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PROTECTION DE LA NATURE Mesures de conservation des espèces

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Les réintroductions et renforcements de populations

L'extinction d'une espèce survient quand meurent ses derniers individus. L'effondrement des effectifs au sein d'une population animale ou végétale, comme la disparition de populations locales pour une espèce donnée, sont de clairs signaux d'alarme pour les protecteurs de la nature. Aussi se sont développées très tôt des pratiques de renforcement de populations en déclin et de réintroduction d'espèce là où celle-ci avait disparu. Cette préoccupation fut même l'une des justifications de l'établissement de parcs zoologiques et de conservatoires botaniques. D'abord empiriques, ces pratiques ont fait de plus en plus l'objet de programmes réfléchis et scientifiquement étayés. Des exemples ont été évoqués à propos des parcs zoologiques.

Ours brun - crédits : James Balog/ Stone/ Getty Images

Ours brun

On connaît, en France, entre autres, deux opérations très médiatisées : le renforcement de la population d'ours dans les Pyrénées, dont le devenir reste très incertain tant sont faibles ses effectifs, de l'ordre de la dizaine ; la réintroduction du vautour fauve dans le Massif central, que l'on peut qualifier de succès.

Le vautour fauve a disparu du Massif central en 1945. De 1981 à 1986, une soixantaine d'individus, originaires d'Espagne, ont été réintroduits dans les Cévennes, à l'initiative d'une O.N.G. de protection de la nature, le Fonds d'intervention pour les rapaces (F.I.R., désormais rattaché à la L.P.O., Ligue pour la protection des oiseaux). La stratégie adoptée, qui a consisté à relâcher des vautours adultes plutôt que des jeunes, s'est appuyée sur des études de démographie et de dynamique des populations de vautours mais aussi sur un gros travail de préparation « sociale » du terrain. Charognard, cet oiseau a besoin de carcasses de mammifères pour se nourrir, et il fallait, pour réussir, gérer ce volet du programme de réintroduction avec les éleveurs de moutons aussi bien qu'avec les services vétérinaires. Ce succès – on dénombre aujourd'hui plus de 120 couples implantés dans les Causses, et ce magnifique planeur tient la tête d'affiche dans la propagande touristique en tant qu'espèce sauvage patrimoniale – comme l'échec partiel de l'opération ours montrent bien que ces pratiques, qui constituent l'une des branches de l'écologie de la restauration, ont autant besoin de préparation sociale que de science (Sarrazin et Barbault, 1996).

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, directeur du département écologie et gestion de la biodiversité, Muséum national d'histoire naturelle, Paris

Classification

Pour citer cet article

Robert BARBAULT. PROTECTION DE LA NATURE - Mesures de conservation des espèces [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Tortue - crédits : Konrad Wothe/ Minden Pictures/ Biosphoto

Tortue

Réserve de biosphère du mont Ventoux - crédits : P. Aguilar/ SMAEMV

Réserve de biosphère du mont Ventoux

Écotourisme baleinier - crédits : Jeff Foott/ Stockbyte/ Getty Images

Écotourisme baleinier

Autres références

  • LOI DU 10 JUILLET 1976 RELATIVE À LA PROTECTION DE LA NATURE EN FRANCE

    • Écrit par
    • 606 mots

    Annoncée par la délégation française à la conférence internationale sur l'utilisation et la conservation de la biosphère réunie à Paris sous l'égide de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (U.N.E.S.C.O.) en septembre 1968, la loi sur la...

  • AGRICULTURE - Agriculture et industrialisation

    • Écrit par
    • 7 421 mots
    • 3 médias
    En même temps que l'économie marchande accroît ses exigences sur la qualité des produits,les politiques publiques augmentent aussi les leurs pour préserver les ressources naturelles, mises à mal. L'année 1992 marque un tournant, qui se manifeste aux différents niveaux institutionnels : international...
  • AGRICULTURE BIOLOGIQUE

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    • 7 882 mots
    • 6 médias
    En agriculture biologique, la protection des cultures est fondée sur la prévention des dommages causés par les ravageurs, les maladies et les adventices. Elle est caractérisée par une suite d’interventions mises en œuvre selon un ordre de priorité : les méthodes culturales visant la plante ; l’aménagement...
  • AGRICULTURE DURABLE

    • Écrit par
    • 5 444 mots
    • 10 médias

    Dans le langage courant, l’expression « agriculture durable » fait d’abord référence à une agriculture respectueuse de l’environnement, avec, comme principaux objectifs, la limitation du recours aux intrants (engrais, produits phytosanitaires…) d’origine industrielle. S’y ajoute la diversification...

  • AGRICULTURE URBAINE

    • Écrit par et
    • 6 273 mots
    • 8 médias
    ...n’était pas le cas. Dans ce pacte, il est précisé, entre autres, que les villes ont un rôle crucial à jouer dans la promotion de systèmes alimentaires sains et durables, dans le développement des relations entre citadins et ruraux ainsi que dans laprotection de l’environnement et de la biodiversité.
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