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MOELLE ÉPINIÈRE

La moelle épinière est une structure nerveuse axiale qui caractérise de façon fondamentale et constante le système nerveux central des Vertébrés. Chez tous, elle constitue le grand centre des réflexes sensitivo-moteurs de la vie végétative comme de la vie de relation. Renfermant le premier relais des messages originaires de la périphérie, recevant un flot incessant d'informations qui lui parviennent des étages plus élevés du système nerveux central, elle joue d'autre part un rôle essentiel d'intégration.

Chez l'Homme, une fois sortie du canal vertébral où elle est normalement enfermée et une fois dépouillée de ses enveloppes méningées, elle se présente comme un cordon de couleur blanc nacré, de forme grossièrement cylindrique ou légèrement ovalaire : l'axe transversal est un peu plus grand que l'axe dorso-ventral et le diamètre moyen est de 13 à 14 mm ; on observe deux renflements, l'un au niveau cervical bas et l'autre au niveau lombaire.

Situation au sein du canal vertébral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Situation au sein du canal vertébral

Sur toute sa longueur, la moelle porte, attachés de chaque côté et disposés de façon régulière, un certain nombre de paquets de fibres nerveuses formant les racines rachidiennes. On distingue les racines postérieures ou dorsales et les racines antérieures ou ventrales, suivant qu'elles sont amarrées sur les faces latéro-dorsales ou latéro-ventrales du cordon médullaire. Les racines rachidiennes sont enfermées elles aussi dans le canal vertébral sur presque toute leur longueur ; cependant, leur extrémité périphérique pénètre dans des orifices latéraux percés entre les vertèbres : les trous de conjugaison. À l'intérieur de chacun d'eux, chaque racine postérieure se termine par un renflement ovalaire, le ganglion rachidien, et, à l'extrémité périphérique de celui-ci, vient s'attacher la racine antérieure. Après cette réunion des deux racines, débouche du trou de conjugaison un gros tronc nerveux appelé nerf rachidien qui rapidement donne de nombreuses branches se distribuant dans les organes et le tégument, et assurant leur innervation tant motrice que sensitive.

Morphologie

La moelle épinière humaine a une longueur de 42 à 45 cm, nettement inférieure à celle du canal vertébral qui la contient. Son extrémité supérieure ou rostrale affleure le trou occipital qui marque la limite entre elle et le bulbe rachidien.

À partir du bord supérieur de la première vertèbre lombaire, son diamètre diminue rapidement, formant un cône terminal, et son extrémité inférieure ou caudale correspond à peu près à la moitié du corps de la deuxième vertèbre lombaire. Cependant, elle reste attachée au fond du canal vertébral par un filament très mince, le filum terminale, ne contenant plus d'éléments nerveux mais entouré d'une partie des enveloppes méningées.

Cette différence de longueur entre l'axe médullaire et le canal vertébral est un phénomène secondaire dû à une croissance inégale de l'un et de l'autre. Jusqu'à la troisième semaine de la vie fœtale environ, ils ont tous deux la même longueur, puis la croissance médullaire se ralentit peu à peu et s'arrête, tandis que celle de la colonne vertébrale se poursuit, en particulier dans sa portion inférieure. Il en résulte que les racines rachidiennes primitivement horizontales s'allongent et prennent progressivement, surtout aux niveaux lombosacrés, une direction franchement oblique, voire verticale, demeurant amarrées dans le trou de conjugaison par leur extrémité distale.

Bien que la moelle épinière possède une structure interne apparemment continue, la disposition des racines fait admettre qu'elle est en réalité segmentée (métamérisée) de façon inapparente et qu'elle possède autant de segments qu'elle a de paires de racines motrices ou sensitives. Le nombre en est d'ailleurs très variable, allant de 500 chez les Serpents à 31 chez l'Homme[...]

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Écrit par

  • : professeur de psychophysiologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Paul LAGET. MOELLE ÉPINIÈRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Section de la moelle épinière - crédits : Encyclopædia Universalis France

Section de la moelle épinière

Situation au sein du canal vertébral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Situation au sein du canal vertébral

Substance grise et noyaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Substance grise et noyaux

Autres références

  • BELL sir CHARLES (1774-1842)

    • Écrit par Jean-Gaël BARBARA
    • 1 500 mots
    • 1 média
    ...nerfs jusqu’au cerveau selon leurs trajets spécifiques. Son approche est la dissection. Il se convainc que les nerfs moteurs remontent jusqu’au cerveau par les racines antérieures de lamoelle épinière, et les nerfs sensitifs jusqu’au cervelet en passant par les racines postérieures de la moelle.
  • BROWN-SÉQUARD CHARLES ÉDOUARD (1817-1894)

    • Écrit par Universalis
    • 328 mots

    Physiologiste et neurologue, pionnier de l'endocrinologie et de la neurophysiologie, Brown-Séquard fut parmi les premiers à étudier la physiologie de la moelle épinière. Il décrivit notamment un syndrome qui porte son nom (il correspond à l'hémisection médullaire, dont les effets ont...

  • CERVEAU HUMAIN

    • Écrit par André BOURGUIGNON, Cyrille KOUPERNIK, Pierre-Marie LLEDO, Bernard MAZOYER, Jean-Didier VINCENT
    • 12 782 mots
    • 9 médias
    ...arrière, par le mésencéphale, le pont et le bulbe rachidien. Ce dernier rejoint, en passant par le trou occipital, le canal rachidien et se prolonge par la moelle épinière. Celle-ci est parcourue par des voies descendantes, qui acheminent les signaux électriques du cerveau vers les neurones moteurs, et des...
  • CERVELET

    • Écrit par Jean MASSION
    • 7 767 mots
    • 13 médias
    Deux types de boucles ont été décrites entre le cervelet et la moelle, qui interviennent dans le contrôle du mouvement et pour lesquelles le langage cybernétique a été emprunté. Les boucles de rétroaction externe sont formées par les afférences issues de l'exécution du mouvement qui viennent...
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Voir aussi