NICARAGUA
Nom officiel | République du Nicaragua (NI) |
Chef de l'État et du gouvernement | Daniel Ortega (depuis le 10 janvier 2007) |
Capitale | Managua |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Cordoba oro (NIO) |
Population (estim.) | 6 804 000 (2023) |
Superficie | 130 373 km² |
Pays le plus vaste de l'isthme centraméricain (130 000 km2), le Nicaragua, peuplé de 5,6 millions d'habitants en 2006, a également la densité la plus faible de la région (42 hab./km2). La population est concentrée entre la côte pacifique et la cordillère montagneuse qui traverse le pays du nord-ouest au sud. Les villes principales (Managua, la capitale, León, Granada) se trouvent dans cette région. L'est du pays, et tout particulièrement la côte atlantique (côte Miskito) sont des régions difficiles d'accès, couvertes de jungle tropicale et de marécages, très peu peuplées. Le pays reste l'un des plus pauvres du continent américain. Les conditions sociales sont très difficiles (45 % de la population vivait, en 2004, avec un revenu inférieur à 1 dollar par jour) et la criminalité augmente.
Indépendant en 1821, le pays connaît l'instabilité politique tout au long du xixe siècle. Il est occupé par les troupes américaines de 1890 à 1933, présence contre laquelle César Augusto Sandino organise une résistance armée nationaliste. En 1937, Anastasio Somoza prend le pouvoir et instaure un régime autoritaire, qui se transforme en dynastie familiale et ne prend fin qu'en 1979 avec la victoire de l'insurrection armée du Front sandiniste de libération nationale (F.S.L.N.). Pendant la décennie de 1980, le régime sandiniste, présidé par Daniel Ortega, met en place des politiques de redistribution (réforme agraire, nationalisations) et se rapproche de Cuba et de l'Union soviétique. Face à la Contra, l'opposition armée financée par les États-Unis, le gouvernement augmente les dépenses militaires, ce qui provoque une crise économique majeure. Depuis les élections de 1990, qui se soldent par la victoire de l'opposition libérale, les libéraux et les sandinistes dominent la vie politique : les premiers l'ont emporté aux élections de 1996 et 2002 mais, à la faveur de leur division, Daniel Ortega s'est imposé depuis 2006.
Géographie
Le territoire du Nicaragua, en forme de trapèze irrégulier, est bordé par le Honduras au nord, le Costa Rica au sud, l'océan Pacifique à l'ouest et l'océan Atlantique à l'est.
Le « pays des lacs et des volcans »
Trois grandes régions géographiques se succèdent d'ouest en est. Tout d'abord, la région du Pacifique est marquée par un alignement de cônes volcaniques parallèles à la côte, entre une étroite plaine littorale et une dépression tectonique. Elle s'étend sur plus de trois cents kilomètres et compte plusieurs volcans actifs (Cerro Negro, San Cristóbal : 1 745 m, Momotombo). Le Nicaragua est connu comme le « pays des lacs et des volcans » car, outre les lagunes circulaires de certains cratères, deux grands lacs occupent la dépression centrale : le lac de Managua ou Xolotlán (1 025 km2) et le lac du Nicaragua ou Cocibolca (8 200 km2), le plus étendu de l'Amérique latine après le lac Titicaca. Ensuite, la zone centrale-nord présente une topographie accidentée avec des plateaux et des massifs érodés qui culminent à l'extrême nord du pays au pic Mogotón (2 107 m). Enfin, la plus large plaine côtière d'Amérique centrale (côte Miskito ou de la Mosquitía) s'abaisse vers le littoral caraïbe, marécageux et bordé de lagunes. Des fleuves à fort débit la sillonnent, dont plusieurs sont navigables : le río Coco (frontière du Honduras) ; le río Escondido, entre le port de Bluefields et l'intérieur du pays ; et le río San Juan (frontière du Costa Rica). Géologiquement, les terrains les plus anciens du Nicaragua correspondent au substrat granitique et métamorphique des montagnes du nord, tandis que les formations volcaniques et les plaines côtières d'origine alluviale sont plus récentes (du Quaternaire).
Le climat est de type tropical. La température[...]
