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JUSTINIEN Ier (482-565)

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Prospérité commerciale et essor intellectuel

L'Orient asiatique restait actif et prospère, et la Méditerranée, rendue au commerce international par la défaite vandale, était sillonnée par les marchands de Syrie et d'Égypte qui entretenaient un commerce important avec l'Occident, notamment avec la Gaule mérovingienne, où ils écoulaient le papyrus, les verreries syriennes, les produits des cultures de luxe (huile, vins fins, fruits secs), les cotons importés de l'Inde, les soieries. L'Empire communiquait avec Ceylan par l'intermédiaire du royaume éthiopien d'Axoum, avec les riverains de la mer Noire qui le ravitaillaient en esclaves, avec la Chine par la longue route caravanière d'Asie centrale où s'acheminait la soie. L'approvisionnement des ateliers byzantins en soie fut un des soucis majeurs de Justinien, et ses efforts persévérants pour faire entrer les peuples caucasiens et turcs dans la sphère d'influence byzantine s'expliquent en partie par la nécessité d'ouvrir à travers l'Asie une voie commerciale qui ne passât pas par la Perse et ne dépendît donc pas du bon vouloir des Sassanides. Mais ce n'est qu'à partir des années 552-554, quand des vers à soie exportés clandestinement de Chine eurent été introduits dans l'Empire, que celui-ci commença à se libérer du monopole perse en produisant la soie lui-même.

À l'activité économique de l'Empire sous Justinien correspond une vie intellectuelle et artistique tout aussi brillante, que l'empereur, comme il arrive souvent à Byzance, a stimulée et marquée de son influence personnelle. Les grandes réalisations artistiques du règne, en Orient comme en Occident, sont célèbres et, comme la littérature du temps, reflètent certains traits de la personnalité complexe du maître. Même dans la poésie mi-hellénistique, mi-chrétienne d'un Paul le Silentiaire, on retrouve l'ambiguïté d'un génie trop attaché aux prestiges du passé.L'œuvre de l'historien Procope respire le même sentiment de grandeur romaine qui anima le couple impérial, dont il a pourtant beaucoup médit ; et la foi chrétienne, aussi profonde qu'intolérante, qui inspira la politique religieuse de Justinien, trouve un écho fidèle dans les hymnes de Romanos le Mélode.

— José GROSDIDIER DE MATONS

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José GROSDIDIER DE MATONS. JUSTINIEN Ier (482-565) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

500 à 600. Reconquêtes - crédits : Encyclopædia Universalis France

500 à 600. Reconquêtes

Autres références

  • JUSTINIEN Ier (482-565), en bref

    • Écrit par
    • 214 mots
    • 1 média

    Succédant en 527 à son oncle Justin Ier un demi-siècle après la disparition de l'Empire d'Occident (476), Justinien, aidé de son épouse Théodora, est le dernier empereur byzantin à avoir réellement caressé l'espoir d'une reconstitution de l'unité politique impériale romaine autour...

  • ANTHÉMIOS DE TRALLES (2e moitié Ve s.-env. 534)

    • Écrit par
    • 794 mots
    • 1 média

    Architecte lydien né à Tralles dans la seconde moitié du ve siècle, Anthémios appartenait à une famille extrêmement cultivée. L'historien Agathias nous apprend que son père était un médecin réputé et que ses frères furent respectivement maître de rhétorique (Métrodore, qui s'installa à...

  • BÉLISAIRE (500 env.-565)

    • Écrit par
    • 733 mots
    • 1 média

    À la veille du vie siècle, l'Empire romain morcelé par les royaumes barbares semble appartenir à une histoire définitivement révolue. Cependant, à Constantinople, l'empereur Justinien Ier cherche à retrouver l'unité de l'ancienne puissance romaine et à reconquérir à l'Occident...

  • BYZANCE - L'Empire byzantin

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    • 17 médias
    ...Théodose II, en 438, fut promulgué aussi au nom de Valentinien III), explique l'énergie avec laquelle les empereurs orientaux de cette période, Justinien le tout premier, s'accrochèrent au passé, rêvèrent de reconstituer l'Empire universel. Ils ne portaient pas encore le titre grec de ...
  • CÉSAROPAPISME

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    • 2 médias
    Le règne de Justinien (527-565) est animé par la même volonté unitaire : il veut non seulement reconstituer l'unité politique du monde romain en Orient et en Occident, mais imposer l'unité de foi et intégrer l'Église à cet État unifié. Faire en un mot coïncider à nouveau les frontières de la Cité de...
  • Afficher les 17 références