MORPHINE

Toxicité

L'intoxication aiguë entraîne, à forte dose, le coma, la suspension plus ou moins prolongée de la respiration (apnée), la mort par arrêt respiratoire. Les enfants et les personnes âgées sont très sensibles à son action. Il faut noter par ailleurs que la morphine potentialise l'action des convulsivants notamment la strychnine, le pentétrazole, le nicéthamide, la caféine, la cocaïne, etc.

L'intoxication chronique, ou morphinomanie, est née dans la seconde moitié du xix e siècle, avec l'emploi de la seringue à injections hypodermiques. On parlera bientôt de « maladie du soldat ». C'est, en effet, l'utilisation de la morphine pour le traitement des grands blessés – en Crimée, lors de la guerre de Sécession, lors de la guerre de 1870 – qui est à l'origine de la toxicomanie ; à la fin du xix e siècle (1874) est synthétisé le dérivé diacétylé de la morphine : l'héroïne, dans le but d'être administré aux grands tuberculeux incurables, créant une nouvelle toxicomanie.

<em>La Morphine</em>, S. Rusiñol

La Morphine, S. Rusiñol

La Morphine, S. Rusiñol

À partir du XIXe siècle, Paris, Ville Lumière, n'en est pas moins le territoire où prospèrent de…

Dérivés

Dérivés

Dérivés

Morphine et dérivés

La morphine entraîne l'accoutumance et la dépendance. L'accoutumance, ou tolérance, est la diminution des effets sur l'organisme d'une même dose lors d'administrations répétées (d'où la nécessité d'augmenter les doses pour avoir les mêmes effets) ; la dépendance morphinique est, à la fois, psychique (envie irrésistible de se procurer de la drogue) et physique ; la dépendance physique entraîne le syndrome de sevrage : apparition de troubles physiques intenses lors de l'arrêt de l'administration de la drogue (hypersécrétions, douleurs, déshydratation, état hallucinatoire, etc.).

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Écrit par

  • Hélène MOYSE : docteur en pharmacie, ancienne assistante à la faculté de pharmacie de Paris
  • Michel PARIS : professeur à l'université de Paris-XI, Orsay, professeur de pharmacologie à la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry
  • René Raymond PARIS : professeur émérite de la faculté de pharmacie de Paris, ancien directeur au laboratoire national de la santé publique, Paris, membre de l'Académie nationale de pharmacie

Classification

Pour citer cet article

Hélène MOYSE, Michel PARIS, René Raymond PARIS, « MORPHINE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Robert Robinson

Robert Robinson

Robert Robinson

Le chimiste britannique Robert Robinson (1886-1975). Il reçut le prix Nobel de chimie en 1947 pour…

<em>La Morphine</em>, S. Rusiñol

La Morphine, S. Rusiñol

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À partir du XIXe siècle, Paris, Ville Lumière, n'en est pas moins le territoire où prospèrent de…

Dérivés

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Morphine et dérivés

Autres références

  • ALCALOÏDES

    • Écrit par Jacques E. POISSON
    • 31 270 mots
    • 5 médias
    [...]mises en évidence à l'aide de colorants naturels (tournesol, sirop de violette). Le premier « alcali végétal » isolé à l'état défini fut la morphine de l'opium, décrite en 1817 par F. W. Sertürner sous le nom primitif de « morphium » après avoir été entrevue en 1804 par A. Seguin. La[...]
  • ANALGÉSIQUES ET ANTALGIQUES

    • Écrit par Jacques DUTEIL
    • 5 792 mots

    Face à des douleurs multiples par leur siège, leur nature et leur intensité, chaque patient réagit individuellement en fonction de ses facteurs génétiques et de son psychisme. L'appréciation de l'effet analgésique d'un médicament varie, elle aussi, d'un individu à l'autre.[...]

  • ANESTHÉSIE

    • Écrit par Francis BONNET, François CHAST
    • 22 640 mots
    • 2 médias
    [...]sensibilité à la douleur. On emploie en pratique des opiacés (ou équivalents), qui sont des dérivés synthétiques ou semi-synthétiques de l'opium. La morphine et d'autres substances comme la péthidine (Dolosal®) ne sont plus guère utilisées par voie intraveineuse au cours de l'anesthésie (la[...]
  • CODÉINE

    • Écrit par E.U.
    • 1 653 mots

    Alcaloïde naturel constituant de l'opium, la codéine, ou méthylmorphine, dérive de la morphine par méthylation. Elle est utilisée en médecine comme anti-tussif et comme analgésique, mais cette dernière action est six à sept fois plus faible que celle de la morphine. La codéine[...]

  • DOULEUR

    • Écrit par François BOUREAU, Jean-François DOUBRÈRE
    • 27 328 mots
    • 1 média
    À la suite de la découverte, en 1971, de récepteurs de la morphine (et des dérivés opiacés) dans le tissu cérébral, des récepteurs opioïdes ont été mis en évidence à partir de 1973 dans de très nombreuses régions du système nerveux central (dont certaines ne participent probablement pas aux[...]
  • Afficher les 11 références

Voir aussi