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ÉTRUSQUES, en bref

L’Italie des Étrusques

Sur le plan géographique, c’est une grande partie de l’Italie actuelle qui est placée sous la domination ou l’influence des Étrusques. Si le cœur de l’Étrurie correspond au territoire limité par l’Arno, le Tibre et la mer Tyrrhénienne (aujourd’hui la Toscane, le Latium septentrional et l’Ombrie occidentale), les Étrusques tiennent aussi une grande partie de la plaine du Pô autour de Bologne (l’étrusque Felsina) et de la Campanie, autour de Capoue.

Quant aux deux mers qui bordent l’Italie centrale, elles témoignent par leur seul nom du rôle maritime des Étrusques : à l’ouest, la mer Tyrrhénienne signifie « étrusque » en grec, et l’Adriatique tire son nom du port étrusque d’Adria au nord du delta du Pô. Divers auteurs grecs ont souligné le fait que les Étrusques exerçaient dans le bassin occidental de la Méditerranée une véritable thalassocratie, autrement dit une domination, militaire et commerciale, sur les mers et par les mers. À côté de victoires navales, par exemple sur les Phocéens en 540 av. J.-C., les Étrusques ont pu exporter leur vin sur de nombreuses côtes, et surtout en Gaule (Marseille antique, Languedoc), où des épaves contenant des milliers d’amphores vinaires étrusques ont été découvertes.

L’Étrurie n’est pas un empire centralisé et homogène ; il s’agit, comme en Grèce, d’un ensemble de cités-États avec leur métropole, leurs villes secondaires et leur territoire. Tous les auteurs anciens précisent que les Étrusques étaient dotés d’une dodécapole, une ligue de douze cités. À l’apogée de leur civilisation (viie-vie  siècle av. J.-C.), cette « ligue fédérale » devait comprendre les cités de Cerveteri, Tarquinia, Vulci, Vetulonia, Volterra, Populonia, Arezzo, Cortone, Chiusi, Pérouse, Volsinii et Véies. Mais il n’a jamais existé la moindre entente entre ces cités sur le plan militaire. C’est ainsi que Rome, profitant de leur non-entente militaire, a pu s’emparer de chaque cité l’une après l’autre. La dernière cité étrusque indépendante est conquise par les Romains dès 264 av. J.-C. : il s’agit de Volsinii (Orvieto d’aujourd’hui). Assujetti à Rome, le peuple étrusque acquiert la citoyenneté romaine à la suite de la guerre sociale (90-88 av. J.-C.). Mais si les Étrusques ont désormais perdu leur puissance militaire, cela ne les empêche pas de continuer à parler leur propre langue et d’avoir une grande production artistique et artisanale, qui reste identifiable pendant plus de deux siècles. Ainsi, chaque centre étrusque se distingue par un domaine d’excellence : Véies dans les terres cuites, Tarquinia dans l’art de la fresque funéraire, Vulci et Vétulonia dans la sculpture sur pierre, Arezzo dans le travail du bronze, Populonia dans la métallurgie.

Pour différentes raisons tenant à l’archéologie et à la continuité d’occupation sur les mêmes sites, les villes des vivants sont moins bien connues que les nécropoles. De puissantes murailles (Volterra, Cortone, Pérouse) protégeaient les villes de plusieurs milliers d’habitants. Les fouilles ont permis de mettre au jour des quartiers d’habitat et des résidences seigneuriales (Murlo, Acquarossa). À partir de 550 av. J.-C., les Étrusques ont adopté dans certaines villes (Orvieto, Cerveteri) un urbanisme orthonormé, avec des rues se coupant à angle droit.

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Jean-Paul THUILLIER. ÉTRUSQUES, en bref [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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