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GAMBIE

Nom officiel

République de Gambie (GM)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Adama Barrow (depuis le 19 janvier 2017)

      Capitale

      Banjul

        Langue officielle

        Anglais

          Unité monétaire

          Dalasi (GMD)

            Population (estim.) 3 041 000 (2024)
              Superficie 10 689 km²

                L'histoire : des royaumes mandingues à la république moderne

                Les royaumes locaux et la pénétration européenne

                Les régions riveraines du fleuve Gambie ont été entre le xive et le xviie siècle liées à l'empire du Mali, sans que cela ait empêché la constitution d'entités politiques relativement autonomes. D'importantes migrations eurent lieu au cours de cette période, qui modifièrent la configuration humaine et politique de la région. De petits États mandingues virent le jour, comme ceux de Niumi, Baddibu, Haut-Niami, Bas-Niami et Wuli sur la rive nord ; et Kombo, Foni, Kiang, Jarra, Niamina, Eropina, Jamira, Tomani et Kantora sur la rive sud. Chacun de ces États avait à sa tête un roi (mansa) choisi par un conseil dans un lignage donné.

                Les premiers contacts avec les Européens remontent au xive siècle, sous l'impulsion du Portugal. En 1455, le Vénitien Cadamosto, agissant pour le compte de Henri le Navigateur, explora l'embouchure du fleuve. Il signa un traité avec le chef du Baddibu et acquit de l'or et des esclaves. Pendant plus d'un siècle, les Portugais entretinrent des relations suivies avec la Basse-Gambie. Par la suite, les Anglais et les Français pénétrèrent à leur tour le pays, attirés par la perspective de richesses aurifères légendaires. En 1620-1621, l'Anglais Richard Jobson remonta la Gambie jusqu'au royaume de Tenda. Cependant, le premier établissement européen permanent fut fondé sur une île de l'embouchure par des citoyens de la petite principauté balte de Courlande (Lettonie) en 1651. Ils en furent chassés dix ans plus tard par des membres de la compagnie des Royal Adventures Trading in Africa qui nommèrent l'île St. James, du nom du roi anglais de l'époque. De leur côté, les Français établirent un comptoir à Albréda, sur la rive nord, en 1681. Pendant un siècle, ce fut la traite des esclaves qui constitua l'essentiel des activités commerciales européennes. En 1783, le traité de Versailles attribua la Gambie à l'Angleterre ; mais celle-ci ne s'intéressa guère à son territoire. Cependant, lorsque les Britanniques décidèrent d'abolir la traite négrière (1807), ils installèrent dans l'île de St. Mary, noyau de la future Bathurst, une base pour déjouer le trafic illégal d'esclaves.

                L'administration britannique

                En 1821, la Gambie devint colonie de la Couronne ; mais, jusqu'en 1843, celle-ci fut administrée par le gouverneur de Freetown en Sierra Leone. En 1857, la France céda aux Anglais le comptoir d'Albréda, contre celui de Portendick en Mauritanie. Dans la seconde moitié du xixe siècle, l'histoire de la Gambie fut traversée par un important renouveau religieux islamique qui prit les autorités traditionnelles pour cible. Ce mouvement posa de graves problèmes au pouvoir colonial. Ces conflits sont connus sous le nom de guerres Soninkés- Marabouts : le premier terme désignant les princes mandingues et le second les réformateurs musulmans. Dans le royaume de Kombo, l'action des marabouts Fode Kabba et Fode Silla fut un facteur de troubles pendant plusieurs années. Fode Silla fut vaincu en 1894. Fode Kabba, lui, se réfugia en Casamance, d'où il faisait des incursions en territoire britannique. Il fut tué en 1901.

                De son côté, Alfa Molloh, disciple peul de la Tijaniyya, s'attaqua aux royaumes de Jimara et de Tomani et fonda le royaume de Fuladu. À sa mort, en 1881, sa succession fut cause de divisions entre membres de sa famille. Mais la tentative la plus sérieuse d'établir une théocratie musulmane fut celle de Ma Bâ. Celui-ci appartenait aussi à la Tijaniyya et avait pris le pouvoir au Baddibu en 1861. Rapidement, il soumit le Niumi et attaqua Kiang. Il mourut en 1867 lors d'une bataille décisive contre le royaume du Sine. Cette défaite et les querelles qui surgirent entre ses successeurs interdirent la[...]

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                Écrit par

                • : directeur de recherche au C.N.R.S.
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Christian COULON et Universalis. GAMBIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Gambie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Gambie : carte physique

                Gambie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Gambie : drapeau

                Autres références

                • GAMBIE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                  • Écrit par Marc MICHEL
                  • 12 424 mots
                  • 24 médias
                  ...revêtit donc une importance considérable. On n'en peut dire autant de deux autres territoires de l'Afrique de l'Ouest anglophone, la Sierra Leone et la Gambie. Dans ces deux petits pays aux ressources très modestes, la Grande-Bretagne comptait agir sans hâte, avec les précautions nécessaires pour assurer...
                • BANJUL, anc. BATHURST

                  • Écrit par Universalis
                  • 467 mots
                  • 1 média

                  Capitale de la Gambie et port de la côte atlantique, Banjul (anc. Bathurst) se dresse sur l'île Sainte-Marie, près de l'embouchure du fleuve Gambie. La ville, qui compte 34 828 habitants (recensement 2003) dans ses murs et 523 589 dans l'agglomération, est la deuxième du pays par la taille....

                • SÉNÉGAL

                  • Écrit par François BOST, Universalis, Vincent FOUCHER
                  • 10 071 mots
                  • 8 médias
                  ...fleuve Gambie naît aussi dans le Fouta-Djalon et se termine par un estuaire dans l'Atlantique. Mais la plus grande partie de son cours est située en Gambie, petit pays de 11 295 kilomètres carrés qui s'immisce en doigt de gant à l'intérieur du territoire sénégalais. Le pays est également traversé par...

                Voir aussi