QUASARS
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La nature des quasars, découverts en 1961, reste énigmatique malgré les très nombreux travaux théoriques et observationnels qui leur ont été consacrés. La luminosité de certains d'entre eux est extrêmement élevée : elle peut atteindre plus de mille fois celle des galaxies les plus brillantes. Pourtant, ces objets ont de très faibles dimensions : ils sont au moins cent mille fois plus petits que les galaxies elles-mêmes. Une théorie a été formulée pour expliquer ce phénomène : les quasars seraient des trous noirs, c'est-à-dire des corps extrêmement compacts, situés dans le noyau des galaxies et dont la masse pourrait être, dans certains cas, égale à dix milliards de fois celle du Soleil. L'énergie serait libérée par du gaz interstellaire tombant sur ces corps à la surface desquels le champ gravitationnel est énorme.
La découverte des quasars
L'établissement des premières cartes radio du ciel, dans les années 1950, a montré qu'il existait deux classes principales de radiosources. La première classe était constituée de sources concentrées dans le plan galactique ; cette distribution particulière montrait qu'il ne pouvait s'agir que d'objets situés dans notre Galaxie, ce qui a été très rapidement confirmé lorsqu'on a pu prouver que le rayonnement observé provenait d'objets de nature bien connue, nuages d'hydrogène ionisé et restes de supernovae. Cependant, une partie des sources découvertes avec les radiotélescopes primitifs de l'époque était distribuée de façon isotrope sur la voûte céleste ; il pouvait s'agir d'objets dont la distance au Soleil était très petite par rapport à l'épaisseur du disque de notre Galaxie (les étoiles les plus brillantes, donc les plus proches, sont elles aussi distribuées uniformément sur tout le ciel), mais il était également possible que ces radiosources soient au contraire situées à de très grandes distances, bien au-delà des limites d [...]
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Écrit par :
- Philippe VÉRON : astronome à l'Observatoire de Haute-Provence, ancien élève de l'École polytechnique, docteur ès sciences
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« QUASARS » est également traité dans :
DÉCOUVERTE DES QUASARS
Les premières cartes radio du ciel, élaborées dans les années 1950 et 1960, montrent que, en dehors des sources radio appartenant à notre Galaxie et d'objets identifiés à d'autres galaxies, il existe des sources de petit diamètre apparent qui coïncident avec des objets d'apparence stellaire. Les spectres de deux de ces objets – 3C 48 et 3C 273 (48 […] Lire la suite
ASTROMÉTRIE
Dans le chapitre « Systèmes de référence absolus » : […] Les études de dynamique dans le système solaire ou dans la Galaxie ne peuvent se faire en rapportant les mouvements à un repère quelconque. Ainsi, les lois de la dynamique ne sont valables que dans un repère qui ne subit pas d'accélération et, en particulier, ne tourne pas. De même, des études de cinématique donneraient des résultats biaisés si les mouvements étaient rapportés à un système d'axes […] Lire la suite
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Dans le chapitre « 1950-1970 : nouveaux domaines, nouveaux objets » : […] La Seconde Guerre mondiale est pour l'astronomie une période de stagnation ; cependant, les développements techniques réalisés dans des buts militaires, surtout en électronique, vont changer peu après la face de l'astronomie. Ce sont eux qui ont permis le rapide développement de la radioastronomie vers 1950. Certes, la découverte de l'émission d’ondes radio par la Voie lactée par l'Américain Karl […] Lire la suite
GALAXIES
Dans le chapitre « Les quasars et les noyaux actifs de galaxies » : […] Des galaxies d'un nouveau type ont été découvertes en 1963 grâce à leur émission radioélectrique. Elles sont impossibles à distinguer des étoiles sur les clichés du ciel, d'où leur nom de quasars (abrégé de quasi stellar radio sources ). Dans le domaine des ondes radio, elles se caractérisent par une émission très intense provenant d'une région très localisée au centre de la galaxie, et dont l'int […] Lire la suite
