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BALKH

Afghanistan : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Afghanistan : carte administrative

Maintenant modeste bourgade du nord de l'Afghanistan, Balkh (l'ancienne Bactres, capitale de la Bactriane) fut jadis une métropole prospère. Située dans une plaine autrefois fertile, à un carrefour de routes entre l'Iran, l'Inde et la haute Asie, elle fut l'un des berceaux des tribus aryennes sur leur voie de pénétration vers le sud. Célébrée dans l'Avesta et les inscriptions achéménides, elle prospéra sous cette dynastie iranienne, puis devint le centre du royaume gréco-bactrien (Alexandre y épousa Roxane). Tombée aux mains des Yuezhi vers 125, elle devint, avec un de leurs clans, la capitale nordique de l'Empire indo-iranien des Kushans. Ceux-ci firent de cette ancienne métropole zoroastrienne un des hauts lieux du bouddhisme. Envahie par les Huns hephtalites (ve s.), disputée entre les Turcs et les Sassanides, Balkh est définitivement conquise par les Arabes au début du viiie siècle. Les nouveaux conquérants la surnomment « la Mère des villes » et elle devient bientôt un centre brillant de culture islamique et l'une des villes les plus prospères du Khurāsān dont elle fut, avant Nichapour, la capitale. Une famille originaire de Balkh (les Barmécides, surintendants d'un temple bouddhiste) fournit au califat abbasside ses plus brillants vizirs. Florissante sous les Sāmānides (xe s.), âprement disputée entre les Saldjūḳides et les Ghaznawides (xie s.), détruite par les Ghuzz (1115), prise par les Ḳara-Khiṭāy puis par les Ghūrides, elle tomba pour un temps dans l'orbite des Khārazmshāh avant d'être ruinée par les Mongols (1220). Après une brève renaissance sous les Tīmūrides (xve s.), elle déclina au profit de Mazar-i-Sharīf, après la redécouverte de la tombe d'Ali. Après la domination ouzbek, elle tomba aux mains de Ahmad shāh Durrānī (fondateur du royaume d'Afghanistan) en 1751 ; mais ce n'est qu'au milieu du xixe siècle que le contrôle afghan s'y exerça pleinement. Outre la masse informe de ruines imposantes d'édifices en terre, la plupart des vestiges sont de style timouride tardif. La mosquée Hadj-i Piyāda est peut-être la plus ancienne mosquée iranienne (milieu du viiie s. ?).

— Jean CALMARD

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Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)

Classification

Pour citer cet article

Jean CALMARD. BALKH [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Afghanistan : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Afghanistan : carte administrative

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    ...milieu du viie siècle sur deux fronts parallèles : par la ville de Herat au nord et par la province du Sistan au sud. De Herat, ils poussèrent vers Balkh, chef-lieu de l'ancienne Bactriane, où ils se heurtèrent aux Turcs, qui s'y étaient établis après la destruction de la puissance des Hephtalites....
  • ASIE CENTRALE

    • Écrit par Henri-Paul FRANCFORT, Frantz GRENET
    • 9 700 mots
    • 4 médias
    ...capitale, Afrasiab (Marakanda) et les sites de Kyzyl Tépé et Bandykhan Tépé offrent une image similaire, semblable encore à celle de la Bactriane – avec Balkh (Bactres), la « mère des villes », et Qunduz (Drapsaka) –, à celle de l'Arachosie avec Kandahar comme capitale, et celle de la Margiane,...

Voir aussi