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SMITH JIMMY (1928 ou 1925-2005)

D’autres, avant lui, se sont essayés à l’orgue électrique – puis électronique –, à commencer par Fats Waller et Count Basie qui, dès la fin des années 1930, touchent de cet instrument. Celui-ci connaîtra des stylistes originaux : Wild Bill Davis, Brother Jack McDuff, Don Patterson, Lonnie Smith, Jimmy McGriff, Johnny Hammond Smith, Marlowe Morris, Milt Buckner, Bill Doggett et même Ray Charles. Chacun a laissé sa trace mais nul ne conteste à Jimmy Smith le titre de maître absolu de l’orgue Hammond.

James Oscar Smith, Jr., naît le 8 décembre 1928 (cette année est plus probable que 1925, souvent citée) à Norristown, en Pennsylvanie. Son père, pianiste professionnel, lui met très tôt les doigts sur le clavier. Après sa démobilisation, en 1947, il se perfectionne en piano et étudie la contrebasse. Engagé à Philadelphie comme pianiste dans la formation de rhythm and blues de Don Gardner (1951-1954), il a l’occasion d’écouter Wild Bill Davis à l’orgue Hammond et, séduit par son jeu, commence en 1953 à pratiquer cet instrument. Jimmy Smith saura exploiter toutes les possibilités du célèbre modèle B-3, commercialisé en 1955 : attaques sauvages, contrastes de puissance, flexibilité du phrasé, souffle inextinguible, couleurs nouvelles...

Il commence à se produire en solo en 1954 et adopte la combinaison, inventée par son maître Davis, qui va faire sa gloire : le trio orgue, guitare et batterie. En 1956, après d’éclatants débuts au Smalls’ Paradise et au Café Bohemia de New York, il entame une longue collaboration avec le batteur Donald Bailey (1956-1963) et entre dans l’écurie de la maison de disques Blue Note. Pour elle, il gravera jusqu’en 1963 – en compagnie d’Art Blakey, Donald Byrd, Lou Donaldson, Kenny Burrell, Lee Morgan, Jackie McLean, Stanley Turrentine... – une série d’albums qui font date : A New Sound, A New Star : Jimmy Smith at the Organ (1956), A Date with Jimmy Smith (1957), The Sermon ! (1958), Crazy ! Baby (1960), Midnight Special (1960)... Son triomphe au festival de Newport 1957 établit sa notoriété internationale. Dès la fin des années 1950, Jimmy Smith inspire toute une génération d’organistes : Lou Bennett, Shirley Scott, Larry Young, Eddy Louiss, Georges Arvanitas... En 1962, il commence à enregistrer pour Verve, dans une veine plus commerciale, avec le grand orchestre d’Oliver Nelson : Walk on the Wild Side dans l’album Bashin’ : The Unpredictable Jimmy Smith connaît un succès extraordinaire. L’année suivante, il devient l’un des principaux artistes du label, auquel il restera fidèle jusqu’en 1973. Parmi ses nouveaux partenaires figure le guitariste Wes Montgomery, avec qui il grave en 1966 Jimmy & Wes : The Dynamic Duo (comprenant Down by the Riverside) et Further Adventures of Jimmy and Wes (comprenant O.G.D.). En 1965, il a signé la bande sonore du film La Métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre. Au début des années 1970, il arrête les tournées et se fixe en Californie, où il dirige, à Los Angeles, son propre club de jazz.

Au début des années 1980, il reprend goût aux concerts et retrouve le chemin des studios. Avec Eddie Harris au saxophone ténor, il enregistre l’album Keystone Korner : All the Way Live (1981), triomphe en 1989 au Chicago Jazz Festival aux côtés de ses vieux complices Turrentine, Donaldson et Burrell. Dans les années 1990, son répertoire devient de plus en plus « œcuménique », avec un blues mâtiné de bop, de soul, de funk et même de rock ; son album Dot Com Blues, enregistré en 2000, accueille ainsi B. B. King, Etta James, Keb’Mo’, Taj Mahal, Phil Upchurch, Dr. John... Jimmy Smith meurt le 8 février 2005 à Scottsdale (Arizona).

Le chanteur se montre convaincant, avec quelques effets empruntés à Ray Charles, et le pianiste démonstratif, friand de formules spectaculaires. L’organiste a marqué de façon décisive l’emploi de l’instrument[...]

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Pour citer cet article

Pierre BRETON. SMITH JIMMY (1928 ou 1925-2005) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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