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COPÉPODES

Les copépodes constituent souvent l'élément dominant du zooplancton marin et jouent ainsi un rôle fondamental dans le cycle biologique des océans. Ils se nourrissent en effet d'organismes végétaux microscopiques et sont à leur tour consommés par de nombreux animaux, depuis les larves de poissons jusqu'aux baleines. Cela donne une première idée de l'importance de cette classe de crustacés, mais il faut immédiatement ajouter qu'elle ne comprend pas que des formes pélagiques : de très nombreuses espèces rampent sur le fond même, alors que d'autres vivent dans les interstices des sédiments, toutes servant de nourriture à des animaux de plus grande taille. Les copépodes ne sont pas confinés au domaine marin : ils sont abondants dans les eaux douces, aussi bien dans le plancton que sur le fond.

À toutes ces formes libres, dont on a pu dire qu'elles représentaient, par le nombre des individus, le groupe animal le plus important de la création, il faut joindre celles qui se sont adaptées au parasitisme. Chez les copépodes parasites, la diversité des structures et des modes de vie est plus grande que chez aucun autre groupe de crustacés, même s'ils n'ont pas atteint le degré de régression observé chez les cirripèdes rhizocéphales.

Jusqu'au milieu du xxe siècle, on distinguait deux ordres de copépodes, les copépodes vrais, ou Eucopepoda, et les Branchiura. Ces derniers forment un petit groupe homogène, aux espèces peu nombreuses, toutes parasites de poissons d'eau douce. Séparés aujourd'hui des copépodes et reconnus comme formant une classe distincte, ils seront néanmoins évoqués plus loin.

L'organisation des copépodes libres

Copépodes : calanoïde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Copépodes : calanoïde

Les copépodes sont si polymorphes et souvent, en ce qui concerne les parasites, si modifiés qu'aucune définition ne peut s'appliquer à l'ensemble du groupe. Cependant, en se reportant à la description d'un Calanus , on peut comprendre l'organisation de la grande majorité des formes libres.

Le corps apparaît comme divisé en deux parties. La région antérieure (ou prosome), longue et renflée, comprend la tête (ou céphalosome), à laquelle est soudé un segment thoracique (I), et cinq segments thoraciques libres (II-VI). La région postérieure, plus courte et plus étroite, constitue l'abdomen (ou urosome) qui, typiquement, compte cinq segments dont les deux premiers sont généralement fusionnés chez la femelle.

Les antennules, longues et multiarticulées, ont un rôle natatoire. Les antennes sont biramées et courtes. Les autres appendices de la région céphalique sont les mandibules et les maxillules, biramées, les maxilles et les maxillipèdes, uniramés. Chacun des cinq segments thoraciques libres porte une paire de pattes biramées (P 1 à P 4) ou simples (P 5). Il n'y a pas de pattes abdominales, mais le dernier segment porte une furca caudale d'une seule pièce.

Le tube digestif est simple, sans régions bien définies, et dépourvu de diverticules. La circulation est assurée par un cœur pourvu de trois ostioles, situé au niveau des premiers segments thoraciques libres. La chaîne nerveuse est courte, avec des ganglions distincts mais rapprochés. Il n'y a pas d'yeux composés pairs, mais un œil tel que celui que l'on trouve chez les nauplius, larves caractéristiques des crustacés ; cet œil nauplien comporte trois ocelles.

Les sexes sont séparés : il existe deux orifices génitaux chez la femelle, un seul chez le mâle, situés, dans les deux sexes, sur le premier segment abdominal.

Les Calanus peuvent être pris comme type du groupe auquel ils ont donné leur nom, les Calanoida, qui tous ont une structure assez proche dans ses grandes lignes de celle décrite ci-dessus. Quant aux autres copépodes libres, leur aspect s'écarte plus ou moins de celui des Calanus, par suite de la fusion de certains segments, de[...]

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Pour citer cet article

Jacques FOREST. COPÉPODES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Copépodes : calanoïde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Copépodes : calanoïde

Copépodes : le parasite du sprat - crédits : Encyclopædia Universalis France

Copépodes : le parasite du sprat

Copépodes : formes parasites - crédits : Encyclopædia Universalis France

Copépodes : formes parasites

Autres références

  • BIOCÉNOSES

    • Écrit par Paul DUVIGNEAUD, Maxime LAMOTTE, Didier LAVERGNE, Jean-Marie PÉRÈS
    • 9 774 mots
    • 8 médias
    ...Coccolithophoridés, des Tuniciers pélagiques (notamment les salpes), des Mollusques Hétéropodes, éléments importants des communautés tropicales. Pour les Crustacés Copépodes, qui sont le groupe le plus important du zooplancton dans toutes les eaux océaniques superficielles, la diversité spécifique est également beaucoup...
  • CRUSTACÉS

    • Écrit par Jacques FOREST
    • 7 679 mots
    • 7 médias
    ...protopodite, sont articulées deux rames, l' endopodite du côté interne, l' exopodite du côté externe. Un pléopode de décapode, une patte natatoire de copépode, présentent cette structure très simple, mais qui cependant n'est pas la plus fréquente. L'hypothèse selon laquelle une telle structure serait...
  • INQUILINISME

    • Écrit par Andrée TÉTRY
    • 225 mots

    Association groupant des animaux d'espèce différente en fonction d'une exigence d'ordre uniquement spatial sans qu'intervienne une nécessité d'ordre physiologique : une espèce inquiline cherche dans son hôte un abri. Le poisson Carapus (ancien fierasfer) s'abrite dans...

  • OCÉAN ET MERS (Vie marine) - Vie pélagique

    • Écrit par Lucien LAUBIER, Jean-Marie PÉRÈS
    • 7 202 mots
    • 8 médias
    ...nombre des espèces que par le pourcentage qu'il représente dans la biomasse totale, est celui des crustacés. Les plus importants de ceux-ci sont les copépodes, qui sont les principaux utilisateurs des productions primaire et paraprimaire, mais qui possèdent aussi des formes omnivores et des formes...

Voir aussi