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ÉLECTROPHYSIOLOGIE

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Électrologie médicale : électrodiagnostic et électrothéraphie

Historique

L' électrologie médicale n'a débuté vraiment qu'au xviiie siècle lorsque l'abbé Nollet étudia les décharges du courant statique dans un but curatif (1744) et que Jalabert traita paralysies et contractures par l'électricité (1747). L'étape suivante fut franchie par L.  Galvani (1780), qui démontra l'existence de la bioélectricité (électricité animale), et par A. Volta (1800), l'inventeur de la pile. En 1842, C. Matteuci décrit la différence de potentiel entre l'intérieur et la surface d'un muscle (courant de repos). E. Dubois-Reymond, en 1849, découvre le courant d'action et, mesurant les courants d'un muscle en contraction, réalise la première électromyographie en 1851. G. B.  Duchenne de Boulogne, à la même époque, démontre que l'on peut exciter électriquement les nerfs et les muscles à travers la peau à certains endroits d'élection (points moteurs), et H. L. F. Helmholtz mesure la vitesse de conduction du nerf médian (1850). Si Remak étudie la lenteur de la contraction sous l'effet du courant galvanique sur un muscle dégénéré (1858), c'est W. H.  Erb qui décrit l'inversion de la formule polaire (1881).

En électrothérapie, Finsen traite le lupus tuberculeux par rayons ultraviolets (1860) et J. A. d'Arsonval étudie les propriétés de la haute fréquence (1891). Hoorweg établit la courbe des voltages liminaires par décharge de condensateur (1892), P. Weiss énonce la loi de l' excitation électrique des nerfs et des muscles (1902). L. Lapicque définit la chronaxie (1909) et Bourguignon l'applique chez l'homme. En 1917, Einstein décrit la théorie du laser qui ne sera utilisé que cinquante ans plus tard. Adrian, la même année, démontre l'utilité des courbes intensité-durée.

L'électromyographie progresse en 1929 grâce à l'invention de l'aiguille coaxiale par E. D. Adrian et Bronk, et les fibrillations et fasciculations sont classées en 1938 par Denny Brown. Nous citerons dans les années quarante les travaux remarquables de F. Buchthal, Clemmesen et Kukelberg. Depuis vingt-cinq ans, on s'est attaché à mesurer les vitesses de conduction motrice (Gilliat). En 1956, Lambert a décrit le syndrome du canal carpien et, en 1957, Humbert a étudié les réponses électromyographiques du muscle dénervé au moyen des courants de longue durée (fibrillations stimulées).

Depuis l'utilisation des ordinateurs, on a fait d'importants travaux sur les vitesses de conduction sensitive et on a vu éclore l'étude des potentiels évoqués somesthésiques, oculaires, du tronc cérébral ou auditif.

Les électrodiagnostics

Les électrodiagnostics de stimulation

Seuil galvanique. Sous l'influence d'un stimulus électrique galvanique (onde rectangulaire) appliqué sur un nerf ou sur le point moteur d'un muscle au repos, on obtient une réponse musculaire dont on peut apprécier la forme, l'amplitude et la durée. Normalement, la réponse obtenue est vive et rapide. Cet examen explore la réactivité du complexe neuromusculaire et permet ainsi d'étudier la première phase du processus d'excitation. Le seuil galvanique correspond à une quantité d'électricité nécessaire pour dépolariser la fibre nerveuse ou musculaire.

Ce seuil d'excitation galvanique ou rhéobase est l'intensité minimale d'une impulsion de plus de 100 millisecondes qui provoque un début de contraction musculaire – juste visible –, et la valeur du courant utilisé s'énonce en milliampères.

Loi de Weiss - crédits : Encyclopædia Universalis France

Loi de Weiss

Courbe intensité-durée (I/t). La courbe I/t est une hyperbole quadrilatère qui est obtenue en joignant les points d'un graphique correspondant au seuil d'intensité en ordonnée, pour des durées variables d'impulsion en abscisse.[...]

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Écrit par

  • : assistant des Hôpitaux de Paris, directeur adjoint à l'École pratique des hautes études
  • : professeur à la faculté libre de médecine de Lille
  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
  • : professeur de psychophysiologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • : ancien professeur à la faculté de médecine de Paris.

Classification

Pour citer cet article

Max DONDEY, Jean DUMOULIN, Alfred FESSARD, Paul LAGET et Jean LENÈGRE. ÉLECTROPHYSIOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Biopotentiels - crédits : Encyclopædia Universalis France

Biopotentiels

Potentiel de repos - crédits : Encyclopædia Universalis France

Potentiel de repos

Électrodes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Électrodes

Autres références

  • ARSONVAL ARSÈNE D' (1851-1940)

    • Écrit par
    • 394 mots

    Médecin, biologiste et physicien français, d'Arsonval a fait ses études au lycée impérial de Limoges, puis au collège Sainte-Barbe à Paris. Il se destinait à la médecine lorsqu'il fit la rencontre de Claude Bernard dont il devint le préparateur (1873-1878). De 1882 à 1910 il dirigea le laboratoire...

  • AUDITION - Acoustique physiologique

    • Écrit par , et
    • 14 809 mots
    • 17 médias
    Les premiers enregistrements intracellulaires du potentiel de récepteur des cellules ciliées de la cochlée des Mammifères ont été faits en 1977, par I. J. Russell et P. M. Sellick, et cette réussite constitue une étape importante dans le développement de la physiologie de l'audition. On constate qu'avec...
  • BERGER HANS (1873-1941)

    • Écrit par
    • 828 mots

    Le 21 mai 1873 à Neuses, petite ville près de Coburg, Hans Berger naît dans une famille d'intellectuels. Après avoir terminé ses études médicales, à l'âge de vingt-quatre ans, il rejoignit l'équipe de la clinique psychiatrique de l'université de Iéna qu'il ne quittera plus jusqu'à la fin de sa...

  • CANAUX IONIQUES

    • Écrit par et
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    • 8 médias

    Bien que la possibilité d'une forme d'énergie électrique intervenant dans le fonctionnement du système nerveux ait déjà été évoquée par Newton dans ses Principia mathematica en 1713, il faut attendre la fin du xviiie siècle pour que Luigi Galvani montre que la contraction du...

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