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Écrit par
- Marie-Chantal BARRE : chercheur et consultant, titulaire d'un doctorat de troisième cycle en études des sociétés latino-américaines de l'Institut des hautes études d'Amérique latine, Paris
- David GARIBAY : maître de conférences en science politique à l'université de Lyon-II-Lumière
- Lucile MÉDINA-NICOLAS : professeur agrégée de géographie, université de Montpellier-III
- Alain VIEILLARD-BARON : professeur au lycée franco-mexicain de Mexico
- Universalis
Classification
Pour citer cet article
Marie-Chantal BARRE, Universalis, David GARIBAY, Lucile MÉDINA-NICOLAS, Alain VIEILLARD-BARON, « NICARAGUA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias

Nicaragua : carte physique
Encyclopædia Universalis France
Nicaragua : carte physique
Carte physique du Nicaragua.
Encyclopædia Universalis France
Autres références
-
NICARAGUA, chronologie contemporaine
- Écrit par Encyclopædia Universalis
-
AMÉRIQUE LATINE - Rapports entre Églises et États
- Écrit par Jean Jacques KOURLIANDSKY
- 5 932 mots
- 2 médias
...commentaire révélateur d'une ambition héritée du modèle du patronat : « Les évêques auraient mieux fait d'écrire une pastorale contre l'impérialisme. » De leur côté, les autorités sandinistes, après avoir célébré en 1979 avec les évêques du Nicaragua un Te Deum célébrant la chute de Somoza, ont essayé... -
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
- Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
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La ride septentrionale du Nicaragua, peu profonde (moins de 1 000 m), possède une croûte épaisse de 25 à 30 kilomètres, de nature continentale. C'est une vaste plate-forme carbonatée parsemée de nombreux bancs récifaux. La couverture sédimentaire tertiaire, dont l'épaisseur atteint localement 5 kilomètres,... -
ARIAS SÁNCHEZ OSCAR (1941- )
- Écrit par Universalis
- 548 mots
Président du Costa Rica de 1986 à 1990, puis de 2006 à 2010.
Né le 13 septembre 1941 à Heredia au sein d'une des plus riches familles de planteurs de café du Costa Rica, Oscar Arias Sánchez étudie l'économie à l'université du Costa Rica et obtient un doctorat en sciences politiques à l'université...
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CHAMORRO VIOLETA (1929- )
- Écrit par Universalis
- 425 mots
Femme politique nicaraguayenne, présidente de la République de 1990 à 1997.
Née le 18 octobre 1929 à Rivas (sud du Nicaragua) dans une famille aisée (son père est un grand éleveur de bétail), Violeta Chamorro, née Barrios, fait ses études au Texas et en Virginie (États-Unis). En 1950, peu de temps...
-
COSTA RICA
- Écrit par Marie-Chantal BARRE, Noëlle DEMYK, Universalis, Marcel NIEDERGANG
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...sociale avancée, et des magasins d'État sont créés. En 1953, Figueres est élu président et son parti dispose de 31 sièges sur 46 dans le nouveau Congrès. L'accession de Figueres à la présidence lui vaut le surnom de « don Pepe » et un adversaire, « Tacho » Somoza, dictateur du Nicaragua. Une lutte sévère... - Afficher les 15 références
Voir aussi
- ANTICOMMUNISME
- CENTRE-AMÉRIQUE RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DE (1823-1838)
- ESQUIPULAS II ACCORD DE PAIX D' (1987)
- CONTRA
- CHAMORRO EMILIANO (1871-1966)
- DÍAZ ADOLFO (1875-1964)
- ORTEGA DANIEL (1945- )
- SANDINISME
- SANDINO CÉSAR AUGUSTO (1893-1934)
- SOMOZA LUIS (1922-1967)
- ZELAYA JOSÉ SANTOS (1853-1919)
- INTERVENTIONS MILITAIRES
- PAUVRETÉ
- CATASTROPHES NATURELLES
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- GUERRE CIVILE
- EMBARGO
- ALEMAN ARNOLDO (1946- )
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- CHAMORRO PEDRO JOAQUIN (1924-1978)
- OPPOSITION POLITIQUE
- CROISSANCE ÉCONOMIQUE
- URBANISATION
- BRITANNIQUE EMPIRE, Amérique
- ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, histoire, de 1945 à nos jours
- ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, histoire, des origines à 1865
- NAHUATL, langue
- F.S.L.N. (Front sandiniste de libération nationale)
- WALKER WILLIAM (1824-1860)
- CLAYTON-BULWER TRAITÉ (1850)
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