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WEBER MAX (1864-1920)

Weber est de tous les sociologues modernes celui dont le rayonnement fut et reste le plus grand, tant par l'admiration que par la contestation qu'il suscite. Certaines de ses œuvres continuent à faire l'objet de vifs débats, comme à l'époque de leur parution. On a souligné son extraordinaire personnalité, son érudition encyclopédique et son tempérament volcanique, mis au service d'une vision particulièrement aiguë des choses. Depuis la première traduction en russe d'une de ses œuvres jusqu'aux travaux qui se sont multipliés au Japon, il n'a cessé d'influencer d'une manière déterminante l'évolution de la sociologie dans tous les pays. On aurait cependant tort de ne considérer que l'œuvre du sociologue, car Weber fut aussi un remarquable juriste, un brillant économiste, un historien de grande classe. Mais de nos jours on met davantage l'accent sur la dimension philosophique et politique de sa pensée, car, en ce domaine aussi, il fut l'égal des plus grands esprits de sa génération, par exemple Husserl, Simmel ou Scheler.

L'homme et l'œuvre

Max Weber est né à Erfurt, dans une famille d'industriels protestants, mais son père a fait carrière dans la politique comme représentant du Parti libéral-national. Après des études poursuivies aux universités de Heidelberg et de Berlin, il commença par enseigner le droit à cette dernière université, puis, très rapidement, il se tourna vers l'économie. Il fut l'un des pionniers de l'enquête sur le terrain avec sa double étude sur les ouvriers agricoles à l'est de l'Elbe. Ses premiers écrits portent sur les sociétés commerciales au Moyen Âge et sur l'histoire agraire de l'Antiquité. À trente ans, il fut nommé professeur d'économie à l'université de Fribourg, puis quelques années plus tard à celle de Heidelberg, mais il dut abandonner l'enseignement pour raisons de santé. Tout en menant une activité politique marginale et, occasionnellement, celle de journaliste, il s'orienta vers la philosophie méthodologique et l'épistémologie. En 1905, paraît un ouvrage qui va faire grand bruit : L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme. Puis ce furent les importants travaux de sociologie économique, de sociologie religieuse, de sociologie juridique, etc., dont certains ne parurent qu'après sa mort. Ils ne furent interrompus que par un séjour volontaire à l'armée au début de la guerre de 1914-1918. Adversaire de l'empereur Guillaume II, il s'engagera davantage dans la politique après la défaite allemande en 1918. Il revint à l'université de Munich en 1919 pour y enseigner la sociologie, mais il mourut l'année suivante. De ces dernières années datent également des écrits importants tels que l'étude sur la neutralité axiologique et les deux célèbres conférences sur la vocation du savant et la vocation du politique.

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université des sciences humaines de Strasbourg.

Classification

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