MOELLE ÉPINIÈRE
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Morphologie
La moelle épinière humaine a une longueur de 42 à 45 cm, nettement inférieure à celle du canal vertébral qui la contient. Son extrémité supérieure ou rostrale affleure le trou occipital qui marque la limite entre elle et le bulbe rachidien.
À partir du bord supérieur de la première vertèbre lombaire, son diamètre diminue rapidement, formant un cône terminal, et son extrémité inférieure ou caudale correspond à peu près à la moitié du corps de la deuxième vertèbre lombaire. Cependant, elle reste attachée au fond du canal vertébral par un filament très mince, le filum terminale, ne contenant plus d'éléments nerveux mais entouré d'une partie des enveloppes méningées.
Cette différence de longueur entre l'axe médullaire et le canal vertébral est un phénomène secondaire dû à une croissance inégale de l'un et de l'autre. Jusqu'à la troisième semaine de la vie fœtale environ, ils ont tous deux la même longueur, puis la croissance médullaire se ralentit peu à peu et s'arrête, tandis que celle de la colonne vertébrale se poursuit, en particulier dans sa portion inférieure. Il en résulte que les racines rachidiennes primitivement horizontales s'allongent et prennent progressivement, surtout aux niveaux lombosacrés, une direction franchement oblique, voire verticale, demeurant amarrées dans le trou de conjugaison par leur extrémité distale.
Bien que la moelle épinière possède une structure interne apparemment continue, la disposition des racines fait admettre qu'elle est en réalité segmentée (métamérisée) de façon inapparente et qu'elle possède autant de segments qu'elle a de paires de racines motrices ou sensitives. Le nombre en est d'ailleurs très variable, allant de 500 chez les Serpents à 31 chez l'Homme et 10 chez les Batraciens anoures. On désigne segments et racines par le niveau du trou de conjugaison où ces dernières pénètrent. On appellera ainsi chez l'Homme huitième racine cervicale celle dont l'extrémité s'enfonce dans l'orifice compris entre la septième vertèbre cervicale et la première vertèbre dorsale (ou thoracique). Quant à la première racine cervicale, elle pénètre dans l'échancrure ménagée entre le rebord du trou occipital et la première vertèbre cervicale ou atlas, qui supporte la boîte crânienne.
En plus de l'insertion des racines, la surface de la moelle présente quelques autres traits caractéristiques : au milieu de ses faces antérieure et postérieure, dans le plan médian dorso-ventral, on note la présence de deux sillons longitudinaux s'étendant sur toute sa hauteur : le sillon postérieur ou dorsal, étroit et profond, et le sillon antérieur ou ventral. En outre, le pourtour de la moelle présente quatre autres sillons moins nets mais constants, et dénommés : ventro-latéraux et dorso-latéraux, correspondant à l'issue des racines antérieures et postérieures. Au niveau de la moelle cervicale, on trouve aussi une petite fissure : le sillon dorsal intermédiaire qui correspond à la limite de séparation des faisceaux de Goll et de Burdach, dont on parlera plus loin.
Coupes transversales de la moelle de l'homme au niveau de la 7e vertèbre cervicale (en haut) et de la 4e vertèbre lombaire (en bas) montrant la disposition générale de la substance grise et les principaux noyaux
Crédits : Encyclopædia Universalis France
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Écrit par :
- Paul LAGET : professeur de psychophysiologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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Pour citer l’article
Paul LAGET, « MOELLE ÉPINIÈRE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/moelle-epiniere/