DENIS MAURICE (1870-1943)
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Le rénovateur et l'historien de l'art religieux
Les deux dernières décennies de la vie de Maurice Denis sont en grande partie consacrées à son entreprise de rénovation de l'art religieux grâce à la fondation des Ateliers d'art sacré en 1919. Il cherche à « baptiser l'art moderne », selon une formule de son importante Histoire de l'art religieux parue en 1939 et se montre ainsi fidèle à une intuition exprimée dans les premières pages de son Journal, en 1886 : « la peinture est un art essentiellement religieux et chrétien ». Le peintre a, dès 1901, décoré l'église Sainte-Marguerite du Vésinet (Yvelines), il peint en 1916 l'abside de l'église Saint-Paul de Genève et continue dans cette voie jusqu'à sa mort puisque ses dernières créations sont un Chemin de croix et une Résurrection pour la basilique de Thonon-les-Bains en 1943. Ce travail personnel considérable et ce souci de former au sein des Ateliers des artistes-artisans capables de travailler pour l'église catholique ont été par la suite, après 1945, condamnés au nom d'un modernisme radical par le père Couturier, dominicain lui-même issu des Ateliers mais qui choisit une voie bien différente pour réconcilier l'art moderne et l'église catholique, celle de l'appel aux plus grands génies de son temps comme Matisse ou Fernand Léger.
Les créations religieuses et profanes de Maurice Denis allaient alors entrer dans un purgatoire d'où elles ne commencent à sortir que depuis deux décennies, par suite du déclin des avant-gardes artistiques. Mais la place réelle de l'artiste au sein d'une histoire renouvelée de la peinture du xxe siècle reste encore à déterminer.
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Écrit par :
- Paul-Louis RINUY : professeur d'histoire et de théorie de l'art contemporain, université de Paris-VIII
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HISTOIRE DE L'ART RELIGIEUX, Maurice Denis - Fiche de lecture
Le gros volume publié par Maurice Denis (1870-1943) à la fin de sa vie n'est pas, à proprement parler, un ouvrage théorique. Au terme de sa carrière, il couronne néanmoins plus d'un demi-siècle de réflexions et de pratique artistique, qui illustre ce qu'il écrivait, dans son Journal en 1886, à seize ans : « La peinture est un art es […] Lire la suite
ABSTRAIT ART
Dans le chapitre « Abstraction, monochromie et fin de l'art » : […] La réduction moderniste conduit la peinture à la stricte monochromie, et on s'est demandé s'il s'agissait encore là d'art abstrait. Dans son journal, Yves Klein répond par la négative : il s'avoue « heureux de ne pas être un peintre abstrait ». Le premier tableau qu'il soumit à l'approbation du monde de l'art ne fut pas acceptée au Salon des réalités nouvelles de 1955. Les membres du comité d'org […] Lire la suite
ART SACRÉ
Dans le chapitre « Maurice Denis et la théorisation de l'art religieux » : […] Le xx e siècle s'est ouvert, en France, sur la séparation des Églises et de l'État (1905), ce qui a ralenti les initiatives en matière d'art religieux pour deux décennies. Des artistes, évoluant le plus souvent au sein de groupes ou de mouvements divers, ont fait état d'une quête spirituelle, que plusieurs ont pensé retrouver dans l'art médiéval. C'est le cas de Maurice Denis (1870-1943) qui se r […] Lire la suite
FORMALISME (arts)
Dans le chapitre « Diffusion du formalisme » : […] En France, le formalisme a suivi une tout autre ligne de développement. Il prend la forme d'une « grammaire » systématisée des arts décoratifs et du dessin chez le théoricien de l'art Charles Blanc (1813-1882). La célèbre formule manifeste du peintre nabi Maurice Denis (1890) – « Se rappeler qu'un tableau, avant d'être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote, est essentie […] Lire la suite
LIVRE
Dans le chapitre « Orientations des recherches graphiques » : […] « Aujourd'hui, écrit Huysmans en 1880, pour plaire à cette cohue d'acheteurs qui fait emplette de livres soi-disant de luxe, par prose, par vogue, il faut recommencer les mièvreries du dernier siècle... » Le livre Art nouveau doit d'abord être compris comme une réaction moderniste contre ce passéisme et cet éclectisme régnants. Il rapproche l'art du livre des arts vivants (affiche, architecture, […] Lire la suite
NABIS
Nabi ( nebiim au pluriel) signifie prophète en hébreu. À la fin de l'année 1888, quelques très jeunes peintres, entraînés par l'aîné d'entre eux, Paul Sérusier, choisirent de se grouper sous ce terme quelque peu mystérieux, qui leur fut révélé par leur ami Auguste Cazalis. Sérusier, en effet, subjugué par la personnalité et par l'art de Paul Gauguin qu'il venait de rencontrer à Pont-Aven, en Bre […] Lire la suite
PONT-AVEN ÉCOLE DE
En mai 1886, à Paris, eut lieu la huitième et dernière exposition des impressionnistes : douze années s'étaient écoulées depuis leur première manifestation chez Nadar. Au sein du groupe, des divisions s'étaient opérées. Les uns, comme Monet, demeuraient attachés à une analyse fidèle de la nature ; d'autres, à la suite de Manet (dont la disparition en 1883 avait été durement ressentie) et de Cézann […] Lire la suite
SÉRUSIER PAUL (1863-1927)
Sérusier, le « nabi à la barbe rutilante », selon la dénomination des nabis eux-mêmes, est avant tout, avec Maurice Denis, le théoricien et l'« intellectuel » du mouvement. Après des études brillantes il avait été massier à l'académie Julian, où il avait retrouvé Denis, Bonnard, Ranson, Ibels. En 1888, il se rend à Pont-Aven : Gauguin le convertit à la peinture « symboliste et synthétiste » et lui […] Lire la suite
SYMBOLISME - Arts
Dans le chapitre « Les dates et les théories » : […] Les difficultés sont de deux ordres. Dans ce que l'on est maintenant contraint d'appeler le « noyau » symboliste – ceux qui à l'époque même ont reçu ou revendiqué cette dénomination – les manières diffèrent à l'extrême : la peinture de Puvis paraît à cent lieues de celle de Gauguin, qui l'admirait pourtant ; le « tuyau de cheminée » de Carrière semble aux antipodes des joailleries de Gustave Mor […] Lire la suite
VERKADE JAN PETER WILLIBRORD (1868-1946)
Nature mystique, adepte de la théosophie (il tenta d'y initier Paul Sérusier) avant sa conversion au catholicisme, à laquelle n'est probablement pas étranger Maurice Denis (le « Nabi aux belles icônes »), le peintre hollandais Verkade (originaire de Zaandam, élève à Amsterdam de H. J. Haverman) a participé activement, dès son entrée au monastère bénédictin Saint-Martin de Beuron, au sud de la Forê […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Paul-Louis RINUY, « DENIS MAURICE - (1870-1943) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 05 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/maurice-denis/