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RAMAN EFFET

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Techniques de spectrométrie Raman

Les mesures de première génération

L'intensité du spectre Raman est très faible, si on la compare à l'intensité de la diffusion sans changement de longueur d'onde, ellemême faible par rapport à la lumière excitatrice. C'est pourquoi l'observation en était difficile à l'époque de sa découverte. Pendant la période 1928-1960, l' excitation exigeait des lampes très puissantes, le plus souvent au mercure, munies de filtres isolant l'une des raies émises. L' analyse spectrale du rayonnement diffusé était réalisée par des spectrographes à prismes, le détecteur de rayonnement était une plaque photographique très sensible.

Le développement de cellules photoélectriques à multiplicateurs d'électrons par émission secondaire, appelées photomultiplicateurs, a permis la réalisation, dans les années cinquante, de spectromètres Raman qui utilisaient des monochromateurs à réseaux de diffraction et réalisaient l'enregistrement direct des spectres avec une meilleure précision photométrique.

La lenteur de ces mesures, la nécessité d'une longue préparation des échantillons pour les débarrasser de toute impureté diffusante ou fluorescente expliquent le peu de faveur que rencontrait l'effet Raman à cette époque dans les laboratoires d'analyse, où l'absorption infrarouge s'avérait bien plus commode.

L'arrivée des sources laser et les progrès de l'instrumentation

C'est sans contredit l'avènement des sources de lumière laser, au début des années soixante, qui a déclenché un renouveau spectaculaire des techniques Raman. Le laser présente en effet des qualités idéalement adaptées aux mesures de diffusion moléculaire : très faible divergence, intensité élevée, monochromaticité, absence de fond continu, polarisation bien définie. Le choix des longueurs d'onde disponibles, à partir de différents types de laser, ne cesse de s'élargir, et le recours aux lasers accordables permet même de couvrir un domaine spectral allant de l'ultraviolet à l'infrarouge, ce qui répond aux exigences de l'effet Raman de résonance.

Depuis les années soixante, plusieurs générations successives d'instruments ont vu le jour, bénéficiant des progrès technologiques des lasers eux-mêmes, mais aussi des systèmes optiques d'analyse spectrale et des détecteurs de rayonnement. Ces instruments, qui ont pris dans le jargon des laboratoires le nom de « spectromètres Raman-laser », occupent une place de choix dans la panoplie des outils mis à la disposition des chercheurs ou des ingénieurs confrontés aux problèmes analytiques. Pour résumer très schématiquement la description de ces instruments, nous y distinguerons plusieurs organes.

La source laser, qui délivre, dans un faisceau de très faible divergence (≤ 1 mrad), une radiation monochromatique polarisée. Un filtrage soigné débarrasse ce faisceau des raies du plasma, ou du fond continu de lumière incohérente provenant du dispositif de pompage optique du milieu actif.

Les systèmes optiques chargés de l'illumination optimale de l'échantillon, de la collection la plus efficace possible de la lumière diffusée par effet Raman, et de son transfert vers l'entrée du spectromètre proprement dit.

Le spectromètre, qui effectue l'analyse spectrale du rayonnement, comporte généralement plusieurs étages de disperseurs à réseaux, de 2 à 4 disposés en cascade, de manière à accroître la pureté spectrale du système d'analyse. Il importe d'assurer la mesure de raies de très faible intensité, situées dans le spectre à proximité d'une raie très intense, diffusée sans changement de longueur d'onde. Lorsque l'échantillon est un gaz ou un liquide dit « optiquement vide », c'est-à-dire dont les poussières ou les particules diffusantes ont été éliminées par des filtrations ou distillations[...]

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Écrit par

  • : directeur d'institut au C.N.R.S., laboratoire de spectrochimie infrarouge et Raman (L.A.S.I.R.), professeur à l'université des sciences et techniques de Lille

Classification

Pour citer cet article

Michel DELHAYE. RAMAN EFFET [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Chandrasekhara Venkata Raman - crédits : SSPL/ Getty Images

Chandrasekhara Venkata Raman

Spectre Raman : tétrachlorure de carbone - crédits : Encyclopædia Universalis France

Spectre Raman : tétrachlorure de carbone

Spectre Raman : cellule sanguine isolée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Spectre Raman : cellule sanguine isolée

Autres références

  • OPTIQUE - Optique non linéaire

    • Écrit par
    • 4 758 mots
    • 5 médias
    ...photon d'énergie ℏω1 est détruit pendant qu'un photon d'énergie ℏω2 est créé et que le système passe du niveau a au niveau b : c'est l'effet Raman stimulé (le gain à la fréquence ω2 est proportionnel à l'intensité S1). Les niveaux a et b peuvent être des niveaux de rotation...
  • RAMAN CHANDRASEKHARA VENKATA (1888-1970)

    • Écrit par
    • 266 mots
    • 1 média

    Né le 7 novembre 1888 à Tiruchirapalli dans l'État de Madras (aujourd'hui le Tamil Nādu, en Inde), Chandrasekhara Venkata Raman fut le premier Prix Nobel scientifique asiatique. L'absence de poste universitaire en Inde fait qu'il passe dix ans comme fonctionnaire du ministère des Finances tout en...

  • TISSUS ANIMAUX

    • Écrit par et
    • 7 243 mots
    ...été utilisée dans l'étude de l'empoussiérage pulmonaire et dans celle de métalloprotéines cristallisées. Plus récemment, la diffusion de la lumière par effet Raman a été mise à profit par Delhaye et Dhamelincourt pour la mise au point d'une microsonde dont l'objectif est d'identifier les molécules in situ...