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INONDATIONS

Les inondations peuvent se définir comme l'envahissement par l'eau douce ou salée de lieux terrestres habituellement émergés. Plusieurs causes et des processus complexes aboutissent à ce phénomène, dont l'ampleur peut conduire à une catastrophe majeure. On considère que les inondations sont responsables de plus de 60 p. 100 du total des morts provoqués par l'ensemble des catastrophes naturelles (séismes, éruptions volcaniques, glissements de terrain, cyclones et typhons, etc.), hormis les épidémies.

Trois types peuvent être distingués : les crues plus ou moins cycliques des fleuves, les crues subites et les inondations liées aux tempêtes cycloniques ou aux cyclones. On peut ajouter un quatrième type d'envahissement des eaux sur les terres émergées dont l'histoire du climat offre des exemples : celui qui est dû à l'avancée des mers sur les bordures continentales basses, consécutivement à un réchauffement climatique. Si ce phénomène est lent et ne risque pas de surprendre les populations concernées, il n'en reste pas moins qu'il aurait, s'il se produisait de nos jours, des conséquences socio-économiques considérables.

Le climat est bien évidemment la cause commune de ces quatre types de débordements ; néanmoins les inondations ne doivent pas être considérées comme des catastrophes purement naturelles. En effet, certaines pratiques agricoles et certaines politiques d'urbanisation aggravent le risque d'inondation. La parade réside donc à la fois dans de bonnes prévisions météorologiques, permettant de prévenir les populations, et dans un aménagement raisonné du territoire qui n'amplifie pas l'accumulation rapide des eaux et évite l'installation de personnes dans des zones exposées. Il est vrai cependant que les plaines inondables ont toujours attiré l'homme car, d'une part, ce sont des voies de communication aisées entre les régions et il est commode de s'y installer et, d'autre part, les alluvions et les limons apportés par les eaux donnent des terres très fertiles.

Les crues des fleuves

Le débordement des eaux d'un fleuve hors de son lit mineur, pour emplir son lit moyen ou son lit majeur, se produit généralement après des périodes plus ou moins longues de précipitations qui n'ont pas besoin d'être particulièrement intenses. Ce type d'inondation, le plus fréquent, n'est pas soudain et les habitants des régions concernées peuvent observer la montée des eaux jusqu'à ce qu'ils soient contraints de quitter les lieux.

Les crues et le lit majeur des rivières - crédits : VMGROUP

Les crues et le lit majeur des rivières

Crue de fleuve à Francfort-sur-le-Main (Allemagne) - crédits : Fabian Sommer/ picture alliance/ Getty Images

Crue de fleuve à Francfort-sur-le-Main (Allemagne)

Plusieurs facteurs, autres que climatiques, peuvent prédisposer un fleuve à quitter son cours naturel. Un faible ou, à l'inverse, un fort dénivelé du tracé accentue le risque d'inondation. Ainsi, le Mississippi, long de 3 780 kilomètres (ou de 6 800 km si l'on considère l'artère formée par le Missouri et les fleuves en aval de leur confluence), s'écoule sur une pente très faible puisque sa source – le lac Itasca, Minn. – n'est située qu'à 450 mètres d'altitude : le fleuve, qui décrit tresses et méandres, ne demande qu'à s'étaler. La crue la plus meurtrière du Mississippi, en 1927, inonda 66 000 kilomètres carrés sur sept États. Officiellement 246 personnes périrent (plus sûrement 500) et 650 000 se retrouvèrent sans abri. Depuis lors, des travaux colossaux ont été réalisés (digues, évacuateurs de crues, barrages régulateurs, canaux de décharge, etc.) pour tenter de maîtriser le fleuve. Mais les inondations de 1973, celles de juillet-août 1993 (équivalentes à celles de 1927) et celles de 2001 montrèrent que le Mississippi est difficilement domptable. Toutefois, les travaux de protection et l'évacuation des populations ont permis de limiter les catastrophes : 23 morts et 70 000 sans-abri en 1973, 45 morts et des dizaines[...]

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Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015

Classification

Pour citer cet article

Yves GAUTIER. INONDATIONS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Les crues et le lit majeur des rivières - crédits : VMGROUP

Les crues et le lit majeur des rivières

Crue de fleuve à Francfort-sur-le-Main (Allemagne) - crédits : Fabian Sommer/ picture alliance/ Getty Images

Crue de fleuve à Francfort-sur-le-Main (Allemagne)

Les divers types de crues et les inondations dans le Gard en septembre 2002 - crédits : VMGROUP

Les divers types de crues et les inondations dans le Gard en septembre 2002

Autres références

  • INONDATIONS EN FRANCE

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 1 371 mots
    • 2 médias

    Fin mai et début juin 2016, de nombreuses crues et inondations ont affecté une grande partie de l’Europe, provoquant dix-neuf morts et d'importants dégâts matériels en particulier en Allemagne, en France, en Belgique, en Suisse, en Autriche, en Moldavie et en Roumanie. En France, où l’on a enregistré...

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations continentales

    • Écrit par Roger COQUE
    • 5 056 mots
    • 12 médias
    Toute cause susceptible de provoquer un ralentissement du flot entraîne un état de surcharge. Un cas banal est celui du débordement des crues dans le lit d'inondation. Le freinage provoqué par la diminution de la profondeur et le rôle de piège joué par la végétation arborée et buissonnante...
  • BANGLADESH

    • Écrit par Alice BAILLAT, Universalis
    • 8 418 mots
    • 9 médias
    ...la vitalité de ce réseau hydrographique sont source de vie autant que de mort. Si la fertilité des terres du Bangladesh dépend de la crue des fleuves, ses inondations endommagent les infrastructures (routes, bâtiments, réseaux de communication, digues) et fragilisent une population déjà vulnérable....
  • BHOLA (cyclone de)

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 1 250 mots
    • 2 médias
    Au nord du golfe du Bengale, le Bangladesh et le Bengale-Occidental (un État de l’Inde) sont en grande partie occupés par le delta du Gange-Brahmapoutre et se trouvent régulièrement confrontés à d’importantes inondations, conséquences des débordements de ces fleuves, en particulier au moment...
  • CAMBODGE

    • Écrit par Philippe DEVILLERS, Universalis, Manuelle FRANCK, Christian LECHERVY, Solange THIERRY
    • 25 909 mots
    • 24 médias
    ...de plaines rizicoles, d'étendues d'herbes et de forêts en une paillasse brune, piquetée de palmiers à sucre. Lors de la saison des pluies, en revanche, l'inondation recouvre pour partie les meilleures terres. Le cours du Tonlé Sap, qui récupère habituellement le trop-plein des eaux des lacs et se jette...
  • Afficher les 33 références

Voir aussi