GRAVITATION ET ASTROPHYSIQUE
Dans le chapitre « Équilibre gravitationnel et relaxation de l'énergie dans les étoiles » : […] Après la percée décisive que constituait la mesure de G, l'interprétation physique des phénomènes gravitationnels progressa peu durant près d'un siècle, si l'on excepte quelques spéculations audacieuses qui préfiguraient la théorie moderne des trous noirs : John Michell lui-même, dès 1784, puis Pierre Simon de Laplace, en 1796, montrèrent qu'un corps suffisamment massif et compact pourrait avoir […] Lire la suite
HOYLE FRED (1915-2001)
Dans le chapitre « Les quasars et la fin de l'Univers stationnaire » : […] En 1963, le premier quasar est découvert. Sa luminosité intrinsèque est très supérieure à celle de tout autre objet céleste connu : il est cent fois plus lumineux que n'importe quelle galaxie ! En 1962, Hoyle et William A. Fowler avaient proposé une théorie qui pouvait rendre compte de la luminosité énorme des quasars ; il s'agissait de la théorie des étoiles supermassives. Des considérations thé […] Lire la suite
PRÉCESSION ET NUTATION
Dans le chapitre « Détermination de la précession et de la nutation » : […] Ainsi, la nutation et la précession sont deux aspects d'un même phénomène dont la séparation, fondée sur l'importance des périodes, est tout compte fait assez arbitraire. Dans le passé, elles étaient déterminées à partir des observations de la position des étoiles. En analysant les variations des coordonnées observées des étoiles en fonction du temps, on déterminait les périodes, les phases et le […] Lire la suite
PREMIÈRE OBSERVATION D'UNE LENTILLE GRAVITATIONNELLE À L'ÉCHELLE D'UNE GALAXIE
Dans le chapitre « Observation de l’effet de lentille gravitationnelle » : […] Enfin, en 1979, Dennis Walsh, radioastronome britannique, publie avec Robert Carswell et Ray Weymann l’observation d’un quasar (dénommé 0957+561) dont l’image apparaît double. Les deux images, séparées seulement de six secondes d’arc (6’’), ont des brillances voisines, des spectres quasi identiques, possèdent le même décalage spectral ( z = 1,39) et sont donc émises à la même distance de la Terr […] Lire la suite
PRIX NOBEL DE PHYSIQUE 2020
Dans le chapitre « Roger Penrose et l’existence mathématique du trou noir » : […] Né le 8 août 1931 à Colchester, au Royaume-Uni, Roger Penrose obtient son doctorat en 1958 au St John's College, de l’université de Cambridge, sur les méthodes tensorielles en géométrie algébrique, sous la direction de John Arthur Todd qui est alors l’un des plus grands experts en géométrie algébrique. En 1965, à Cambridge, Roger Penrose se sert avec brio des mathématiques pour prouver que les tr […] Lire la suite
RADIOASTRONOMIE
Dans le chapitre « Radioastronomie et astronomie optique » : […] L' étude des ondes radio a apporté de nombreux résultats nouveaux à l'astronomie. Ces ondes, intéressantes en elles-mêmes, permettent d'observer des phénomènes invisibles par ailleurs, notamment certaines régions de l'Univers qui ont un rayonnement négligeable dans les autres domaines. L'interprétation du rayonnement radio permet aussi d'aborder le problème des rayons cosmiques et des mouvements d […] Lire la suite
Voir aussi
- ACCRÉTION astrophysique
- ÂGE DE L'UNIVERS
- HISTOIRE DE L' ASTRONOMIE
- DÉCALAGE SPECTRAL
- DISTANCE astronomie
- ÉMISSION physique
- ÉTOILES À NEUTRONS
- ÉTOILES BINAIRES ou ÉTOILES DOUBLES PHYSIQUES
- EXPANSION DE L'UNIVERS
- GALAXIES ELLIPTIQUES
- GAZ INTERSTELLAIRE
- LUMINOSITÉ
- MAGNITUDE astronomie
- NOYAU ACTIF DE GALAXIE
- NOYAU DE GALAXIE
- ONDES RADIOÉLECTRIQUES ou ONDES HERTZIENNES
- PHOTON
- RADIOGALAXIES
- RAIE SPECTRALE
- RAIES D'ÉMISSION astronomie
Pour citer l’article
Philippe VÉRON, « QUASARS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/quasars/