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MORPHINE

Propriétés physico-chimiques

La morphine est un alcaloïde de formule brute C17H19NO3 ; son poids moléculaire est de 285,33 ; son pouvoir rotatoire est lévogyre. C'est une amine tertiaire, monobasique, pouvant former de nombreux sels. C'est, à la fois, un dérivé du tétrahydrophénanthrène, du benzofuranne et de la benzylisoquinoléine possédant une fonction phénol (en — 3), un pont oxydique (entre 4 et 5), une fonction alcoolique secondaire (en — 6). À noter la présence d'un azote porteur d'un groupement méthyle à opposer à l'azote porteur d'une chaîne plus longue (par exemple allylique [—CH2—CH=CH2]) des molécules antagonistes de la morphine telles la nalorphine ou la naloxone.

La morphine base cristallise en petits prismes rhomboïdaux avec une molécule d'eau (monohydrate) qu'elle perd à 110 0C. Elle est très peu soluble dans l'eau froide, un peu plus soluble dans l'eau bouillante ; elle est très peu soluble dans l'éther, peu soluble dans le chloroforme (ce qui est exceptionnel pour un alcaloïde) ; ses meilleurs solvants sont l'alcool et le méthanol bouillants. Grâce à sa fonction phénol, la morphine est soluble dans les solutions aqueuses d'hydroxydes alcalins et alcalinoterreux. Ces propriétés sont mises à profit pour l'extraction. De plus, la morphine, par sa fonction phénol, possède des propriétés réductrices ; ceci est à l'origine de réactions colorées pouvant servir à son identification et à son dosage. La morphine est principalement utilisée en thérapeutique sous forme de chlorhydrate ; ce sel est soluble dans l'eau et dans l'alcool, insoluble dans l'éther et dans le chloroforme.

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Écrit par

  • : docteur en pharmacie, ancienne assistante à la faculté de pharmacie de Paris
  • : professeur à l'université de Paris-XI, Orsay, professeur de pharmacologie à la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry
  • : professeur émérite de la faculté de pharmacie de Paris, ancien directeur au laboratoire national de la santé publique, Paris, membre de l'Académie nationale de pharmacie

Classification

Pour citer cet article

Hélène MOYSE, Michel PARIS et René Raymond PARIS. MORPHINE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Robert Robinson - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Robert Robinson

<em>La Morphine</em>, S. Rusiñol - crédits : R. Manent/ Collection Dagli Orti/ Museo del Cau Ferrat/ Picture Desk

La Morphine, S. Rusiñol

Dérivés - crédits : Encyclopædia Universalis France

Dérivés

Autres références

  • ALCALOÏDES

    • Écrit par Jacques E. POISSON
    • 5 686 mots
    • 5 médias
    ...mises en évidence à l'aide de colorants naturels (tournesol, sirop de violette). Le premier « alcali végétal » isolé à l'état défini fut la morphine de l'opium, décrite en 1817 par F. W. Sertürner sous le nom primitif de « morphium » après avoir été entrevue en 1804 par A. Seguin. La...
  • ANALGÉSIQUES ET ANTALGIQUES

    • Écrit par Jacques DUTEIL
    • 1 054 mots

    Face à des douleurs multiples par leur siège, leur nature et leur intensité, chaque patient réagit individuellement en fonction de ses facteurs génétiques et de son psychisme. L'appréciation de l'effet analgésique d'un médicament varie, elle aussi, d'un individu à l'autre....

  • ANESTHÉSIE

    • Écrit par Francis BONNET, François CHAST
    • 4 117 mots
    • 2 médias
    ...sensibilité à la douleur. On emploie en pratique des opiacés (ou équivalents), qui sont des dérivés synthétiques ou semi-synthétiques de l'opium. La morphine et d'autres substances comme la péthidine (Dolosal®) ne sont plus guère utilisées par voie intraveineuse au cours de l'anesthésie (la...
  • CODÉINE

    • Écrit par Universalis
    • 302 mots

    Alcaloïde naturel constituant de l'opium, la codéine, ou méthylmorphine, dérive de la morphine par méthylation. Elle est utilisée en médecine comme anti-tussif et comme analgésique, mais cette dernière action est six à sept fois plus faible que celle de la morphine. La codéine est administrée...

  • Afficher les 11 références

Voir aussi