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UTRAQUISTES ou CALIXTINS

Le plus modéré des deux partis entre lesquels se divisèrent les disciples de Jan Hus après leur lutte commune contre Rome et l'empereur germanique et après la promulgation des « Quatre Articles de Prague » (1420). À la différence de l'autre parti hussite, celui des taborites, qui adopta des positions radicales, les utraquistes ou calixtins (ces appellations évoquant leur attachement à l'usage du calice pour la réception de l'eucharistie par les laïcs, c'est-à-dire à la communion sous les deux espèces du pain et du vin — sub utraque specie) se montrèrent soucieux de trouver un compromis avec l'Église de Rome ; aussi le concile de Bâle, en 1433, leur reconnut-il la qualité de chrétiens véritables, en donnant satisfaction, par ce qu'on a appelé les Compactata, à leurs principales demandes. Alors que les taborites rejetaient cet accord, version notablement restreinte des Quatre Articles, les utraquistes s'allièrent contre eux aux forces catholiques pour les écraser, en 1434, à la bataille de Lipany. Toutefois, le compromis avec Rome resta boiteux ; celle-ci refusa de reconnaître la tentative des utraquistes de fonder une Église indépendante, ce qui, d'ailleurs, n'empêcha point certains évêques romains de procéder à des ordinations de prêtres calixtins. Lorsque cette Église tomba sous le contrôle des luthériens (néo-utraquistes), un grand nombre de ses fidèles de la première heure rejoignirent Rome, et l'archevêché de Prague, centre du mouvement, fut rendu à un catholique (1561). Les deux tiers de la population tchèque se rallièrent néanmoins à la Réforme, et c'est au cours de la répression visant celle-ci que les derniers hussites furent anéantis à la suite de la bataille de la Montagne Blanche, en 1620.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. UTRAQUISTES ou CALIXTINS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHELČIKY PETR (1380 env.-1467)

    • Écrit par Bernard ROUSSEL
    • 288 mots

    Penseur religieux et écrivain tchèque de la tradition hussite, né près du bourg de Chelčice, en Bohême méridionale, Petr Chelčiký lut des œuvres de Thomas de Štítný et entendit peut-être des prédications de Jean Hus. Pacifiste intransigeant, il s'écarta des taborites, utraquistes...

  • GEORGES DE PODEBRADY (1420-1471) roi de Bohême (1458-1471)

    • Écrit par Anne BEN KHEMIS
    • 760 mots

    Hussite de tradition, Georges de Podebrady est un nationaliste tchèque. Son arrière-grand-père avait repris l'usage de la langue slave dans sa famille, son père était le bras droit de Jean Žižka, général des troupes hussites contre l'empereur Sigismond, héritier du trône...

  • HUS JAN (1370 env.-1415)

    • Écrit par Michel LARAN
    • 1 543 mots
    • 2 médias
    Prague, après l'élimination des « gueux » (9 mars 1422), devient un centre du parti modéré, dit utraquiste ou calixtin, ouvert à un compromis avec Rome. Tábor, en Bohême du Sud, camp retranché fondé en 1420 par les pauvres des cités et des campagnes exaltés par les prédications chiliastiques...
  • MORAVES FRÈRES

    • Écrit par Michel LARAN
    • 1 393 mots
    ...« occupations pécheresses ». Le travail manuel seul est pur et noble à leurs yeux. S'éloignant des dogmes et des rites catholiques, ils inquiètent les utraquistes qui n'ont pas renoncé à désarmer l'hostilité de Rome. En 1467, la rupture est consommée : la communauté élit ses prêtres et son premier évêque,...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi