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SÉVILLE

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La capitale politique andalouse

Dès la seconde moitié du xviie siècle s'amorce le déclin de la ville. Les causes en sont multiples. Les plus graves sont celles qui provoquent la décadence de l'Espagne. D'autres sont d'origine locale. L'ensablement des passes du Guadalquivir lui fait préférer Cadix comme siège de la Casa de contratación en 1717.

Au milieu du xixe siècle, Séville vient juste après Madrid et Barcelone pour le montant de la contribution industrielle, et le pont de fonte inauguré par la reine sort des usines locales. Mais l'initiative passe alors aux hommes d'affaires catalans et basques. La guerre civile est l'occasion de l'implantation d'industries navales, aéronautiques, textiles, métallurgiques, par les nationalistes ; mais celles-ci survivent difficilement et la création d'un pôle de développement en 1964 permet tout au plus d'enrayer ce déclin. Aussi, la bourgeoisie locale vit-elle plutôt du commerce, de la rente foncière et de l'administration.

Séville (703 206 habitants en 2009), capitale politique de l'Andalousie, est la quatrième ville d'Espagne. C'est un centre administratif et touristique ; l'industrie est relativement diversifiée (agroalimentaire, chimie, faïence, textile, machines agricoles, armement, tabac). Son port est le plus important port intérieur d'Espagne. Séville organise dorénavant sa région non plus à partir des échanges commerciaux avec les pays méditerranéens et l'Atlantique, mais plutôt grâce au fleuve qui alimente le réseau de canaux d'irrigation pour l'agriculture sévillane modernisée (céréales, agrumes, légumes, cultures de contre-saison, etc.). Toutefois, le Guadalquivir est redevenu davantage une ouverture vers l'Afrique que vers l'Amérique : il est le point de passage des hydrocarbures en provenance d'Algérie et de Libye, avec les grands réservoirs et le complexe pétrochimique bordant le canal Alfonso.

Alcazar de Séville: patio de las Doncellas - crédits : Gierth/ ullstein bild/ Getty Images

Alcazar de Séville: patio de las Doncellas

La ville accueillit en 1992 l'Exposition universelle axée sur le thème de la commémoration de 1492. De grands travaux furent accomplis à cette occasion, principalement afin de maîtriser le Guadalquivir : le recoupement du méandre de la Chartreuse en 1982 mit définitivement l'agglomération à l'abri des crues et permit de dégager une surface de 500 hectares proche du centre-ville (où se tint l'Exposition), et aussi d'améliorer le réseau de communications : réorganisation des voies ferrées, liaisons entre le centre et les banlieues, construction de plusieurs ponts. La réhabilitation méthodique des quartiers historiques, entreprise également, se poursuit. La ville sait valoriser son patrimoine historique et paysager, favorisant ainsi un fort développement touristique (plus de 1,8 million de visiteurs dans la province de Séville en 2007). La vieille ville abrite un ensemble de constructions inscrites par l'U.N.E.S.C.O. au Patrimoine mondial de l'humanité (l'Alcazar, la cathédrale et les archives des Indes) qui constituent un admirable ensemble monumental au cœur même de Séville.

— Michel DRAIN

— Marcel DURLIAT

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : agrégé de géographie, docteur d'État, directeur de recherche émérite au C.N.R.S.
  • : professeur émérite d'histoire de l'art à l'université de Toulouse-Le-Mirail
  • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Michel DRAIN, Marcel DURLIAT et Encyclopædia Universalis. SÉVILLE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Espagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Espagne : carte administrative

Place d'Espagne, à Séville - crédits : Olivier Benn/ Getty Images

Place d'Espagne, à Séville

Séville: Plaza Virgen de Los Reyes - crédits : H. Champollion/ AKG-images

Séville: Plaza Virgen de Los Reyes

Autres références

  • ABBADIDES

    • Écrit par
    • 1 333 mots

    Avant d'être une famille souveraine, les Abbadides furent illustrés par un homme de loi, Ismaïl ibn Aḃbad, puis par son fils, juriste lui aussi devenu cadi de Séville : Abou-l-Qasim Mohammed. Peu après la dislocation du califat omeyyade de Cordoue (1010), ce cadi s'attribua le pouvoir à...

  • ANDALOUSIE

    • Écrit par , et
    • 10 381 mots
    • 17 médias
    ...depuis le califat de Cordoue, l'Andalousie n'a jamais eu de capitale. C'est à la suite de l'instauration de l'autonomie que Séville est devenue le siège du gouvernement. Elle ne parvient pas cependant à étendre son influence à toute l'Andalousie. Toutefois, Séville a mis à profit...
  • CAMPAÑA PIETER DE KEMPENEER dit PEDRO DE (1503-1580)

    • Écrit par
    • 257 mots

    Peintre, architecte, sculpteur, mathématicien, Pedro de Campaña est le type même de l'artiste de la Renaissance qui a suivi une carrière internationale. De son vrai nom Pieter de Kempeneer, originaire de Bruxelles, il travaille plusieurs années en Italie : à Bologne pour Charles Quint,...

  • CASA DE CONTRATACIÓN

    • Écrit par
    • 347 mots

    Fondée en 1503, sur le modèle de la Casa da Guiné portugaise, la Casa de contratación de las Indias de Sevilla est un organisme dépendant, à partir de 1519, du Conseil des Indes espagnol.

    Dans ses magasins étaient entreposées toutes les marchandises faisant l'objet d'importations ou d'exportations...

  • Afficher les 13 références