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GRANDE MOSQUÉE DE CORDOUE (repères chronologiques)

710 La première incursion d'armées musulmanes dans la péninsule Ibérique est dirigée par un berbère du nom de Tarīf, et suivie, au printemps 711, par une expédition beaucoup plus massive, commandée par un autre berbère du nom de Tāriq (de là les noms de Tarifa et de Gibraltar : Djabal al-Tāriq, la montagne de Tāriq). Puis le dignitaire arabe Mūsā ibn Nusayr prit les rênes de la conquête.

755 Arrivée, en Espagne, de ‘Abd al-Rahmān Ier, descendant de la famille califale omeyyade évincée du pouvoir en Syrie. En 756 il se proclame émir et installe sa capitale non à Séville, comme les premiers gouverneurs musulmans, mais à Cordoue.

785-786 Fondation d'une nouvelle mosquée du Vendredi, à Cordoue, par ‘Abd al-Rahmān Ier, sur le site d'une ancienne église, sur la rive droite du Guadalquivir.

833-852 L'émir ‘Abd al-Rahmān II repousse le mur qibla de la mosquée en prolongeant les nefs de huit travées nouvelles ; en effet, la ville de Cordoue ayant bénéficié d'un essor démographique considérable, la mosquée était devenue trop exiguë pour la réunion de la communauté des fidèles le vendredi.

951-958 Le calife ‘Abd al-Rahmān III (il s'était attribué le titre califal en 929) fait élever un minaret au nord de la cour, à côté de l'entrée principale. Ce minaret fut transformé, au xvie siècle, en clocher, connu sous le nom d'Alminar. Le même souverain fait agrandir la cour, l'entourer d'un portique sur trois côtés et consolider sa face sud, fragilisée par la poussée des arcades de la salle de prière, arcades devenues trop longues depuis l'agrandissement du ixe siècle.

961-971 Agrandissement de la mosquée par le calife al-Hakam II, qui fait encore repousser le mur qibla par l'ajout de douze travées aux nefs antérieures. Les quatre coupoles sur nervures et le mihrāb avec son revêtement de mosaïque à fond d'or, en pâte de verre d'origine byzantine, datent de cette époque, de même que l'introduction des arcs polylobés qui s'entrelacent et se superposent.

978-979 Al-Mansūr, le tout puissant ministre et maire du palais qui régnait à la place du calife-enfant Hishām, fait élargir la mosquée du côté est : huit nouvelles nefs s'étendent sur toute la longueur de l'édifice qui atteint alors ses dimensions définitives (190 mètres × 140 mètres).

1236 Conquête de Cordoue par Ferdinand III de Castille, qui fait installer, dans la mosquée, la chapelle de Saint Clément.

Fin du xve siècle Érection d'une église dans la partie nord de l'adjonction d'Al-Mansūr.

1523-1607 Construction de la cathédrale actuelle au centre de la Grande Mosquée, qui domine les toitures de la mosquée.

— Marianne BARRUCAND

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art et d'archéologie islamiques à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Marianne BARRUCAND. GRANDE MOSQUÉE DE CORDOUE - (repères chronologiques) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANDALOUSIE

    • Écrit par Michel DRAIN, Marcel DURLIAT, Philippe WOLFF
    • 10 381 mots
    • 17 médias
    Son œuvre essentielle fut la construction d'une nouvelle mosquée entre 785 et 788. Considérablement accrue par ses successeurs, cette œuvre ne représente que l'angle nord-ouest du bâtiment actuel ; elle n'en demeure pas moins le premier édifice important de l' Islam en Espagne et son style fut...
  • ESPAGNE (Arts et culture) - L'art espagnol

    • Écrit par Marcel DURLIAT
    • 5 038 mots
    • 11 médias
    Le départ en fut donné par la venue de l'émir omeyyade ‘Abd al-Rahman Ier, qui rêvait de faire revivre en Andalousie sa Syrie perdue. De fait, la mosquée de Cordoue, dans son premier état datant de 785, doit beaucoup à la Grande Mosquée de Damas et à celle d'Al-Aqsa à Jérusalem, mais elle...
  • ISLAM (La civilisation islamique) - L'art et l'architecture

    • Écrit par Marianne BARRUCAND
    • 16 014 mots
    • 18 médias
    Le chef-d'œuvre de cette architecture est sa première construction importante : la Grande Mosquée de Cordoue. L'édifice de fondation, de plan basilical traditionnel, tire son originalité de l'utilisation de supports superposés (chaque colonne est surmontée d'un pilier) et reliés par deux séries d' arc...

Voir aussi