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PALUDISME ou MALARIA

Protection contre le paludisme

Si le voyageur dispose de moyens de protection efficaces et qu’il peut être bien informé par les services de médecine des voyages, il n’en est en général pas de même pour les populations résidentes en zone impaludée. Classiquement, la prophylaxie concerne à la fois l'homme et le moustique. La prise régulière de schizonticides s'impose en pays palustres ; ils n'évitent pas la contamination, mais empêchent la survenue des accidents cliniques, et il est bon de poursuivre cette chimioprophylaxie pendant les deux mois qui suivent le départ du patient de la région palustre. Les médicaments ne sont pas les mêmes d’une région géographique à une autre, du fait de différences dans les résistances qui y ont été sélectionnées. Dans les contrées infestées, la protection contre les piqûres de moustique comporte toute une série de mesures préventives, telles l'utilisation de moustiquaires la nuit ou la pose de grillages fins aux portes et aux fenêtres. La destruction de l'insecte, à l'état tant adulte que larvaire, doit être entreprise à grande échelle pour être efficace. Elle est réalisée par l'emploi des insecticides de contact à effet rémanent dont le chef de file fut le DDT, bien d’autres ayant été produits depuis lors. Ces pesticides ont été remarquablement efficaces, mais les moustiques ont développé vis-à-vis de ces produits une inquiétante résistance.

La prévention du paludisme ne repose pas sur l’usage d’une seule méthode et en dépit d’investissements considérables (de l’ordre de plusieurs dizaines de milliards de dollars) depuis le début du xxe siècle par l’OMS, la Banque mondiale et de nombreuses structures internationales – comme la fondation Melinda et Bill Gates –, le paludisme ne régresse que lentement, sans doute du fait des caractéristiques si particulières de cette maladie à transmission vectorielle. À noter toutefois que,

depuis le début des années 2000, plusieurs approches de prévention se révèlent prometteuses. L’une porte sur la réduction de la taille des populations d’insectes vecteurs en y introduisant des mâles rendus stériles, le plus souvent par irradiation. Même si le nombre d'insectes diminue de façon significative, l'impact sur la transmission de la maladie reste à évaluer. La seconde approche, avalisée par l’OMS en 2023, concerne l’usage de vaccins dirigés contre les protéines caractéristiques de certains stades du développement du parasite et qui bloquent ce dernier. L’efficacité vaccinale obtenue après quatre injections chez l’enfant réduit de manière très significative les hospitalisations pour des formes graves de paludisme. Ces vaccins, si leur usage peut être généralisé, constituent une véritable percée dans la prévention du paludisme.

— Robert DURIEZ

— Yves GOLVAN

— Universalis

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Écrit par

  • : professeur agrégé du Val-de-Grâce, médecin général inspecteur, directeur général du service de santé de la première région militaire
  • : professeur à la faculté de médecine de Paris-Saint-Antoine, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Robert DURIEZ, Universalis et Yves GOLVAN. PALUDISME ou MALARIA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Anophèle (moustique) - crédits : Tim Flach/ Getty Images

Anophèle (moustique)

Malaria - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Malaria

Plasmodium : cycle de développement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Plasmodium : cycle de développement

Autres références

  • PALUDISME : DÉCOUVERTE DU PARASITE

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 228 mots

    Le Français Alphonse Laveran (1845-1922), issu d'une famille de médecins et d'officiers, lui-même médecin militaire en Algérie, à Bône puis à Constantine, s'intéresse aux causes « microbiennes » du paludisme alors très prévalent sur le pourtour du bassin méditerranéen....

  • PRÉVENTION DU PALUDISME

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 4 789 mots
    • 5 médias

    Le paludisme humain, encore appelé malaria, est une maladie parasitaire grave, cause importante de mortalité chez le jeune enfant, caractérisée par des fièvres périodiques et un affaiblissement progressif du sujet. Il est dû à la présence dans le sang de parasites du genre Plasmodium transmis...

  • PALUDISME À PLASMODIUM KNOWLESI

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 1 732 mots
    • 2 médias

    Le paludisme est une maladie due à un protiste parasite du genre Plasmodium qui provoque chez l’homme des fièvres intermittentes caractéristiques. Chacune de ces fièvres possède des particularités propres liées au Plasmodium qui en est responsable. Ainsi, le paludisme à Plasmodium falciparum...

  • AFRIQUE AUSTRALE

    • Écrit par Jeanne VIVET
    • 6 100 mots
    • 5 médias
    ...développement puisque la pandémie entraîne l'apparition de classes creuses et la multiplication du nombre d'orphelins. Cette maladie vient s'ajouter au paludisme, qui demeure une importante cause de mortalité chez les enfants. Le gouvernement sud-africain ne mesura pas tout de suite la tragédie sanitaire...
  • CHLOROQUINE ET HYDROXYCHLOROQUINE

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 3 078 mots
    • 2 médias

    La chloroquine (commercialisée en France à partir de 1949 sous le nom de Nivaquine®) et l’hydroxychloroquine (commercialisée en France à partir de 1955 sous le nom de Plaquenil®) sont deux molécules de synthèse chimiquement très proches, utilisées dans la prévention du paludisme et le...

  • COCCIDIES

    • Écrit par Robert GAUMONT
    • 3 133 mots
    • 4 médias
    Les espèces les plus importantes en parasitologie humaine appartiennent au genre Plasmodium.Elles provoquent la malaria ou paludisme, maladie qui cause le plus de victimes dans le monde. Si le paludisme est connu depuis la plus haute antiquité, les agents responsables n'ont été découverts qu'en...
  • COLUZZI MARIO (1938-2012)

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 493 mots

    Le professeur Caio Mario Coluzzi Bartoccioni est né le 30 novembre 1938 à Pérouse et décédé à Rome le 30 octobre 2012, au terme d’une lutte douloureuse de plusieurs années contre la maladie de Parkinson.

    Sa carrière scientifique a été entièrement consacrée à l'étude du paludisme...

  • Afficher les 31 références

Voir aussi