KUṢĀṆA EMPIRE

Kuṣāṇa (en français : kouchan) est la transcription indienne du nom d'une dynastie originaire d'Asie centrale qui, au temps de sa plus grande puissance (ier-iiie s. de notre ère), parvint à réunir en un même empire l'Inde du Nord et la Bactriane, peut-être même le Xorezm (oasis de Khiva) et le bassin du Tarim, soit, pour parler en termes d'histoire contemporaine, la partie la plus peuplée et la plus riche de la République indienne, le Pakistan, l'Afghanistan (à l'exception peut-être de ses provinces occidentales), les républiques d'Uzbékistan et du Tadjikistan, la région autonome du Karakalpak et la région autonome du Xinjiang en Chine populaire.

Territoires soumis aux Kouchans

Territoires soumis aux Kouchans

Territoires soumis aux Kouchans

Territoires soumis à l'influence ou à l'autorité des Kouchans.

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

Mochica et Nasca dans les Andes. Les Han en Chine. Rome.


Les quatre siècles qui encadrent le début de…

L'histoire politique de cet énorme empire est à peine connue : seuls ont subsisté les noms de ses souverains les plus puissants. Encore ne peut-on leur assigner des dates absolument sûres. Mais l'importance de leur œuvre apparaît plus nettement chaque jour. De la vallée du Gange aux Pamirs, ils ont créé un vaste ensemble relativement épargné par la guerre, à la jonction de l'Inde, de l'Iran et de la Chine. Ainsi ont été créées les conditions d'un développement économique accéléré et d'un commerce international florissant. La sûreté des voies de communication, le mélange des populations, la multiplication des échanges furent éminemment favorables à la diffusion des idées et à la rencontre des courants artistiques. En même temps que l'hellénisation de l'Asie centrale et de l'Inde du Nord se poursuit, la civilisation indienne conquiert l'Asie centrale et pénètre en Chine. Des écoles artistiques très diverses se constituent, qui s'influencent mutuellement, et qui, par leur diversité même, reflètent bien le cosmopolitisme d'un empire multiracial et largement ouvert vers l'étranger.

L'histoire

La conquête nomade

Au nord et à l'est des plaines fertiles de la Bactriane (cours moyen de l'Oxus), irriguées depuis l'âge du bronze, s'étendent des steppes basses, de hauts plateaux, des déserts de sable où seules de rares oasis permettent l'établissement d'une population sédentaire. L'élevage y est possible, à condition que hommes et bétail puissent sans cesse se déplacer à la recherche de nouveaux pâturages. C'est le domaine privilégié d'une population nomade d'éleveurs se déplaçant à cheval, dont la survie est constamment menacée par la sécheresse et la surpopulation qui, toutes deux, réduisent la surface des pâturages disponibles. Aussi est-il souvent arrivé, depuis le IIe millénaire avant notre ère, que les tribus nomadisant dans la steppe eurasiatique aient cherché à s'assurer le contrôle des oasis irriguées d'Asie centrale.

Vers le milieu du iie siècle avant notre ère, les systèmes de défense que les Achéménides, les Séleucides, puis les monarques gréco-bactriens avaient organisés pour protéger la Bactriane de la menace nomade sont rendus inopérants par la décomposition politique du royaume gréco-bactrien. À la même époque se produisent des mouvements de population importants sur la frontière occidentale de la Chine. Il semble qu'on puisse les résumer ainsi. Chassés par les Xiongnu du Gansu, les Da-Yuezhi occupent le haut bassin de l'Ili et les environs du lac Balkhash (Balkhach) vers 160 avant notre ère, poussant vers le sud les tribus Sai (Saka) qui nomadisaient précédemment en cet endroit. Ils en sont eux-mêmes expulsés quelques années plus tard par les Wusun. On les trouve installés vers 130 avant notre ère au nord de l'Oxus : ces archers montés, au nombre de 100 000 ou 200 000, semblent avoir défait facilement les troupes gréco-bactriennes. À partir de 100 avant notre ère, ils franchissent le fleuve et occupent tout le territoire de la Bactriane précédemment grecque. Pendant le[...]

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Gérard FUSSMAN, « KUṢĀṆA EMPIRE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Territoires soumis aux Kouchans

Territoires soumis aux Kouchans

Territoires soumis aux Kouchans

Territoires soumis à l'influence ou à l'autorité des Kouchans.

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

Mochica et Nasca dans les Andes. Les Han en Chine. Rome.


Les quatre siècles qui encadrent le début de…

Couronne en or, art de l'Afghanistan

Couronne en or, art de l'Afghanistan

Couronne en or, art de l'Afghanistan

Couronne en or provenant de Tillia-tepe. Fin du Ier siècle avant J.-C.-début du Ie…

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 32 838 mots
    • 19 médias
    ...Certains les considèrent comme étant d'origine turco-mongole, tandis que d'autres voient en eux une branche des Scythes. Au début de l'ère chrétienne, les Kushana, qui après leur conquête de la Bactriane avaient adopté un mode de vie sédentaire et maîtrisé l'art de l'administration centralisée, déferlèrent...
  • BALKH

    • Écrit par Jean CALMARD
    • 340 mots
    • 1 média

    Maintenant modeste bourgade du nord de l'Afghanistan, Balkh (l'ancienne Bactres, capitale de la Bactriane) fut jadis une métropole prospère. Située dans une plaine autrefois fertile, à un carrefour de routes entre l'Iran, l'Inde et la haute Asie, elle fut l'un des berceaux des tribus...

  • BEGRĀM

    • Écrit par Jeannine AUBOYER
    • 868 mots

    À 60 kilomètres au nord de Kaboul, au confluent du Gorbhand et du Pañjshir, une ville de faible importance, flanquée au nord-ouest d'un poste militaire fortifié (l'actuel Bordj-i‘-Abdallah), semble avoir existé au vi e siècle avant J.-C. Détruite par Cyrus, restaurée par Darius, fortifiée...

  • GANDHĀRA

    • Écrit par Rita RÉGNIER
    • 629 mots
    • 1 média

    Dans l'Inde ancienne, « Gandhāra » désignait une région située à la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan actuels. Elle comprenait essentiellement, de part et d'autre de l'Indus, les territoires correspondant aujourd'hui aux districts de Peshāwar et de ...

  • INDE (Arts et culture) - L'art

    • Écrit par Raïssa BRÉGEAT, Marie-Thérèse de MALLMANN, Rita RÉGNIER
    • 43 156 mots
    • 67 médias
    Entre le i er et le iv e siècle de l'ère chrétienne, le subcontinent connut trois grands foyers de création artistique : le Gandhāra au nord-ouest, Mathurā au nord et Amarāvatī au sud-est. Ils furent dominés par la figuration de la personne humaine du Buddha, jusqu'alors prohibée. Outre une galerie d'effigies...
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Voir aussi