FO DARIO (1926-2016)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Un théâtre populaire
Dario Fo, sans être lui-même issu d’une famille d’acteurs, revendique un très fort ancrage dans une tradition théâtrale populaire. S’il raconte qu'il a dans son enfance écouté et imité les histoires fantaisistes des conteurs (fabulatori) du lac Majeur, ce sont surtout les acteurs du théâtre de revue et du cinéma burlesque qui sont ses premiers modèles de jeu et d’écriture dramatique. Dès ses débuts avec Franca Rame, qui est elle-même une enfant de la balle, il revendique la farce comme moyen d’expression privilégié, avec deux spectacles composés de pièces en un acte, Ladri, manichini e donne nude (Voleurs, mannequins et femmes nues, 1958) et Comica finale (1958). Le lien avec un public populaire l’amène, dès ses débuts, à ne s’interdire aucun moyen de communication : la radio tout d’abord, avec les récits parodiques de Poer nano (Pauv’ petiot, 1951), puis la télévision naissante sont des terrains propices à l’expérimentation. Dario Fo s’y illustre dans des émissions de variétés comme dans des saynètes publicitaires. L’acteur-auteur se frotte aussi à cet autre passage obligé de la culture populaire qu’est la chanson : il en inclut dans ses comédies, de Gli arcangeli non giocano a flipper (Les archanges ne jouent pas au flipper, 1959) à la comédie pour clowns La Signora è da buttare (Madame est bonne à jeter, 1967), mais il est aussi parolier de chansons de variétés et s’intéresse vivement aux chants populaires traditionnels. En 1966, il est amené à collaborer avec le Nuovo Canzoniere Italiano, groupe de recherche en ethnomusicologie qui lui demande de mettre en scène un spectacle de chants populaires, Ci ragiono e canto (J’y réfléchis et je chante). Cette rencontre a une forte influence sur le théâtre de Fo : la richesse du travail sur des traditions populaires et le sens politique de leur présentation publique nourrissent ses propres recherches théâtrales qui aboutiront à la création de ce chef-d’œuvre qu’est Mistero buffo.
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 4 pages
Écrit par :
- Laetitia DUMONT-LEWI : agrégée d'italien, enseignante en études théâtrales à l'École normale supérieure
- Valeria TASCA : agrégée de lettres, maître assistante de littérature comparée à l'université de Paris-III
Classification
Autres références
« FO DARIO (1926-2016) » est également traité dans :
ITALIE - Langue et littérature
Dans le chapitre « Les années 1980-2000 » : […] Le foisonnement du théâtre italien, impressionnant jusqu'à la moitié des années 1980, a subi d'importants contrecoups par la suite, d'abord à cause de la domination croissante de la télévision qui, à travers le réseau des chaînes privées, a marqué le début de la spectacularisation qui caractérise l'ère berlusconienne. Par ailleurs, la carence dans la gestion des instances de tutelle, aboutissant […] Lire la suite
RAME FRANCA (1929-2013)
« Pourquoi les femmes n’ont-elles jamais de prix Nobel ? Parce qu’elles n’ont pas d’épouse pour les aider ». Cette boutade, Franca Rame, femme de théâtre italienne, aimait à la répéter bien avant que son mari, l’acteur-auteur Dario Fo, obtienne en 1997 le prix Nobel de littérature. Née en 1929 à Parabiago (Lombardie) dans une famille de comédiens ambulants, Franca Rame a fait ses débuts sur les p […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Laetitia DUMONT-LEWI, Valeria TASCA, « FO DARIO - (1926-2016) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/dario-fo/