MALACOSTRACÉS
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Richesse et diversité des péracarides
L'importance des péracarides dépasse de beaucoup celle des groupes précédents. Liés par quelques caractères communs – premier segment thoracique toujours soudé à la tête, quatre segments thoraciques libres au moins, péréiopodes présentant un « coude » entre carpe et propode, lamelles incubatrices (oostégites) chez les femelles, développement des œufs dans une cavité incubatrice, éclosion à un stade proche de celui de l'adulte –, les péracarides offrent cependant une étonnante diversité d'aspect qui résulte du plus ou moins grand développement ou de l'absence de carapace, de la possession d'yeux sessiles ou pédonculés, des dimensions de l'abdomen, en particulier. Leurs modes de vie sont très variés, puisqu'il y a parmi eux aussi bien des formes aquatiques pélagiques ou benthiques, que des formes terrestres et des formes parasites.
Unité morphologique et spécialisation écologique
Les mysidacés
Les mysidacés sont, parmi les péracarides, les seuls qui offrent un faciès caridien typique : une carapace protégeant une grande partie du thorax, mais soudée aux trois premiers segments au plus, des yeux pédonculés, des antennules biramées, des antennes avec un large exopodite en écaille ; les pattes thoraciques sont biramées, les premières sont toujours modifiées en pattes-mâchoires ; l'abdomen est bien développé, pourvu de pléopodes biramés, qui peuvent manquer ; les uropodes et le telson forment un éventail caudal. Le développement s'effectue dans la cavité incubatrice et, à l'éclosion, les jeunes ressemblent beaucoup aux adultes.
Malacostracés : péracarides à carapace
Quelques exemples de péracarides à carapace.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Leur mode de vie est uniforme : la grande majorité d'entre eux sont pélagiques, les uns se tenant dans les eaux superficielles, les autres à des profondeurs plus grandes, jusqu'à la zone abyssale.
Les mysidacés, dont on connaît onze cents espèces environ, sont en général de petite taille – 10 à 30 mm de longueur – et ressemblent à de petites crevettes ; mais des formes strictement bathypélagiques, les Gnathophausia, au corps d'un rouge intense, à la carapace prolongée par un long rostre vers l'avant et, vers l'arrière, par une épine aiguë, atteignent 20 cm.
Les espèces planctoniques pullulent dans la plupart des mers et, comme les copépodes et les euphausiacés, servent de nourriture à de nombreux animaux de plus grande taille, alors qu'eux-mêmes consomment des proies microscopiques retenues par leur appareil filtrant. Quelques espèces vivent dans les eaux douces, et notamment dans les lacs de l'hémisphère Nord : elles ne diffèrent que fort peu des espèces marines. D'autres sont confinées dans les grottes.
Les cumacés
Les cumacés présentent une spécialisation écologique tout à fait différente de celle des mysidacés : ce sont avant tout des animaux fouisseurs et leur aspect, assez uniforme dans l'ensemble, est naturellement tout autre.
Le céphalothorax renflé en fuseau est protégé par une carapace soudée à trois, rarement quatre, cinq ou six somites.
L'abdomen, long, grêle, très mobile, se recourbe fréquemment du côté dorsal et évoque ainsi quelque peu la queue d'un scorpion ; l'espèce la plus anciennement connue a, pour cette raison, reçu le nom de Cuma scorpioides. Les yeux sont soudés en un seul organe médian. Les trois premières paires de pattes thoraciques sont modifiées en pattes-mâchoires ; les deux suivantes servent à porter la nourriture à la bouche ; les trois dernières sont fouisseuses. Les pléopodes manquent toujours chez la femelle et quelquefois chez le mâle ; chez celui-ci, quand ils existent, ils sont biramés. Les uropodes sont longs et grêles. Les deux sexes se distinguent nettement par un caractère très apparent : les antennes sont rudimentaires chez la femelle, aussi longues que le corps chez le mâle.
Les cumacés, avec mille trois cent cinquante espèces connues, habitent toutes les mers, de la zone littorale aux fosses océaniques, jusqu'à 8 000 m de profondeur. Ils mènent une vie fouisseuse dans le sable ou la vase sableuse, se nourrissant de particules organiques. La plupart effectuent des migrations verticales vers la surface, la nuit. La lumière les attire et on les capture facilement en pratiquant des pêches au feu. Les plus petits mesurent à peine 1 mm, alors que les plus grands atteignent 35 mm. Quelques espèces sont adaptées aux eaux douces ou saumâtres.
Les tanaïdacés
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Écrit par :
- Jacques FOREST : professeur émérite, Institut océanographique
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Pour citer l’article
Jacques FOREST, « MALACOSTRACÉS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/malacostraces/