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SCLÉROSE EN PLAQUES

Du SCI au diagnostic

Le SCI représente le premier événement clinique. Il est alors nécessaire d'exclure un autre diagnostic, de démontrer l'existence d'une atteinte lésionnelle sur un site différent, et à un moment différent. Ces trois conditions sont remplies le plus souvent par l'interrogatoire, l'examen clinique et l'IRM

L'IRM ne fait pas le diagnostic de la SEP ; elle est le complément indispensable de la clinique pour y parvenir. Elle est normale au début de la maladie dans 30 % des cas. Le plus souvent apparaissent en IRM des anomalies sous la forme d'hypersignaux sur les séquences pondérées en T2. L'injection d'un produit de contraste paramagnétique, le gadolinium, permet de révéler des lésions inflammatoires actives. Ainsi, une plus grande spécificité diagnostique est obtenue, si la technique de réalisation et d'interprétation de l'examen est adaptée. La dissémination spatiale est fondée sur des arguments de taille des lésions (plus de 3 mm de diamètre), de topographie (périventriculaire, juxta-corticale, sous-tentorielle, médullaire), et sur leur caractère actif. L'apparition d'une ou plusieurs nouvelles lésions sur des IRM successives permet de définir la dissémination temporelle. Ainsi, l’existence d’au moins une lésion sur au moins deux sites stratégiques, associée à une lésion active asymptomatique permet le diagnostic de SEP avec une sensibilité de 70 % et une spécificité de 87 %.

Les lésions observées en IRM peuvent être en rapport avec un autre processus lésionnel. En particulier, après l'âge de 50 ans, on peut observer en IRM des anomalies dites non spécifiques, qui sont d'autant plus fréquentes qu'il existe des facteurs de risque vasculaire.

Certains examens biologiques sont demandés en fonction de l'interrogatoire et des données de l'examen clinique. Les autres examens – ponction lombaire, potentiels évoqués (réponses du cortex cérébral à la stimulation) – sont effectués en fonction du contexte clinique, si un autre diagnostic est fortement suspecté, si les symptômes et signes ne sont pas typiques et que les résultats de l'IRM ne suffisent pas pour approcher le diagnostic.

L' analyse du liquide céphalo-rachidien est pratiquée pour éliminer une autre affection, ou pour montrer la présence d'une inflammation locale lorsque les résultats de l'IRM sont insuffisants ou atypiques. Dans la SEP, il existe, dans plus de 90 % des cas, une inflammation locale qui est révélée par des altérations biochimiques. Devant un SCI, l'association d'une inflammation locale et de deux lésions significatives mais non situées sur des sites stratégiques permet de confirmer la dissémination spatiale. On peut observer par ailleurs une augmentation locale du nombre de lymphocytes, et de la quantité de protéines. Notons que les anomalies observées dans le liquide céphalo-rachidien ne sont pas spécifiques de la SEP.

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Écrit par

  • : professeur des Universités, praticien hospitalier

Classification

Pour citer cet article

Ayman TOURBAH. SCLÉROSE EN PLAQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHARCOT JEAN-MARTIN (1825-1893)

    • Écrit par Jean-Gaël BARBARA
    • 3 047 mots
    • 3 médias
    ...médecin de renommée internationale célèbre pour ses travaux sur les maladies de la moelle épinière dont il décrivit deux entités importantes, la sclérose en plaques – en collaboration avec son ami et collègue d’internat Alfred Vulpian (1826-1887) – et la maladie dite de Charcot, ou sclérose latérale...
  • DÉMYÉLINISATIONS

    • Écrit par Alain PRIVAT
    • 864 mots

    Phénomène pathologique, la démyélinisation est observée principalement dans deux maladies : la sclérose en plaques, qui touche le système nerveux central et qui est fatale à plus ou moins longue échéance, et la maladie de Guillain-Barré, qui touche le système nerveux périphérique...

  • MICROBIOME HUMAIN

    • Écrit par Universalis
    • 3 816 mots
    • 3 médias
    ...mettre au point un autre inhibiteur, beaucoup plus efficace. Des approches voisines suggèrent le rôle du microbiote intestinal dans l’évolution de la sclérose en plaques, maladie impliquant le système immunitaire. Dans un cas comme dans l’autre, il ne s’agit pas, ou pas encore, d’étiologie de la maladie,...
  • NEURO-IMMUNOLOGIE

    • Écrit par E. SCHULLER
    • 1 266 mots

    On désigne par neuro-immunologie l'étude des relations entre immunité et système nerveux, à l'état normal comme au cours des diverses maladies humaines ou animales. Deux observations, toutes deux faites à Paris au xixe siècle, sont à l'origine de la neuro-immunologie....

  • Afficher les 7 références

Voir aussi