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NAPOLÉON Ier BONAPARTE (1769-1821) empereur des Français (1804-1814 et 1815)

L'île d'Elbe et les Cent-Jours

La restauration de la monarchie en France fut rapidement en butte aux critiques. La majorité des Français était profondément attachée aux acquis essentiels de la Révolution et Louis XVIII était revenu avec les « bagages des étrangers », avec les derniers émigrés survivants. L'apathie d'avril 1814 se mua en défiance. Les vieilles haines furent ravivées et la résistance s'organisa.

De l'île d'Elbe, Napoléon surveillait attentivement le continent. Il savait que, parmi les diplomates réunis à Vienne pour décider du sort de l'Europe, certains voulaient le bannir dans une île plus éloignée. Il accusa également l'Autriche d'empêcher Marie-Louise de le rejoindre avec son fils (en fait, celle-ci avait pris un amant et n'avait aucun désir d'aller vivre avec son mari). De plus, le gouvernement français refusait de payer sa pension.

Napoléon revint en France avec la rapidité de l'éclair. Le 1er mars 1815, il débarqua à Cannes avec un détachement de sa garde. Comme il traversait les Alpes, les paysans républicains se rallièrent à lui et, près de Grenoble, il gagna à sa cause les soldats envoyés pour l'arrêter. Le 20 mars, il était à Paris.

<it>La Bataille de Waterloo</it>, F. Phillippoteaux - crédits : AKG-images

La Bataille de Waterloo, F. Phillippoteaux

Si Napoléon revenait au pouvoir, c'était surtout parce qu'il incarnait l'esprit révolutionnaire. Pour rallier les masses françaises à sa cause, il eût dû s'allier aux Jacobins, mais il n'eut pas cette audace. Incapable de s'affranchir de la bourgeoisie, dont il avait lui-même assuré la prédominance et dont la hantise principale était le retour des expériences radicales de 1793-1794, il ne pouvait mettre en place qu'un régime à peine différent de celui de Louis XVIII. L'enthousiasme retomba rapidement et l'aventure napoléonienne apparut comme une impasse. Napoléon rassembla une armée avec laquelle il pénétra en Belgique et battit les Prussiens à Ligny, le 16 juin 1815. Deux jours plus tard, à Waterloo, il se trouva face aux Anglais de Wellington. Les Prussiens de Gebhard Blücher vinrent au secours des Britanniques et, en dépit de l'héroïsme de la Vieille Garde, Napoléon fut battu.

À Paris, le Parlement força l'Empereur à abdiquer, ce qu'il fit, en faveur de son fils, le 22 juin 1815. Le 3 juillet, il était à Rochefort, avec l'intention de s'embarquer pour les États-Unis, mais, comme une escadre anglaise bloquait le port, il fit appel à la protection des Britanniques. Sa requête ayant été accordée, il embarqua à bord du Bellerophon le 15 juillet. La Grande-Bretagne n'avait cependant d'autre choix que de l'envoyer en détention en un lieu lointain et c'est l'île de Sainte-Hélène, dans le sud de l'Atlantique, qui fut choisie. Napoléon protesta avec éloquence : « Je fais appel à l'Histoire. »

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Écrit par

  • : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Jacques GODECHOT. NAPOLÉON Ier BONAPARTE (1769-1821) empereur des Français (1804-1814 et 1815) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Augustin de Robespierre - crédits : Musée Carnavalet/ Paris Musées ; CC0

Augustin de Robespierre

<em>Sacre de l’empereur Napoléon I<sup>er</sup> et couronnement de l’impératrice Joséphine</em>, J.-L. David - crédits : S. Vilder/ Prisma/ Age Fotostock

Sacre de l’empereur Napoléon Ier et couronnement de l’impératrice Joséphine, J.-L. David

Portrait de Napoléon I<sup>er</sup>, Girodet-Trioson - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Portrait de Napoléon Ier, Girodet-Trioson

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