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FUGGER LES

L'ascension : Jacob le Riche

Maître absolu de la firme, Jacob le Riche unit l'expérience de Rome, première place financière du monde, et de Venise, première place commerciale, siège du Fondaco dei Tedeschi. Outre les tissus et les épices, il entreprend le commerce des métaux et, au Tyrol, supplante, auprès de l'archiduc Sigismond, le Bavarois Baumgartner, de Kufstein. Après l'abdication de Sigismond (16 mars 1490) en faveur de l'archiduc Maximilien, roi des Romains depuis 1486, fils de l'empereur Frédéric III auquel il succède en 1493, Jacob consolide ses positions et définit la politique de sa maison : l'alliance avec les Habsbourg. Banquier de Maximilien, créant une succursale à Anvers, installé dans le comté de Kirchberg et la seigneurie de Weissenhorn que lui a cédés l'empereur, Jacob trouve en Hongrie, où la paix de Presbourg vient d'être signée (1491), une terre pionnière. Il s'associe avec Jean Thurzo, propriétaire d'établissements miniers, mais sans capitaux, et s'assure le monopole du commerce de l'argent et du cuivre. En 1499, pour éviter la surproduction, les Fugger fondent avec leurs concurrents d'Augsbourg un consortium destiné à contrôler le marché de ces métaux aussi bien à Venise, alors affaiblie par l'insurrection des Mamelucks en Égypte, qu'à Dantzig, débouché sur la Baltique, et à Anvers, où s'ouvrent pour les épices les routes nouvelles.

L'élection impériale de 1519, où Jacob, grâce à un prêt de 540 000 florins rhénans, décide du sort de Charles d'Espagne qui devient Charles Quint face à son rival François Ier, rend plus étroits les rapports entre les Habsbourg et les Fugger. L'Europe entière leur devient un marché, y compris l'Espagne, les Pays-Bas et le royaume de Naples. L'appui de l'empereur est décisif dans la lutte que Jacob doit mener sur deux fronts : l'un pour repousser les attaques de l'opinion et des diètes d'Empire contre les grandes sociétés dites à monopole, l'autre en Hongrie où le « parti national » qu'entraîne Étienne Zapolya obtient du roi Louis la condamnation de la firme Fugger-Thurzo et l'annulation des dettes de la couronne envers eux. Jacob mobilise ses amis, le blocus du cuivre hongrois est instauré. Un compromis est signé par l'intermédiaire du nonce. Jacob ne jouit pas de son succès, il meurt en pleine gloire, à soixante-six ans, le 31 décembre 1525, avant la mort de Louis de Hongrie, battu par les Turcs à Mohács (29 août 1526).

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Écrit par

  • : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Strasbourg

Classification

Pour citer cet article

Georges LIVET. FUGGER LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne du XVIe et du XVIIe s.

    • Écrit par Georges LIVET
    • 6 506 mots
    • 7 médias
    L'essentiel de la richesse, sinon de la puissance, demeure dans les villes : celles du Sud, avec Augsbourg et les Fugger, issues du trafic avec l'Italie, pénétrées des influences d'outre-monts, Nuremberg, patrie de Dürer, de Fischer, de Hans Sachs, de Martin Behaim ; celles du Nord, Hambourg,...
  • ZOOLOGIE (HISTOIRE DE LA)

    • Écrit par Valérie CHANSIGAUD
    • 9 226 mots
    • 7 médias
    ...animaux nouveaux qui arrivent en Europe, que l'on collectionne, que l'on cultive ou que l'on élève pour le plaisir et pour marquer son niveau social. C'est le cas des Fugger d'Augsbourg (actifs durant le xvie siècle et jusqu'à la fin de la guerre de Trente Ans), qui tirent leur richesse du...

Voir aussi