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LUBITSCH ERNST (1892-1947)

Une carrière exemplaire

Lubitsch fait ses débuts au théâtre en 1911, dans la troupe de Max Reinhardt, le Kammerspiele. Il joue son premier rôle au cinéma en 1913 et devient vite un acteur populaire. La guerre arrête cette ascension. « J'étais typé et personne n'écrivit de rôle qui pût me convenir. » Désormais, Lubitsch écrira donc ses propres rôles. C'est ainsi qu'à vingt-deux ans, à l'automne de 1914, il deviendra réalisateur.

Il faut déjà remarquer chez lui ce sens de l'adaptation, cette souplesse qui vont lui permettre de conduire une carrière exemplaire à travers des circonstances particulièrement hostiles (deux guerres, l'exil aux États-Unis). Lubitsch a toujours su retourner les obstacles et profiter de ce qui aurait dû le défaire. Ainsi, entre 1914 et 1922, dans la période la plus sombre de l'histoire de son pays, il réalise une ascension fulgurante. Non seulement il échappe à la guerre, mais il s'en sert : le succès triomphal de Madame Du Barry, en 1919, lui ouvre les portes de l'Amérique. Prudent, il reste à Berlin, consolide sa position, se fait désirer avant d'aller cueillir à New York les fruits de la renommée. En pleine crise économique, il tourne à Berlin des superproductions historiques (Anne Boleyn, La Femme du pharaon). Enfin, Mary Pickford l'invite à venir faire un film pour elle à Hollywood. En décembre 1922 commence la période américaine de Lubitsch, qui comprend dix films muets et dix-neuf films parlants.

Il a alors trente ans et vient d'épouser la comédienne Hélène Kraus. Ils se sépareront en 1930. De son second mariage – avec Vivian Gaye en 1935 – il aura une fille, Nicola, en 1938. Nouveau divorce en 1943. Lubitsch meurt quatre ans après, à cinquante-cinq ans. Dans ses films, les couples se font et se défont, avec une fin plus ou moins heureuse. Dans sa vie, Ernst Lubitsch semble avoir trouvé le bonheur en travaillant, comme François Truffaut, jusqu'à la limite de ses forces.

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma

Classification

Pour citer cet article

Jean COLLET. LUBITSCH ERNST (1892-1947) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cecil B. DeMille et Ernst Lubitsch - crédits : John Kobal Foundation/ Moviepix/ Getty Images

Cecil B. DeMille et Ernst Lubitsch

<it>La Veuve joyeuse</it>, E. Lubitsch - crédits :  Hulton Archive/ MoviePix/ Getty Images

La Veuve joyeuse, E. Lubitsch

<it>Ninotchka</it>, d'Ernst Lubitsch - crédits : Metro-Goldwyn-Mayer Inc./ Collection privée

Ninotchka, d'Ernst Lubitsch

Autres références

  • NINOTCHKA, film de Ernst Lubitsch

    • Écrit par Kristian FEIGELSON
    • 754 mots
    • 1 média

    Juif berlinois, Ernst Lubitsch (1892-1947) quitte l'Allemagne dès 1922 et poursuit à Hollywood une riche carrière. Il y devient le plus européen des cinéastes américains, promoteur d'une comédie à la fois psychologique et sentimentale que l'on résumera par l'expression ...

  • ALLEMAND CINÉMA

    • Écrit par Pierre GRAS, Daniel SAUVAGET
    • 10 274 mots
    • 7 médias
    Certains n'ont pas attendu le retour de la paix pour s'affirmer :Ernst Lubitsch, qui mêle un certain esprit berlinois et une touche d'humour juif, et qui, produit par Davidson, dirige lui-même ses comédies ; Paul Wegener, acteur et metteur en scène ; Richard Oswald, Joe May, Paul Leni, le scénariste...
  • CINÉMA (Aspects généraux) - Histoire

    • Écrit par Marc CERISUELO, Jean COLLET, Claude-Jean PHILIPPE
    • 21 694 mots
    • 41 médias
    La nécessité commerciale n'est nullement avilissante, comme en témoignent les comédies de Lubitsch et les mélodrames de Josef von Sternberg. Lubitsch (1892-1947) a réalisé ses premiers films en Allemagne dès 1915, puis il s'est expatrié en Amérique en 1922. Très vite, il s'est imposé comme un réalisateur...
  • COMÉDIE AMÉRICAINE, cinéma

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 5 126 mots
    • 18 médias
    Mais c'est le réalisateur d'origine allemandeErnst Lubitsch qui invente la sophisticated comedy. La « sophistication » concerne moins ici le sujet que le milieu social, le décor et surtout le raffinement stylistique qui joue avec maestria des vertus de l'ellipse, de la litote et du double langage....
  • COMÉDIE MUSICALE, cinéma

    • Écrit par Victor BACHY
    • 926 mots
    • 9 médias

    Par comédie musicale on entend, au cinéma, un spectacle de divertissement, bâti sur un scénario souvent ténu, où la musique, le chant et la danse tiennent une place de choix. La comédie musicale n'a donc pu naître qu'avec le cinéma parlant, et Le Chanteur de jazz(...

  • Afficher les 8 références

Voir aussi