • NICOPOLIS BATAILLE DE (25 sept. 1396)

    • Écrit par Universalis
    • 424 mots

    Victoire de l'armée turque sur l'armée européenne des croisés. Elle marqua la fin des efforts internationaux de grande ampleur pour arrêter l'expansion turque dans les Balkans et en Europe centrale.

    Quand, en 1395, le sultan ottoman Bayazid Ier, qui régna de 1389 à 1402, mit...

  • PROCOPE LE GRAND (1380 env.-1434)

    • Écrit par Anne BEN KHEMIS
    • 226 mots

    Prêtre, issu par sa mère de la haute bourgeoisie germanique de Prague, Procope le Chauve ou le Grand appartient à la secte orébite des hussites, qui veulent réformer la religion et la société de façon égalitaire.

    Il apparaît vers 1426 comme le principal chef de guerre des hussites, alors...

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Voir aussi