INDE (Le territoire et les hommes)Géographie
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Capitale | New Delhi |
Langues officielles | anglais, hindi |
Unité monétaire | roupie (INR) |
Population | 1 357 181 000 (estim. 2022) |
Superficie (km2) | 3 287 469 |
Grands contrastes de l'occupation humaine
La répartition des activités de production résulte à la fois de facteurs naturels et historiques. Elle marque profondément les paysages. D'une manière générale, c'est la productivité de l'agriculture qui explique les différences de densité de population, bien que les activités de l'industrie et des services viennent y ajouter leurs effets, désormais fondamentaux, pour expliquer le développement dans certaines régions et la recomposition en cours du territoire national. Enfin, bien que la société indienne soit dans son ensemble profondément marquée par l'hindouisme et les traits qui le caractérisent, dont le système des castes, les différenciations culturelles au sein du territoire ne sont pas négligeables. Ces différenciations, notamment linguistiques, jouent un rôle important dans l'organisation des territoires.
Les activités de production
Les systèmes agricoles
Longtemps marquée par des retards dans les techniques de fertilisation, les modes de culture, la sélection des plantes cultivées, l'agriculture indienne a connu des transformations profondes depuis les années 1950. La « révolution verte » a permis une croissance de la production suffisante pour faire face à l'augmentation continue d'une population passée de 350 millions à plus de 1,2 milliard d'habitants depuis l'indépendance. Cette modernisation fondée sur l'association de l'irrigation, de l'emploi des engrais artificiels, de traitements chimiques et de la généralisation de variétés améliorées, a prolongé l'effort millénaire des agriculteurs indiens pour mettre au point une agriculture permanente dans l'essentiel du pays. Elle a augmenté la productivité de systèmes de cultures diversifiés en fonction de données naturelles et d'héritages historiques plus ou moins anciens.
D'une manière générale, le point le plus important est l'adaptation au climat à saisons sèche et humide alternées. On distingue à peu près partout deux saisons agricoles. Celle des cultures kharif correspond à la période des pluies : les semailles sont faites immédiatement après les premières averses, la récolte cinq à six mois plus tard. Celle des cultures rabi s'étend sur la saison de postmousson et la saison fraîche et sèche. Le froid n'est pas un obstacle important bien qu'il exclue les cultures de riz dans les parties les plus septentrionales. L'obstacle principal est la sécheresse. La culture rabi n'est possible que dans des circonstances assez particulières. Dans le nord, on peut profiter de quelques pluies d'hiver, qui tombent à un moment où l'évaporation est réduite ; ailleurs, le rabi n'est guère pratiqué que dans les périmètres irrigués ou dans les sols profonds à fort pouvoir de rétention d'eau, où les réserves accumulées pendant l'été peuvent être mises à profit pendant plusieurs mois. De toute façon, les récoltes rabi doivent être faites avant la saison chaude et sèche qui empêche toute vie végétale.
Ainsi, l'agriculture dépend largement de la quantité globale des pluies et de leur répartition dans l'année. Cependant, une ancienne pratique de l'irrigation est venue corriger les effets de la répartition naturelle des précipitations dans le temps et dans l'espace. En Inde, il y a assez peu de régions où l'irrigation soit créatrice, c'est-à-dire où elle soit une condition sine qua non de l'agriculture, comme elle l'est dans les pays d'oasis. C'est cependant le cas dans certaines parties du Rajasthan. Ailleurs, il s'agit surtout d'une irrigation « améliorante », qui permet d'intensifier l'agriculture. À cet égard, son rôle est double. D'une part, elle sert à régulariser les cultures kharif. Dans beaucoup de régions, en effet, les pluies accumulent des quantités d'eau insuffisantes, et les apports sont irréguliers. Même un mois « normalement arrosé » comporte souvent des périodes de plusieurs jours à pluies faibles ou nulles ; d'une année à l'autre, aussi, les précipitations varient beaucoup. L'irrigation servira donc à accumuler sur les champs l'eau tombée sur des vastes espaces, à la transférer de régions très pluvieuses vers celles qui sont moins favorisées ; elle permettra aussi de régulariser les apports. En deuxième lieu, l'irrigation garde en réserve une partie de l'eau tombée pendant la saison des pluies et l'utilise en saison sèche pour les cultures rabi. Ce second type de techniq [...]
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Écrit par :
- Philippe CADÈNE : professeur de géographie
- François DURAND-DASTÈS : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
- Georges MASCLE : agrégé de l'Université, docteur ès sciences professeur à l'université Joseph-Fourier, Grenoble, directeur du Laboratoire de géodynamique des chaînes alpines
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Voir aussi
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- CHHATTISGARH
- CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE
- CULTURE IRRIGUÉE
- CULTURE SOUS PLUIE
- SYSTÈMES DE CULTURES agronomie
- DENSITÉ DE POPULATION
- EAU agriculture
- EAUX SOUTERRAINES
- GÉOGRAPHIE URBAINE
- INDE économie
- INDE langues et littératures
- IRRIGATION
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- POLITIQUE INDUSTRIELLE
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- RÉVOLUTION VERTE
- RIZICULTURE
- SÉCHERESSE
- SORGHO
Pour citer l’article
Philippe CADÈNE, François DURAND-DASTÈS, Georges MASCLE, « INDE (Le territoire et les hommes) - Géographie », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 24 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/inde-le-territoire-et-les-hommes-geographie/