Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PHYSIOLOGIE ANIMALE (histoire de la notion)

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Physiologie et adaptation

Julius von Mayer - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Julius von Mayer

Ce ne sont pas seulement les maladies qui ont été la source de problèmes posés aux physiologistes. L'homme en état de santé n'est pas un être oisif et inerte, artificiellement maintenu à la disposition d'expérimentateurs ingénieux ou turbulents. Par définition, l'homme en état de santé est celui qui est capable d'exécuter des tâches que la nature ou la culture lui proposent. Au xixe siècle, le développement des sociétés industrielles, en Europe et en Amérique du Nord, a entraîné la socialisation et donc la politisation de questions de subsistance, d'alimentation, d'hygiène et de rendement des travailleurs. Il n'est pas fortuit que les mêmes problèmes d'énergétique se soient posés à la même époque – et surtout en Allemagne – concernant la machine à vapeur et concernant l'organisme humain. C'est le même médecin, Julius Robert von Mayer (1814-1878), qui a démontré l'indestructibilité de l'énergie sous ses différentes formes, chaleur et travail (1842), et qui a publié, en 1845, le résultat de recherches d'énergétique alimentaire. Il confirmait, en cette matière, les travaux de Liebig (1803-1873), dont les recherches de chimie organique appliquées à la physiologie (1842) mettaient en rapport les valeurs calorifiques des différentes sortes d'aliments, graisses, sucres, protéines, avec les divers phénomènes organiques de dépense énergétique, travaux prolongés et perfectionnés par Marcellin Berthelot (1879), par Rübner et Atwater (1904).

Dans le même esprit, les modes de vie différents que les progrès techniques et les structures économiques des sociétés modernes, en temps de guerre comme en temps de paix, ont permis ou plus souvent imposés aux hommes, depuis un siècle, ont incité les physiologistes à étudier les conditions de la vie dans des situations de contrainte comme le travail, ou de choix comme le sport, inconnues auparavant : vie à hautes ou basses températures, vie en haute altitude, vie en plongée sous-marine, etc. Les recherches de Paul Bert sur l'anoxémie en haute altitude (1878) ont fait figure de véritables travaux de fondation pour la connaissance de phénomènes dont l'application a été indispensable à l'organisation des transports aériens intercontinentaux.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Georges CANGUILHEM. PHYSIOLOGIE ANIMALE (histoire de la notion) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 26/03/2015

Médias

Hermann Ludwig Ferdinand von Helmholtz - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Hermann Ludwig Ferdinand von Helmholtz

Planche de la <it>Fabrica</it> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Planche de la Fabrica

Squelette humain (côté dorsal) - crédits : D.R./ Aldus Books London

Squelette humain (côté dorsal)

Autres références

  • CIEL SYMBOLISME DU

    • Écrit par
    • 2 876 mots
    ...oiseaux de proie : épervier, aigle, vautour, corbeau... Ces oiseaux prêteront leur aile aux messagers célestes : anges, génies et dévas. Non seulement la physiologie animale confirme le bien-fondé de cette assimilation de l'oiseau de haut vol avec la vision la plus aiguë, mais encore et surtout la psychologie...
  • CONTRÔLE CENTRAL DE L'APPÉTIT

    • Écrit par
    • 5 946 mots
    • 6 médias

    Tous les organismes ont besoin d’un apport en calories qui s’équilibre avec leurs besoins énergétiques pour assurer leur survie. Ainsi des mécanismes sophistiqués et redondants se sont-ils mis en place au cours de l’évolution afin d’optimiser la capacité d’un organisme à s’adapter à ses besoins...

  • GAYON JEAN (1949-2018)

    • Écrit par
    • 1 258 mots
    • 1 média
    ...éclairent d’une manière probablement définitive le sort si étonnant de la génétique dans la biologie française. Ils ont montré en particulier comment la physiologie bernardienne et la microbiologie pasteurienne avaient joué un rôle complexe et ambigu dans la réception de cette science : d’abord arguments...
  • HYPNOSE

    • Écrit par
    • 3 487 mots
    • 2 médias
    ...impossibles dans l'état de veille, peuvent se produire. Pour les pavloviens l'existence des « points vigiles » est confirmée par l'expérimentation en physiologie animale : un chien conditionné à un son de trompette accompagnant l'apparition de la nourriture se réveille seulement à ce son et demeure insensible...
  • Afficher les 7 références