MOELLE ÉPINIÈRE

Structure

Le seul examen à l'œil nu ou à l'aide d'une loupe à faible grossissement d'une section transversale d'une moelle épinière fraîche d'Homme ou de Mammifère permet déjà de se faire une idée assez précise des traits généraux de sa structure interne, car on y distingue deux zones : la portion centrale de couleur grise et la périphérie de couleur blanche.

Section de la moelle épinière

Section de la moelle épinière

Section de la moelle épinière

Une coupe transversale de la moelle épinière révèle une structure en X autour du canal dans lequel…

La disposition de la substance grise médullaire est très caractéristique avec ses quatre expansions symétriques qui l'ont fait comparer à un papillon. Les ailes dorsales sont dénommées cornes dorsales ou postérieures ; les ventrales, cornes ventrales ou antérieures. Les quatre cornes sont réunies par une portion centrale qui entoure un fin conduit : le canal de l'épendyme, d'un diamètre voisin du millimètre et qui demeure, dans la moelle du sujet adulte, le vestige de la lumière du tube neural embryonnaire.

Les cornes spinales dorsales sont coiffées par un étroit cordon de substance blanche, la zone ou faisceau de Lissauer, et leur configuration générale permet de distinguer en elles des portions plus ou moins renflées, dénommées : tête, col et base ; les cornes ventrales sont plus massives, surtout au niveau des renflements cervicaux et lombaires. La substance grise contient les corps cellulaires des neurones, leurs arborisations dendritiques et des fibres de longueurs et de diamètres variés, dont une partie est myélinisée. Les cornes dorsales reçoivent les fibres des racines rachidiennes correspondantes. Des cornes ventrales s'échappent les petits faisceaux de fibres qui se rassemblent à la périphérie pour constituer les racines antérieures. À tous les niveaux, des axones, dont la plupart sont myélinisés, croisent la ligne médiane entre la substance grise et le fond du sillon ventral, constituant ainsi la commissure blanche antérieure, ou ventrale.

Les cornes grises divisent la substance blanche en un certain nombre de secteurs désignés par le terme de cordon ou funiculus. On distingue ainsi : les cordons dorsaux, latéraux et ventraux. Au niveau cervical, le cordon dorsal est séparé en deux parties par le sillon dorsal intermédiaire déjà cité.

Il est possible, avec un peu d'habitude, de reconnaître le niveau d'une section médullaire transversale d'après certains traits de configuration de la substance grise. C'est ainsi que la moelle thoracique moyenne a peu de substance grise et que, à la jonction de ses cornes dorsales et ventrales, existe une expansion dénommée corne latérale. De même, le renflement cervical diffère du renflement lombaire par un développement beaucoup plus important de la substance blanche.

La moelle grise

Les neurones contenus dans la substance grise ont été tout d'abord divisés en deux groupes : les cellules radiculaires qui, par l'intermédiaire des racines antérieures, envoient leurs axones en dehors du système central, et les cellules, dites colonnaires, dont les fibres demeurent cantonnées à l'axe cérébro-spinal, certaines ne quittant pas la substance grise et formant un système d'association intrasegmentaire, les autres gagnant les différents cordons de la substance blanche.

Interprétation classique

Qu'il s'agisse des neurones de l'un ou l'autre type, on se rend compte, sur des coupes tant transversales que longitudinales, que leur répartition n'est pas homogène au sein de la moelle grise et que l'on peut y distinguer des amas, des concentrations de neurones aux contours plus ou moins nets, s'étendant sur un nombre variable de segments. On donne à ces amas le nom de noyau ou de colonne, suivant que l'on considère leur groupement tel qu'il apparaît sur des coupes transversales ou, au contraire, leur extension longitudinale. Leur nombre est élevé et leur disposition complexe ; on trouve en outre de notables différences dans leur nomenclature en fonction[...]

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Écrit par

  • Paul LAGET : professeur de psychophysiologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Paul LAGET, « MOELLE ÉPINIÈRE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Situation au sein du canal vertébral

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Substance grise et noyaux

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Autres références

  • BROWN-SÉQUARD CHARLES ÉDOUARD (1817-1894)

    • Écrit par Universalis
    • 289 mots

    Physiologiste et neurologue, pionnier de l'endocrinologie et de la neurophysiologie, Brown-Séquard fut parmi les premiers à étudier la physiologie de la moelle épinière. Il décrivit notamment un syndrome qui porte son nom (il correspond à l'hémisection médullaire, dont les...

  • CERVEAU HUMAIN

    • Écrit par André BOURGUIGNON, Cyrille KOUPERNIK, Pierre-Marie LLEDO, Bernard MAZOYER, Jean-Didier VINCENT
    • 11 249 mots
    • 9 médias
    ...arrière, par le mésencéphale, le pont et le bulbe rachidien. Ce dernier rejoint, en passant par le trou occipital, le canal rachidien et se prolonge par la moelle épinière. Celle-ci est parcourue par des voies descendantes, qui acheminent les signaux électriques du cerveau vers les neurones moteurs, et des...
  • CERVELET

    • Écrit par Jean MASSION
    • 6 835 mots
    • 13 médias
    Deux types de boucles ont été décrites entre le cervelet et la moelle, qui interviennent dans le contrôle du mouvement et pour lesquelles le langage cybernétique a été emprunté. Les boucles de rétroaction externe sont formées par les afférences issues de l'exécution du mouvement qui viennent...
  • COMPRESSION MÉDULLAIRE

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 371 mots

    Selon qu'elles sont le résultat d'une évolution lente ou qu'elles se sont constituées brusquement, les compressions de la moelle épinière, dites compressions médullaires, dans le canal rachidien posent des problèmes bien différents.

    La compression médullaire lente...

  • DÉFAUTS DE FERMETURE DU TUBE NEURAL

    • Écrit par Universalis
    • 599 mots

    Ces malformations concernent tout défaut congénital du cerveau ou de la moelle épinière, résultant du développement anormal du tube neural (élément précurseur de la moelle épinière) au cours des premières étapes de la vie embryonnaire. Les défauts de fermeture du tube neural...

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Voir aussi